Article du ministre délégué aux Affaires étrangères, Miltiadis Varvitsiotis, au journal « TA NEA Savatokyriako » à l'occasion de la réunion ministérielle du groupe UE MED7 (12.06.2021)

Le sommet d'Athènes, précurseur d'une nouvelle politique euro-méditerranéenne

Le sommet ministériel des pays méditerranéens de l'Union européenne qu'Athènes a eu l'honneur d'accueillir hier était le premier à être tenu en présentiel à l'ère post-Covid. Nous avons réussi à nous mettre d'accord sur une déclaration commune, ouvrant ainsi la voie au sommet qui se tiendra en septembre à Chania. Dans le même temps, nous avons constaté la nécessité d'une coopération accrue entre des pays ayant des liens traditionnels et des défis communs. Notre ambition est de faire de la dimension méditerranéenne une tendance politique forte en Europe.

Le groupe UE-MED7 constitue un espace permettant de réunir les puissances politiques et navales, les pays insulaires et les États situés aux frontières du continent.

Représentant près de 200 millions d'Européens, nous pouvons faire entendre notre voix plus haut et plus fort à Bruxelles. Exprimer et renforcer la dimension méridionale dans le cadre de la politique européenne. Pour façonner l'avenir que nos peuples exigent et méritent.

Un avenir qui préserve avant tout l'environnement marin méditerranéen. Au moyen de politiques durables, nous devons protéger son riche écosystème contre le changement climatique. Nous devons lutter sans tarder contre sa dégradation. C'est pourquoi nous avons inscrit à l’agenda de la conférence ministérielle une thématique spécifique visant à la gestion intégrée de ses ressources à travers une économie bleue durable.

Dans le même temps, nous devons veiller à ce que la sortie de la pandémie soit faite sans heurt, efficacement et à un rythme commun et que les programmes de vaccination soient menés à bien. Que le tourisme insuffle un nouvel élan à nos pays. Le certificat numérique vert - initialement proposé par le Premier ministre grec - a été adopté par tous les pays méditerranéens. Et aujourd'hui, il renforce l’extraversion pour la reprise économique.

Une reprise qui devra être immédiate et inclusive sur le plan social. Elle devra garantir la transition vers une économie numérique verte résiliente et permettre aux jeunes de rester dans leur pays. Renforcer la compétitivité de l'Union. Les outils sont là, à commencer par le Fonds de relance phare, pour lequel les pays du Sud ont livré une bataille acharnée.

Nous, pays du Sud, devons également, dans un esprit d’unité, gérer les questions de sécurité. Forts de notre attachement à de principes politiques et démocratiques communs, nous devons faire de la Méditerranée un espace de paix et de stabilité politique, fondé sur le droit international, le droit de la mer et le bon voisinage. Une chose que la Turquie doit également respecter. Nous devrons faire preuve de notre solidarité envers Chypre en faveur d’une solution durable sur la base d'une fédération bicommunautaire et bizonale.

Et, bien sûr, nous sommes appelés à protéger les frontières extérieures de l'Europe par une politique migratoire globale, afin qu'elles ne se transforment pas en un entrepôt d'êtres humains. L'Europe doit d'abord fixer des règles à ses frontières maritimes. Augmenter ses forces. Conclure des accords avec des pays tiers pour le retour des personnes n’ayant pas droit à une protection internationale. Et ensuite faire preuve de solidarité avec les pays d'accueil. Sinon, aucun pacte sur la migration ne peut être accepté.

Il est donc temps pour l'Europe d'investir dans son voisinage méditerranéen. Et la Grèce, en tant qu'ancienne nation maritime située au centre de la Méditerranée et au cœur de l'Union européenne, a un intérêt stratégique à jouer un rôle de premier plan dans la nouvelle politique euro-méditerranéenne. Le premier pas a été fait à Athènes, la prochaine étape sera franchie à Chania.

June 12, 2021