« L’avenir de l’Europe entre les mains de ses citoyens »
Le 28 mai 1979, Konstantinos Karamanlis signait à Zappeion le traité d’adhésion de la Grèce à la CEE et changeait le destin de la Nation pour toujours. Jeudi prochain, dans le même espace historique, nous accueillons la direction européenne pour fêter les 40 ans de vie européenne commune.
Au cours de ces quatre décennies, la Grèce a beaucoup changé. Elle a grandi et mûri, en même temps que l’Europe et dans l’Europe. Se mouvant dans son espace européen naturel, elle a acquis des institutions démocratiques stables, s’est établie en temps qu’Etat de droit contemporain, s’est développée économiquement et est devenue un pilier de sécurité ayant son mot à dire dans les évolutions internationales.
En tant que l’un des plus anciens membres de l’Union désormais, la Grèce a suivi et promu tout le processus de l’unification européenne, cette « idée révolutionnaire et originale », comme le disait Konstantinos Karamanlis.
L’adhésion de la Grèce a marqué la transformation de l’Union européenne d’un espace géographique en entité géopolitique. La Grèce a toujours été active au sein de l’Union et a marqué de son sceau des politiques historiques. Elle a soutenu l’élargissement. Elle a réussi l’adhésion de Chypre. Elle a soutenu la clause d’assistance mutuelle. Elle a lutté pour les politiques de cohésion, des PIM jusqu’au Fonds de relance. Lors de la pandémie, elle a joué un rôle de premier plan concernant la vaccination européenne et le certificat numérique vert. Elle a protégé efficacement les frontières européennes lorsque cela était nécessaire. En deux mots, elle a été une partie vivante de l’histoire européenne. Bien qu’ayant été au bord de la rupture définitive avec l’Union, la Grèce a toujours choisi « plus d’Europe ».
Or, dans un monde en évolution rapide, quelle Europe souhaitent exactement avoir les Grecs ? La Conférence sur l’avenir de l’Europe est la cadre le plus approprié, le plus direct et le plus contemporain pour y répondre. Nous demandons aux citoyens de parler du lendemain. Les autorités locales, les établissements universitaires, les organismes sociaux et professionnels, la société civile ont une plateforme européenne démocratique à leur disposition pour créer ensemble. Bruxelles doit se taire et écouter.
Au ministère des Affaires étrangères, nous avons d’ores et déjà créé des infrastructures numériques pour faciliter le dialogue au niveau national. Nous avons soumis une proposition bien précise pour une Europe sûre, amicale, offrant des possibilités d’emploi, une croissance « verte, un avenir numérique. Une Europe ouverte, respectant le désaccord des petits Etats, une Europe qui ne craint pas leur principale « soupape de sécurité » (droit de veto), mais la valorise pour atteindre un plus large consensus. Légalisation démocratique, redéfinition de son rôle, renouvellement de la confiance de ses citoyens ne sont que quelques avantages qu’attend l’Europe de ce processus ambitieux.
Respectivement, forte de son expérience institutionnelle de 40 ans, des enseignements tirés des crises récentes, de ses avantages comparatifs et de la volonté proclamée du gouvernement, la Grèce peut devenir à nouveau la force motrice qui lui permettra de réaliser son nouveau rôle. Mais pour réussir, il est nécessaire que la voix de ses citoyens se fasse entendre. « L’avenir est entre tes mains ».
May 23, 2021