Article du ministre délégué aux Affaires étrangères, Miltiadis Varvitsiotis, dans le journal PARAPOLITIKA (10.07.21)

Deux ans après les élections de 2019 et un an et demi après le déclenchement d’une pandémie sans précédent qui a mis notre résilience à l'épreuve, la Grèce de l'ère post-covidienne s'est transformée par rapport au pays que le gouvernement du parti de la Nouvelle Démocratie a pris en main le 7 juillet. Outre ce qui a été réalisé au niveau national, la Grèce a également amélioré de façon spectaculaire son image à l'étranger. Ce n'est plus un pays inactif dans sa politique étrangère, mais un pays qui affirme sa place dans le système international, en s’ouvrant à l’extérieur et en faisant preuve de confiance et de dynamisme.

En commençant par notre famille européenne, dont j'ai l'honneur de gérer les affaires, ce que nous percevons maintenant à Bruxelles est un changement clair. Nous sommes désormais un membre à part entière, qui participe à l'élaboration des politiques européennes. Nous avons assuré une coordination efficace avec nos autres partenaires dans les domaines du commerce, des transports, des fournitures médicales et des vaccins, tandis que le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a joué un rôle de premier plan dans l’adoption des propositions innovantes telles que le certificat numérique et, bien sûr, le fonds de relance. Pour faire cet énorme pas en avant pour l'Union européenne, nous avons mené ensemble des batailles difficiles pendant des mois au sein des Conseils européens, la négociation de 5 jours en juillet dernier étant le point culminant de nos batailles. Mais au final, nous sommes revenus en Grèce avec 72 milliards, plus que tout autre pays. Une véritable super-arme financière, qui sera investie dans l'économie réelle pour que nous puissions parvenir à la croissance verte,  à la transition numérique et faire face aux conséquences de la pandémie.

Au cours de ces deux années, nous avons également accompli un autre exploit dans notre politique étrangère : nous avons transformé les relations gréco-turques en relations euro-turques. Si nous n'avions pas mobilisé l'Union européenne par un travail systématique et des arguments méthodiques, si nous n'avions pas réussi à faire inscrire le dossier de la Turquie  à l'ordre du jour des Conseils européens, de manière permanente, et si nous n'avions pas exigé le respect du droit international au niveau européen, la Turquie ne serait probablement pas revenue à la table des négociations aujourd'hui. Et c'est une grande réussite de notre gouvernement.

Nous avons également redéfini l'image de la Grèce dans le domaine particulièrement important des droits de l'homme, de l'État de droit et de la démocratie. En exerçant avec succès la présidence du Conseil de l'Europe au cours du second semestre de 2020, ce qui a été généralement reconnu au niveau européen,  nous avons soulevé des questions d’importance majeure et laissé des héritages importants dans l'histoire de l'institution, tels que la déclaration d'Athènes et l'Institut pour l'étude de l'histoire. Nous aspirons à faire de même avec la Conférence sur l'avenir de l'Europe, un projet que nous lançons cette année et par lequel nous voulons faire entendre la voix de la jeune génération en particulier pour qu'elle nous dise comment elle rêve de l'Europe de demain.

En même temps, malgré les multiples crises (sanitaire, nationale, économique), la Grèce est clairement plus forte sur la scène internationale. Nous exportons la sécurité. Nous forgeons des alliances élargies en Méditerranée orientale, nous participons à tous les partenariats multilatéraux, nous renforçons notre position au sein du groupe EuroMed dont nous exerçons la présidence cette année et j'ai déjà eu l'honneur d'accueillir mes homologues à Athènes pour publier une déclaration commune sur les principales questions d'intérêt commun. Nous jouons également un rôle actif dans l'intégration des Balkans occidentaux à l'Europe et dans la mise en exergue de notre rôle dans la stabilité de la région.

La promesse que nous avons faite il y a deux ans, à savoir que « Unis nous pouvons » rendre la Grèce meilleure, nous osons dire que nous l'avons déjà accomplie. En cette année hautement symbolique où nous célébrons les 200 ans de la Révolution et les 40 ans de l'adhésion à l'UE, en sortant de la pandémie et en aspirant à la reprise, nous sommes déterminés à faire un bond en avant substantiel. Nous avons à la fois la vision, la volonté et les outils. Donc, unis, nous continuons.

July 10, 2021