Monsieur le ministre des Affaires étrangères du Gabon,
Vos Excellences, Ambassadeurs,
Représentants du corps diplomatique,
Chers ministres, collègues et amis,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais vous souhaiter la bienvenue à l'événement de ce soir.
Bien sûr, je souhaite d'abord la bienvenue à mon homologue du pays ami, du Gabon. C'est la première visite d'un ministre gabonais des Affaires étrangères dans notre pays. Nous sommes donc particulièrement heureux de sa présence ici aujourd'hui.
Et, de plus, c’est un ministre d'un pays dont la contribution à la protection de l'environnement, des forêts et de la biodiversité est extrêmement importante.
C'est un pays qui possède un immense littoral sur l'océan Atlantique, le plus grand pourcentage de terres couvertes de forêts au monde, la plus grande population d'éléphants de forêt de la planète, et bien d'autres choses encore.
Pour en revenir au sujet principal de notre réunion d'aujourd'hui, je voudrais dire que nous sommes honorés d'accueillir la conférence internationale « Our Ocean Conference » en 2024.
Il s'agit d'une initiative lancée en 2014 par le Secrétaire d'État américain de l'époque et désormais envoyé spécial du président américain pour le climat, M. John Kerry.
Vous l'avez entendu juste avant expliquer le raisonnement sur lequel est axé cet effort.
Il s'agit d'un effort visant à protéger le cœur de l'écosystème qui nous garde en vie : la mer, les océans.
Dans son message, John Kerry a cité les propos d'Achille dans l'Iliade, lequel, si vous vous souvenez, en marchant au bord de la mer après la mort de Patrocle, il a dit « L'océan est la source de tout ».
Et c'est vrai. Dans la mythologie grecque, Océanos était un Titan, fils d’Ouranos (le ciel) et de la Gaïa (la terre) . Parfois désigné comme le géniteur des dieux et donc, le géniteur de tous, de tout.
Cependant, indépendamment de la mythologie grecque, une chose est incontestable. L'importance de la mer, l'importance des océans pour la race humaine.
Le simple fait que le mot « océan » soit un mot grec définit également notre obligation, l’obligation de la Grèce, de contribuer à cet effort.
L'élément eau est étroitement lié à notre parcours à travers les siècles, à travers les millénaires.
Nous avons un littoral de près de 21 000 kilomètres. Un peu moins que l’ensemble du littoral du grand continent africain, cher collègue.
Et notre lien avec l'élément eau a été depuis toujours présent.
Aujourd'hui, nous, petit pays à la lisière du continent européen, disposons de la plus grande flotte du monde. La flotte appartenant à la Grèce est de loin la plus grande flotte de la planète.
Et, bien évidemment, nous faisons un grand effort pour souligner la nécessité de protéger la mer.
Par ailleurs, le rôle actif du Premier ministre Mitsotakis dans les questions relatives à la protection de l'environnement et à la lutte contre le changement climatique est la preuve de ce que je viens de vous dire : à quel point le gouvernement de la République hellénique consent des efforts et relève ce défi.
Le ministère des Affaires étrangères, en étroite collaboration avec les autres acteurs gouvernementaux dans notre pays, et au niveau international, formule des réflexions et prend des initiatives, d'abord pour assurer la navigation, pour veiller à la sécurité maritime. La Grèce apporte une contribution substantielle à la lutte contre la piraterie. Notre invité est bien conscient du défi que représente la piraterie dans le Golfe de Guinée.
Mais aussi pour protéger l'environnement et lutter contre le changement climatique. La montée du niveau de la mer elle-même menace une partie importante de la planète. Les groupements d'îles dans l'océan Indien, dans le Pacifique, tous les pays côtiers et insulaires, comme le Bangladesh, mais aussi des pays comme les Pays-Bas, le Canada, et bien sûr nous, la Grèce, avec notre insularité.
J'ai eu l'occasion de discuter de tout cela en personne avec le président de l'Assemblée générale des Nations unies en septembre dernier. Il est également le ministre des Affaires étrangères des Maldives. Et très récemment, avec mes homologues du Sénégal, du Cap-Vert et, bien sûr, du Gabon.
En Grèce, j'aimerais ajouter que nous considérons également la mer comme une source d'énergie, une énergie propre. Un aspect qui va de pair avec la protection de l'environnement.
En rentrant de Grande-Bretagne il y a un jour, j'ai vu les parcs éoliens dans la Manche. Ils ne nuisent pas à l'environnement.
Toutefois, pour réaliser tout cela, nous avons besoin d'un cadre international contraignant. Et je tiens à dire qu'une très grande partie de ce cadre existe déjà. C'est là depuis quelques décennies. Et je fais référence à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, l'UNCLOS, que nous connaissons tous.
La Grèce et le Gabon ont signé l’UNCLOS et, bien sûr, l'Union européenne l'a signée et ladite convention fait partie de l'acquis européen.
L'UNCLOS établit les règles selon lesquelles les États côtiers définissent les zones où ils ont des droits, mais surtout, ils définissent également les zones où ils ont des obligations. Et l’ UNCLOS comporte des dispositions spécifiques pour la protection de l'environnement marin en haute mer, qui est un bien commun pour nous tous, pour tous les peuples.
Et bien sûr, je vais répéter quelque chose que nous, les Grecs, ne cessons de dire, il est nécessaire que tous les États respectent la nature contraignante de l’UNCLOS, parce que même si vous n'avez pas encore signé l’UNCLOS, la dite convention constitue un droit coutumier, qui est contraignant pour tous les États du monde.
Dans le contexte de l'Union européenne, je suis particulièrement heureux que le commissaire européen, avec lequel j'ai également travaillé, ait envoyé un message aujourd'hui et se soit réjoui que la Grèce accueille la conférence internationale « Ocean Conference » de 2024.
Mesdames et Messieurs,
La condition préalable à la réalisation des objectifs de protection des mers, des océans, de l'environnement, est désormais la contribution de tous, de chacun d'entre nous individuellement, des gouvernements, du secteur privé, des organisations non gouvernementales.
Et je tiens à saluer aujourd'hui la présence d'organisations non gouvernementales actives dans la protection de l'environnement à notre événement.
Comme l'a dit à juste titre M. Kerry, il est temps d'agir ensemble pour sauver ce qui est le moteur de notre planète, nos mers, nos océans, et finalement pour nous, Grecs, notre mode de vie depuis des siècles.
Merci beaucoup.
July 25, 2022