« Votre Eminence,
Monsieur le maire, Madame l’ambassadeur, cher M. Salakhov, mes chers amis,
Je suis particulièrement ému de me trouver aujourd’hui ici, à Guelendjik, dans un lieu empreint de l’histoire commune de la Grèce et de la Russie.
Monsieur le maire, permettez-moi de vous dire que j’ai le sentiment d’être sur un pont à trois niveaux, un pont entre la Grèce et la Russie. Le premier niveau est très ancien : il y a 2500 ans lorsque les premiers colons de Megara et d’Athènes venaient dans cette région. Le deuxième niveau était lorsque Cyrille et Méthode ont donné l’alphabet et créèrent le fondement du christianisme ici, en Russie. D’ailleurs, hier, lors de ma rencontre avec mon ami et homologue Sergei Lavrov, nous sommes convenus d’organiser des manifestations et de mettre en avant ce grand événement. Et le troisième niveau, comme l’a dit son Eminence, est l’hellénisme pontique, dont une partie a fui après le génocide pour venir s’installer ici, sur la terre russe hospitalière.
Je viens donc ici, 30 ans après une autre visite importante ici, celle du Premier ministre grec de l’époque, Konstantinos Karamanlis. Je viens pour le compte de son fils, l’actuel Premier ministre de la Grèce, Kyriakos Mitsotakis, pour vous dire, en employant ses mots, que la Grèce est à vos côtés, elle est près de vous et vous est reconnaissante d’avoir gardé vivant son souvenir dans ce pays.
Je dois vous avouer que je suis surpris du dynamisme de la communauté grecque, sans vouloir, Monsieur le maire, sous-estimer la contribution des 79 autres nationalités ici, à Guelendjik. Mais permettez-moi d’être fiers de mes compatriotes. Et permettez-moi, monsieur le Maire, de réitérer ce dont nous sommes convenus tous deux, à savoir que nous ferons en sorte d’ici la fin de cette année – qui marque le bicentenaire de l’Etat grec contemporain auquel la Russie a fortement contribué – que je revienne dans la région du Pont. Nous ne voulons pas que 30 autres années s’écoulent.
Tout de suite après, notre ambassadeur, Mme Nasika, qui travaille d’arrache-pied pour les relations gréco-russes et je suis très fier du travail qu’elle accomplit, vous présentera un livre que nous avons réédité. Un livre de Fauriel, qui concerne les chansons démotiques grecques, dont la première édition remonte à 1824-1825. Et nous l’avons réédité avec une traduction en russe. Pourquoi les chansons démotiques ? Car ces chansons portent en elle, non seulement les souffrances et les tourments de l’homme ordinaire, mais aussi la tradition des milliers d’années de notre histoire, tel que l’homme ordinaire la comprend et la porte dans son âme. Et étant donné que nous connaissons très bien la profondeur de l’âme russe, nous voulons de cette façon, créer un pont entre nos âmes.
Je vous remercie encore pour l’honneur que vous m’avez fait d’être de nouveau parmi vous.
Monsieur Salakhov, merci pour votre accueil ».
May 25, 2021