Allocution du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias, lors de la présentation du Plan stratégique national pour l'extraversion 2022 (Athènes, 26.05.2022)

Monsieur le Secrétaire d’Etat,
Messieurs les Secrétaires généraux,
Mesdames et Messieurs,

C'est un grand plaisir d'être parmi vous aujourd'hui pour la présentation du 2ème Plan stratégique national pour l'extraversion 2022.

2021 a été une année très importante pour le ministère des affaires étrangères. Avec la mise en application des nouveaux statuts du ministère, un vaste effort de réforme a été mis en œuvre au niveau législatif. Et je veux être honnête avec vous, cet effort continue. Je crois qu'il est, en fait, dans sa phase initiale.

La structure du ministère a été modernisée. En termes de législation, c'est à dire toutes les composantes

•    de la diplomatie économique et publique,
•    de la coopération internationale au développement, ainsi que
•    les questions liées à la diaspora

ont été pleinement intégrées.

En d'autres termes, le travail diplomatique est unifié sur le plan législatif et mes collègues M. Katsaniotis et M. Fragogiannis dirigent deux volets  de cette grande entreprise.

Ainsi, la diplomatie dans sa forme classique, qui est exercée par le ministre et par le ministre délégué aux Affaires étrangères, M. Varvitsiotis, est combinée à un travail moderne, dynamique et à multiples facettes dans les domaines de la diplomatie économique, de la diplomatie publique et  de la diaspora grecque.

Ce qui a été tenté, c'est de s'adapter au contexte international en constante évolution et aux défis qui émergent.


Parce que je pense que ce qui a été démontré au XXIe siècle, c'est que les crises créent aussi des fenêtres d'opportunité. Et si les réflexes sont là, elles peuvent apporter des résultats positifs.

Je dirais donc que le bilan est encourageant.

Grâce aux contacts constants avec mes homologues et à notre engagement actif, nous avons élargi le cercle de nos relations bilatérales. Nous cultivons des liens plus étroits avec des États qui n'étaient pas nos partenaires traditionnels, nos interlocuteurs traditionnels. À titre d'exemple, je voudrais mentionner mes visites dans des pays d'Afrique subsaharienne, comme le Nigeria, l'Angola, le Sénégal, le Ghana, le Rwanda, le Gabon, le Cap-Vert. Ainsi que notre nouvelle ambassade au Sénégal, en Afrique francophone, dans le cadre de notre participation à la Francophonie. La réouverture de notre ambassade à Tripoli et de notre consulat général à Benghazi.

En outre, la diplomatie des vaccins a servi de catalyseur pour nos relations avec l'Afrique sub-saharienne. Nous avons envoyé des millions de doses de vaccins contre la COVID-19 au continent africain, soit de manière bilatérale, soit par le biais du mécanisme européen COVAX. Ce chiffre approche les 5 millions.

En outre, nous nous sommes concentrés sur les pays d'Asie et du Golfe, c'est-à-dire au-delà de l'horizon de la politique étrangère grecque traditionnelle. Force est de rappeler mes visites en Inde et au Japon au cours des derniers mois. Et notre participation également aux organisations internationales et régionales et à des partenariats multipartites, le plus important étant le partenariat 3+1 Grèce, Israël, Chypre, plus les Etats-Unis, format que nous avons l’ambition d’étendre à quatre parties. Ce simple constat que 3+1 font 4 est un grand pas politique pour la Grèce et je crois qu'il sera réalisé.

Mais laissez-moi vous parler des trois campagnes que, pour la première fois de son histoire, notre pays mène en même temps : Conseil de sécurité des Nations unies, présidence de l'Assemblée générale (2035), participation au Conseil des droits de l'homme (2027-28). La Grèce n'a jamais atteint deux de ces trois objectifs ; un seul d'entre eux a été atteint, une fois.

En général, nous faisons un effort considérable pour tirer parti de notre position géostratégique, ce qui constitue également un défi.

Et de revendiquer, toujours avec réalisme et en tenant compte de notre taille, le renforcement de notre empreinte dans la région plus élargie.


Et je pense que c'est exactement cela qui peut être mis en évidence également par les actions de la Diplomatie économique. Nous mettons l'accent sur la promotion des questions énergétiques, mais aussi sur l'interconnectivité et la logistique. Car je pense qu'il est devenu évident pour tout le monde que la Grèce peut devenir un centre régional important.

Il est désormais communément admis que la diplomatie économique grecque nécessite une stratégie à long terme et des objectifs clairs. Elle repose sur trois piliers :

1) la promotion et la valorisation des produits grecs pour les rendre compétitifs sur les marchés internationaux. Un marché ne peut pas vivre s'il n'exporte pas.
2) le soutien pratique de l'élément humain, à savoir les exportateurs grecs.
3) la promotion de notre pays en tant que destination attrayante pour les investissements.

Lorsque j’étais ministre du Développement, sur la base des chiffres dont je disposais à l'époque, la Grèce avait subi une perte de plus de 100 milliards d'euros à cause du désinvestissement.  Ces fonds doivent être réinvestis et, en fait, augmentés si notre pays veut connaître une croissance économique significative.

Et laissez-moi vous donner deux chiffres qui me hantent. Le PIB de la Grèce est estimé à environ 200 milliards de dollars.  Pour que la Grèce devienne ce que nous voulons tous vraiment qu'elle soit, nous devons dépasser les 300 milliards dans un avenir prévisible et approcher les 400 milliards au cours des 15 prochaines années. Nous aurons alors,  par analogie, à peu près la taille d'un pays comme les Pays-Bas. Ne pensons donc pas que c'est une sorte de grande idée. Il s'agit d'un effort de notre part d’atteindre le niveau européen, ce que nous méritons et auquel nous avons droit.

Notre structure est la suivante :
- Le réseau des ambassades et des bureaux des affaires économiques et commerciales dans le monde,
- L'Entreprise Grèce,
- La Société grecque de crédit à l'exportation (anciennement OAEP), par laquelle des informations et une sécurité sont fournies aux entrepreneurs grecs opérant à l'étranger.

Et ces actions sont clairement reflétées dans le plan stratégique national pour l’extraversion, qui constitue la feuille de route de notre diplomatie économique.

Mesdames et Messieurs,

Le gouvernement Mitsotakis reconnaît le potentiel unique de la diplomatie grecque et y investit beaucoup.

Le ministère des affaires étrangères doit devenir une organisation dynamique qui se renouvelle, qui relève les défis, qui remodèle les conditions dans un environnement géopolitique en constante évolution.

Un environnement où on doit faire preuve de vigilance et saisir les  opportunités offertes, ce qui est une  condition nécessaire à notre survie en tant que nation.

Merci beaucoup.

May 26, 2022