Allocution du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias, à la conférence internationale « Le mouvement philhellénique italien et la guerre d'indépendance grecque » organisée par l'Université Sapienza (Rome, 09.11.2021)

Gentils signore e signori,

E'un grande piacere per me partecipare all' inaugurazione della Conferenza sul movimento italiano filellenico e la lotta per l'indipendenza Greca.
Innanzitutto, vorrei ringraziare l'Università di Roma, la Sapienza, per questo progetto in collaborazione con l'Iniziativa sul bicentenario 1821-2021.

Mesdames et Messieurs

C'est un grand plaisir pour moi de participer à l'ouverture de la conférence sur le mouvement philhellénique italien et la lutte pour l'indépendance de la Grèce.

Tout d'abord, je tiens à remercier l'Université de Rome, La Sapienza, pour ce projet en collaboration avec l'Initiative du Bicentenaire 1821-2021.)

Le philhellénisme constitue un chapitre très important de l'histoire de la guerre d'indépendance grecque.

Parmi les mouvements philhelléniques les plus importants en Europe, il y avait le mouvement italien.

Je ne m'étendrai pas sur l'histoire du philhellénisme italien, puisque je m'adresse à des spécialistes qui s'exprimeront longuement sur ce sujet.

Cependant, je voudrais faire quelques remarques sur les liens étroits qui unissent nos deux peuples, dont certains ne sont pas forcément très connus.

Les Philhellènes italiens admiraient la culture et l'histoire grecques, mais ils se sentaient probablement beaucoup plus proches de celles-ci  que les Philhellènes venant d'autres pays.

Non seulement en raison de leur proximité géographique, mais aussi en raison d'un sentiment de connexion et de continuité entre les civilisations grecque et romaine.

Les deux nations étaient chrétiennes, un élément qui motivait les Italiens à aider un peuple chrétien cherchant à se libérer d'un oppresseur ottoman.

Des communautés grecques dynamiques dans la péninsule italienne, dans des villes comme Livourne, Trieste, Venise et Naples, ont contribué à la croissance du mouvement philhellène.
Certaines de ces communautés ont été formées par des exilés grecs qui ont quitté l'Empire byzantin en voie d’effondrement au 15e siècle.

La révolution grecque a commencé quelques mois seulement après la révolution de Naples et de la Sicile en 1820 et à peu près en même temps que la révolution du Piémont en mars 1821.

Ce n'est pas un hasard si un grand nombre de philhellènes italiens qui ont combattu en Grèce avaient participé à ces deux révolutions.

Par exemple Alerino Palma et, bien sûr, le comte Santorre di Santarosa, qui est mort en combattant en Grèce en 1825.

Un autre Italien, Vincenzo Gallina, a participé à la rédaction de la Constitution adoptée par la première Assemblée nationale d'Epidaure en Grèce en 1822.

Beaucoup de ces Italiens sont arrivés en Grèce continentale par l'île de Corfou, qui a été pendant des siècles sous la domination vénitienne et qui est aussi mon lieu de naissance. Les liens étroits qui unissent la Grèce et l'Italie revêtent donc pour moi une dimension personnelle.

Toutefois, ce que l'on sait moins, c'est que le nouvel État grec était la destination des Italiens qui ont participé aux révolutions de 1831 et 1848-49. La Grèce est devenue le refuge de ceux qui ont participé au Risorgimento.

Il n'est donc pas étonnant que nombre d'entre eux soient retournés se battre pour l'unification italienne en 1860 et que des volontaires grecs aient combattu dans les rangs de Giuseppe Garibaldi.

Les volontaires italiens sont venus combattre aux côtés des Grecs à plusieurs autres occasions.  Par exemple, lors de la guerre gréco-turque de 1897, Ricciotti Garibaldi a combattu aux côtés des forces grecques. Ainsi que lors de la première guerre balkanique de 1912, au cours de laquelle son fils Peppino Garibaldi a combattu aux côtés des Grecs à la bataille de Drisko, en Épire.

Permettez-moi de conclure mon intervention en citant un autre révolutionnaire italien, Giuseppe Garibaldi, qui a dit, en s'adressant à la « Società Democratiche della Grecia » :
« Io servirò la causa della Grecia con la stessa devozione di quella del mio paese, e vi considero come fratelli ».
( Je servirai la cause de la Grèce avec le même dévouement que je sers celle de mon pays et je vous considère comme des frères.)
Grazie per la vostra attenzione
(Merci de votre attention)

November 9, 2021