Article du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias, paru au journal « I efimerida ton syndakton Savvatokyriako » (20.05.2023)

« Les grands défis de la politique étrangère et la manière dont la Grèce devrait les relever ».


La politique étrangère est un aspect crucial du champ politique d'un pays. Au cours des quatre années pendant lesquelles j'ai eu l'honneur et le privilège de diriger la diplomatie grecque, mon objectif a été - et je crois qu'il a été atteint dans une large mesure - d'élargir considérablement l'horizon de nos intérêts et de notre coopération, de donner à la politique étrangère grecque une « démarche » différente, de rechercher et de garantir un nouveau rôle, considérablement renforcé, pour notre pays dans les développements internationaux.

Notre objectif a toujours été lié à notre engagement absolu en faveur du droit international et du droit international de la mer, du respect de l'indépendance et de l'intégrité territoriale des États, de la foi en la résolution pacifique des différends, de la valeur du dialogue, de la démocratie, de l'État de droit, des droits de l'homme et de la protection de l'environnement.

Et c'est précisément notre attachement à ces principes qui nous a conduits à la décision de présenter la candidature de la Grèce au poste de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies pour la période 2025-2026, au Conseil des droits de l'homme pour la période 2028-2030 et à la présidence de l'Assemblée générale des Nations unies en 2035.

Notre objectif est de contribuer, à partir de ces positions, à renforcer, de toutes les manières possibles, les efforts des Nations unies pour créer des conditions de paix, de stabilité et de coopération.

Pleinement conscients des défis qui se posent dans notre région au sens large et de la nécessité d'une coexistence harmonieuse et d'une coopération constructive, nous nous sommes engagés dans deux directions : (a) élargir l'horizon de la politique étrangère grecque, (b) approfondir les alliances et les relations de coopération stratégique de notre pays.

Avec cohérence et continuité dans la poursuite de notre politique étrangère, nous avons méthodiquement et systématiquement développé un réseau de relations à plusieurs niveaux, qui reflète le succès de notre objectif stratégique d'un horizon d'une largeur sans précédent - pour les normes de la politique étrangère grecque - combiné avec l'amélioration des relations de coopération.

Notre présence en Europe (dans le cadre de l'UE et au niveau bilatéral), notre relation de coopération stratégique avec les États-Unis, la présence active de notre pays dans les organisations internationales et régionales, le renforcement de notre coopération avec les Balkans occidentaux, la création de canaux de communication et de coopération avec le Moyen-Orient, le Golfe, l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne, les pays d'Asie, d'Amérique latine et des Caraïbes, ainsi qu'avec l'Australie, constituent les domaines de ce réseau de relations à plusieurs niveaux.

Dans ce contexte, les accords de coopération stratégique avec les États-Unis, la France, les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite ainsi que les accords avec l'Italie et l'Égypte sur la délimitation des ZEE sont autant de preuves tangibles de l'approfondissement et de l'amélioration de nos alliances et de nos partenariats dans le monde.

Je voudrais mentionner tout particulièrement l'extension des eaux territoriales de la Grèce dans la mer Ionienne de 6 à 12 milles nautiques. L'extension de notre zone de souveraineté nationale, pour la première fois depuis 1947, est une autre preuve de la manière dont l'exercice de nos droits, dans le cadre du droit international et du droit international de la mer, renforce et améliore la présence internationale de la Grèce.

Dans un texte qui traite du « lendemain » de la politique étrangère grecque, je pense qu'il y a deux points qu'il ne faut pas manquer.

Le premier concerne nos relations avec la Turquie. Je suis fermement convaincu que la résolution de notre seul différend avec la Turquie, à savoir la délimitation du plateau continental et de la ZEE, exige des deux parties un respect absolu du droit international et du droit international de la mer, une prise de conscience du problème et une volonté sincère de le résoudre. En ce sens, je pense qu'à l'avenir, une nouvelle tentative devrait être faite pour résoudre le différend par d'autres moyens que ceux qui ont été utilisés jusqu'à présent, mais qui n'ont malheureusement pas eu d'effet. Il est absurde de perpétuer, sous prétexte d'efforts, une procédure formelle qui a servi des objectifs précis lors de sa création après Helsinki.

Le deuxième point concerne le renforcement de notre coopération avec les pays des Balkans occidentaux. La Grèce cherche à maintenir des relations de bon voisinage et la prévalence de conditions de développement, de stabilité et de sécurité. Notre intention est d'apporter une contribution substantielle à la réalisation de leur perspective européenne.

Je pense qu'en cette période de bouleversements radicaux dans un environnement international et régional de plus en plus complexe, la politique étrangère (devrait être) un processus dynamique permettant de relever efficacement les défis et d'exploiter les possibilités de coopération mutuellement bénéfique. Et c'est précisément l'effort que nous avons entrepris au cours de ces quatre années. La politique étrangère que nous avons conçue et mise en œuvre s'est orientée, au-delà des rigidités et des stéréotypes, vers un monde en constante évolution.

J'espère que, quelles que soient les personnalités et les évolutions politiques après ces élections et celles qui suivront immédiatement, au cours desquelles j'espère que la Nouvelle Démocratie émergera comme le nouveau gouvernement du pays, les principes de la politique étrangère spécifique que j'ai décrite continueront d'être respectés. Et j'espère également qu'un climat d'unité et d'unanimité nationale continuera à prévaloir en matière de politique étrangère.

May 20, 2023