Article du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias paru dans le journal «ΤΑ ΝΕΑ SAVATOKYRIAKO»

 Article du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias paru dans le journal «ΤΑ ΝΕΑ SAVATOKYRIAKO»Reprise des relations avec la Turquie, sans concessions

Deux mois après les élections, le nouveau gouvernement du pays a clairement décliné ses priorités en matière de politique étrangère, ce que prouvent tout d’abord les visites effectuées dans un climat de confiance mutuelle par le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis à Paris, Berlin et la Haye.

La redéfinition et la reconfiguration des alliances traditionnelles de la Grèce avec nos alliés dans le noyau dur de l’Europe sont au cœur de notre politique. N’oublions pas d’ailleurs combien ces relations, et notamment notre crédibilité, ont été mises à l’épreuve dans le passé. Dans ce même contexte d’élargissement de la coopération avec nos partenaires, je rencontrerai lundi mon homologue allemand, Heiko Maas, à Berlin.

La relance de la politique étrangère grecque passe clairement par le renforcement des liens et de notre coopération avec les pays des Balkans. Nous voulons que la Grèce soit l’exemple d’un pays européen puissant dans les Balkans et non pas un pays balkanique en Europe, comme le disait le tant regretté Konstantinos Mitsotakis. J’ai effectué une rencontre productive en Bulgarie, tandis que d’autres suivront dans les pays de la région.

La Grèce souhaite une reprise de ses relations avec la Turquie, qui ne peut produire que des résultats positifs. La rencontre du Premier ministre K. Mitsotakis avec le Président Erdogan et la mienne avec mon homologue Cavusoglu sont particulièrement utiles, tandis que le Conseil de coopération de haut niveau peut donner une nouvelle impulsion à notre relation dans de nombreux domaines. Nous faisons toutefois clairement savoir que notre fil conducteur est le droit international qui ne tolère ni les menaces de guerre, ni les revendications unilatérales. Aucune concession ne peut être faite pour ce qui est de nos droits souverains. Une condition nécessaire à l’amélioration du climat est que la Turquie cesse d’aller à l’encontre de la souveraineté et des droits souverains de la République de Chypre, en accomplissant des actions qui accentuent son image de pays enfreignant la légalité internationale.

En ce qui concerne la Macédoine du Nord, nous aspirons à atténuer les conséquences des points litigieux de l’Accord de Prespès, auxquels points s’oppose notre parti – une opposition bien connue – en vue d’instaurer un esprit de coopération, tout en tenant compte de la perspective d’adhésion du pays voisin.

S’agissant de l’Albanie, les avantages mutuels d’une amélioration des relations bilatérales sont évidents. Je dois souligner, toutefois, que l’Albanie continue de ne pas s’acquitter de ses obligations pour ce qui est des droits des minorités et des droits patrimoniaux de la minorité grecque.

Le renforcement du rôle de notre pays dans la région de la Méditerranée orientale figure tout en haut de nos priorités, comme l’attestent tant la visite du Premier ministre à Chypre, que mes visites en qualité de ministre des Affaires étrangères à Chypre, Israël et aux Etats-Unis. Dans ce même contexte s’intègre l’intérêt américain renouvelé pour la Méditerranée orientale. La politique étrangère active de notre pays créée les conditions d’une coopération plus étroite, en vue du nouveau dialogue stratégique avec les Etats-Unis et la visite du Secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo dans quelques semaines à Athènes.

La politique étrangère active de notre pays créé les conditions d’une coopération plus étroite avec d’autres partenaires importants comme la Chine et la Russie.

L’objectif de croissance implique d’entretenir de bonnes relations avec des pays situés au-delà de notre région, car toute une série de marchés potentiels s’ouvrent devant nous, comme le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et l’extrême Orient. Le renforcement de l’extraversion et de la diplomatie économique constitue une priorité du ministère des Affaires étrangères, qui chapeaute désormais toutes les entités co-compétentes.

Nous prouvons dans la pratique que nous ne sommes pas partisans d’une Grèce craintive, repliée sur elle-même, sans confiance en elle. Nous croyons en une Grèce ouverte à l’internationale et moderne. C’est avec sérieux et détermination que nous voulons promouvoir cette Grèce dans un environnement international fait de défis et d’opportunités.

September 16, 2019