Le ministre délégué aux Affaires étrangères et Président du Comité des ministres du Conseil de l’Europe, Miltiadis Varvitsiotis, a exposé dans son allocution d’ouverture la stratégie de la Présidence de la Grèce lors de la réunion de haut niveau par visioconférence tenue pour la première fois avec les responsables de toutes les instances du CoE, avec le rocher sacré de l’Acropole, symbole éternel de la démocratie et de la civilisation mondiale, en toile de fond. Au même endroit où, comme le ministre délégué l’a affirmé, il y a 2 400 ans, une autre pandémie a sévi, ce qui sert d’exemple historique des conséquences que peut avoir une crise sanitaire sur la démocratie. Le ministre délégué aux Affaires étrangères a également ajouté que « les grands défis comme la crise sanitaire actuelle, nécessitent des réponses communes et la meilleure enceinte pour engager ce débat est le Conseil de l’Europe ».
Le débat s’est concentré sur la principale thématique de la Présidence qui est la protection de la vie humaine et de la santé publique en situation de pandémie et la gestion efficace d’une crise sanitaire, dans le plein respect des droits de l’homme et des principes de la démocratie et de l’Etat de droit. « La crise sanitaire n’était pas seulement une menace pour la vie humaine mais aussi pour notre démocratie », a indiqué M. Varvitsiotis, en signalant qu’il était nécessaire que « les mesures dures qui ont été prises et qui ont donné lieu à de restrictions majeures à l’exercice des droits fondamentaux et des libertés spécifiques soient provisoires, proportionnelles et axées sur des données scientifiques qui prouvent leur nécessité ».
« La santé publique et la démocratie occupent une place spéciale tant parmi nos valeurs qu’au sein de notre longue tradition politique, culturelle, sociale et juridique européenne », a-t-il indiqué. Il a par ailleurs signalé que « les principes de la démocratie, de l’Etat de droit et le respect des droits de l’homme constituent le noyau du Conseil de l’Europe et le bouclier précieux que nous offre depuis soixante-dix ans la Convention européenne des droits de l’homme et ce sont justement ces principes et ces valeurs qui nous servent de guide en ces moments difficiles ».
Le ministre délégué aux Affaires étrangères a, entre autres, évoqué, les conséquences économiques de la pandémie sur l’économie réelle et le marché du travail. Toutefois, l’accent doit être mis, comme il l’a souligné, sur les répercussions sociales et humaines plus élargies. C’est pourquoi, est jugée nécessaire l’adoption d’une série de principes ayant trait à la lutte contre la pandémie, sous la forme d’une « Déclaration d’Athènes », lors de la prochaine 130e Session du Comité des ministres du Conseil de l’Europe qui doit se tenir à Athènes, le 4 novembre 2020. « Ces principes seront une Charte pour nous tous : les citoyens, les organisations, les gouvernements. « Une déclaration qui ouvrira une nouvelle page, un nouveau chapitre pour la protection des droits de l’homme », a signalé le Président du Comité, M. Varvitsiotis. En guise de conclusion, il a indiqué que ce serait la première fois qu’un texte de ce genre soit élaboré ce qui placera le Conseil de l’Europe en première ligne de la protection des droits de l’homme.
Après avoir salué l’initiative de la Présidence de la Grèce d’organiser cette réunion et signalé l’importance que revêt la Déclaration que celle-ci envisage d’élaborer pour toutes les parties prenantes de l’Organisation, la Secrétaire générale du Conseil de l’Europe a indiqué : « Ce sera un moyen excellent pour marquer le 70e anniversaire de la Convention européenne des droits de l’homme qui a également contribué à l’unité de notre continent ».
Se référant à l’expérience acquise à travers la pandémie de Covid -19 et à la manière dont cette expérience pourrait être valorisée le jour d’après, la Présidente de la délégation grecque à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, Dora Bakoyannis a partagé le même point de vue quant à l’importance de la Déclaration d’Athènes tant pour le Conseil de l’Europe qu’au niveau mondial. « Le jour d’après concerne également la Présidence de la Grèce. Il faut engager un débat sincère sur nos principes et valeurs et sur la façon dont on pourra répondre aux besoins d’une société en constante évolution, en temps de crise et dans des situations d’urgence », a-t-elle déclaré.
M. Rik Daems, le Président de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, M. Robert Spano, la Commissaire aux droits de l’homme, Mme Dunja Mijatović, le Président du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux, M. Anders Knape, la Présidente de la Conférence des OING, Mme Anna Rurka, le Président de la Commission de Venise, M. Gianni Buquicchio, le Président du Comité européen des droits sociaux, M. Giuseppe Palmisano, le Président du Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT), M. Mykola Gnatovskyy, la Présidente de la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) Mme Maria Daniela Marouda, le Président du Comité de Lanzarote, M. Georgios Nikolaidis et l’ancien Président de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, M. Alexandros – Linos Sicilianos, ont également participé à la discussion.
June 3, 2020