Laurent Fabius : Mesdames et Messieurs, quelques mots, pour dire le plaisir et l’honneur que c’est pour moi de recevoir mon collègue et ami le ministre des Affaires étrangères grec. Vous savez les liens très étroits qui unissent la Grèce et la France. Nous sommes côte-à-côte, nous l’avons été dans les difficultés, puisque même si les choses ne sont pas terminées, tout de même la Grèce est passée par un moment extrêmement difficile et la France a été à ses côtés et elle l’est toujours, parce que nous nous pensons que la Grèce est nécessaire à la solidité européenne.
Nous avons avec mon collègue et ami Dimitris fait le tour de la situation internationale, de l’Europe bien sûr, puisqu’il y a à la fin de cette semaine un important sommet consacré aux perspectives financières et la Grèce va prendre la présidence de l’Union européenne en 2014. Nous avons abordé nos relations bilatérales et insisté beaucoup en partie sur la nécessité de développer nos relations économiques, il y a beaucoup de choses à faire ensemble. Nous avons parlé de la situation régionale. Nous avons bien sûr parlé de la Syrie, nous avons parlé du Mali, nous avons parlé de ce dont traitent chaque jour nos deux administrations. J’ai dit à Dimitris à quel point pour nous la Grèce c’est un élément déterminant de l’UE. C’est vrai que compte tenu de la situation que chacun connaît, il y a des efforts considérables qui ont été faits par nos amis grecs. La France a toujours été aux côtés de la Grèce dans les périodes les plus difficiles et maintenant où peu à peu les choses sont entrain de s’arranger nous sommes heureux de continuer à être aux côtés de nos amis grecs parce que tout simplement l’amitié entre la Grèce et la France pour nous est un des piliers auxquels nous croyons.
Dimitris Avramopoulos : Tout d’abord, je voudrais dire que notre entretien, comme l’a dit Laurent tout à l’heure, confirme la grande amitié qui existe entre la Grèce et la France. Nous avons une coopération étroite au sein de l’UE, des positions convergentes, voire identiques, sur plusieurs sujets, des relations bilatérales excellentes, et des liens historiques qui unissent nos deux pays.
Comme attendu, notre entretien a été consacré en grande partie à la situation économique de la zone euro, ainsi qu’aux négociations sur le budget européen pour la période 2014-2020.
J’ai fait le point sur le progrès remarquable accompli par la Grèce, notamment la diminution impressionnante de son déficit public de 46% en 2012, et j’ai réitéré la détermination du gouvernement grec de poursuivre son plan de reformes audacieux. On est bien d’accord qu’il faut lutter ensemble, avec tous nos partenaires européens, contre la crise qui frappe, non seulement la Grèce, mais l’Europe entière. On a déjà fait de grands pas en avant, en Grèce et en Europe, mais il faut intensifier nos efforts. La position de la France là-dessus est décisive.
Bien entendu, nous avons évoqué la situation au Mali. Là encore, la Grèce a soutenu depuis le début l'initiative française au Mali en participant à la mission de formation militaire, et cela en dépit, mon cher Laurent, des nos difficultés économiques.
Nous avons également abordé les autres questions internationales d’actualité, notamment la situation en Syrie et au Proche Orient.
Je voudrais simplement conclure en disant à quel point la Grèce tient à l’appui et à la solidarité de la France en cette période de crise.
Une fois de plus, je voudrais remercier Laurent Fabius pour son accueil si chaleureux et bien sûr je l’attends bientôt en Grèce ».
Laurent Fabius : Merci Dimitris. On va peut-être prendre deux trois questions.
Journaliste : Avez-vous parlé d'une visite prochaine du président Hollande à Athènes dont la date serait prévue le 18 février ? Qu'attendez-vous comme résultats pour la Grèce et quels seront les domaines pour lesquels vous serez le plus attentif ?
Laurent Fabius : Très brièvement, nous avons en effet abordé cette question. Il y a effectivement un projet de visite puisque nos amis grecs, de façon extrêmement chaleureuse, ont invité le président français. J'espère très fortement que cela pourra se faire très rapidement. Je vais m'en entretenir avec François Hollande.
Comme Dimitris l'a dit, les champs de notre coopération sont des plus divers : il y a les champs économique, éducatif, culturel, technique. Les sujets d'entretiens ne manqueront pas. Nous sommes amis, la Grèce et la France depuis très longtemps. La façon dont nous avons travaillé ensemble durant la période récente est, je crois, tout à fait exemplaire et nous avons bien l'intention de continuer et de l'amplifier.
Journaliste : Dans le domaine économique, la France envisagerait-elle de faire des investissements en Grèce ? Sur le plan bilatéral, comment comptez-vous aider la Grèce dans cette période difficile ?
Laurent Fabius : Il y a beaucoup d'initiatives prises en Grèce, en liaison avec la situation économique. Chaque fois que des projets peuvent être faits et qui font intervenir des entreprises françaises, nous en serons extrêmement ravis. Il peut y avoir aussi des investissements faits ensemble dans des pays tiers. De même, il peut y avoir et il y a déjà des coopérations en matière technique, éducative et technologique. C'est l'ensemble du champ qui doit être concerné.
Dimitris Avramopoulos : Il ne faut pas oublier que la France est le troisième investisseur en Grèce…
Laurent Fabius : Et j’espère bien que cela va s’amplifier.
Dimitris Avramopoulos : Et cette année on attend un très grand nombre de Français qui vont visiter notre pays. Cette année, Laurent, on aura plus de Français qu’auparavant.
February 4, 2013