L'année dernière, notre politique étrangère a connu des développements importants.
Deux accords de coopération en matière de défense extrêmement importants ont été signés avec les alliés traditionnels de la Grèce, la France et les États-Unis.
Les contacts avec les partenaires en Europe, ainsi que dans la région élargie, les Balkans occidentaux et le Moyen-Orient, ont été intensifiés.
Et, bien sûr, de nouveaux canaux de communication ont été ouverts avec des pays qui jouent un rôle important dans les affaires internationales.
Au cours de l'année 2021, j'ai eu des contacts fréquents avec la majorité écrasante des 15 membres du Conseil de sécurité, y compris les membres permanents : la France, le Royaume-Uni, les États-Unis, la Chine et la Russie.
Dans le même temps, nous avons renforcé nos relations avec tous les voisins de la Grèce, y compris la Turquie. Contacts au cours desquels j'ai réitéré les positions de notre pays, fondées sur le droit international et en particulier le droit de la mer.
À l'horizon 2022, nos attentes fondamentales et les grands défis que nous devons gérer sont déjà visibles.
Mon attente, et celle de l'ensemble du gouvernement Mitsotakis, est de développer nos relations déjà étroites avec nos alliés traditionnels, en s'appuyant sur les fondements des récents accords, ainsi que sur le protocole d'accord avec un autre allié important, la Grande-Bretagne.
Nous devons continuer à renforcer davantage notre position forte dans la région élargie, tant dans les Balkans qu'au Moyen-Orient. Nous ne sommes plus des observateurs des évolutions, mais nous avons un rôle et une voix dans celles-ci.
Nous sommes un facteur déterminant dans notre environnement et une force avec laquelle il faut compter pour promouvoir la paix et la stabilité. La voix de la Grèce est désormais entendue et prise en compte par des États puissants et des organisations internationales.
Mais nous ne nous reposons pas sur nos lauriers. Pour maintenir notre position, nous devons continuer à investir dans nos relations diplomatiques et nos alliances. Et nous devons également poursuivre nos ouvertures sur le monde, pour saisir les opportunités qui se présentent.
J'ai l'intention de poursuivre les contacts avec l'Afrique subsaharienne. Dans un avenir très proche, je me rendrai au Nigeria et en Angola, deux des plus grandes économies du continent. Nous devons également renforcer les liens avec les pays d'Asie et d'Océanie, comme l'Inde et l'Australie, des puissances qui partagent les mêmes principes que nous, comme le respect total du droit de la mer.
Et, bien sûr, nous ne devons pas laisser de côté les pays d'Amérique latine avec lesquels nous avons de nombreux liens.
Mais malheureusement, nous ne fonctionnons pas dans le vide. Parallèlement aux initiatives que nous prenons, nous sommes appelés à relever des défis, tant existants que nouveaux.
Sur la base de la situation actuelle, je ne suis pas optimiste quant à une amélioration de l'attitude de la Turquie à l'égard de notre pays, même si j'aimerais vraiment être démenti. Indépendamment de la mesure dans laquelle sa politique étrangère sera affectée par les problèmes intérieurs connus, il va sans dire que nous devons être constamment vigilants. Nous devons nous opposer vigoureusement aux provocations turques en cours, en Grèce et à Chypre, ainsi qu'à l'instrumentalisation de la question migratoire. Et mettre en avant la validité de nos positions à nos partenaires et alliés.
La montée du nationalisme dans les Balkans occidentaux se poursuit malheureusement et menace désormais l'existence même des États de la région. Face à la régression et au révisionnisme, nous devons proposer une perspective européenne réaliste, avec la conditionnalité qui est connue de tous.
Enfin, nous serons appelés à gérer les bouleversements dans les affaires européennes. Nous souhaitons établir des liens avec le nouveau gouvernement allemand. Nous avons déjà franchi une étape importante en établissant des contacts alors que les Verts étaient dans l'opposition. Mais le fait est que cela ne préjuge de rien, car maintenant les données sont en train de changer.
Dans le même temps, en France, pays qui assurera la présidence de l'UE au premier semestre 2022, se tiendra une élection présidentielle. Quel que soit le résultat, l'attention se portera inévitablement en grande partie sur le front intérieur. Tout cela signifie que les grandes puissances européennes n'auront trouvé leur rythme normal qu’après quelques mois.
Si l'on peut faire une prédiction pour l'année à venir, c'est que, malheureusement, la pandémie affectera, pendant plusieurs mois au moins, la vie sur toute la planète, mais avec l'espoir solide qu'il y aura des moyens encore plus efficaces d'y faire face scientifiquement.
Quoi qu'il en soit, la nouvelle année devrait être tout aussi intense que la précédente. Mais il nous appartient, en ce qui concerne notre pays, de nous préparer à toutes les éventualités en 2022, ainsi que d'être prêts à relever toutes sortes de défis.
December 24, 2021