Dans deux jours, lors d'un événement qui se tiendra dans le hall de la Fondation de l'histoire hellénique : Hellenic Cosmos, nous présenterons le plan stratégique du pays pour l'extraversion devant tous les ambassadeurs étrangers représentant leur pays en Grèce. Et nous le ferons au plus haut niveau politique du Premier ministre, dont la vision a servi de base à ce plan. Deux semaines plus tard, nous nous rendrons en Libye, accompagnant une délégation d'entreprises, afin d'explorer les opportunités dans ce pays d'Afrique du Nord. Un pays voisin (la côte libyenne est à peu près aussi éloignée de la Crète que la Crète d'Athènes) où nous devons développer une activité diplomatique dense et multiforme. D'autant plus que, suite à l'accord de cessez-le-feu du 23 octobre 2020, le gouvernement de transition entré en fonction en mars 2021 souhaite conduire le pays à des élections en décembre prochain.
Mais nous faisons ce voyage parce que les exportations et les investissements ne sont pas le seul objectif de la planification stratégique de notre pays tournée vers l'extérieur. Il s'agit également de faciliter l'internationalisation des entreprises grecques sur les marchés étrangers. C'est aussi l'avantage compétitif que cette pénétration économique, à laquelle participent les entreprises de notre pays, offre à la politique et à la diplomatie nationales. Enfin, c'est l'empreinte politique que ces investissements laissent sur l'échiquier diplomatique, se traduisant par le renforcement des relations sociales et culturelles entre les peuples. La livraison par le gouvernement grec, fin août, de 200 000 vaccins destinés à lutter contre le Covid-19 est révélatrice des relations à plusieurs niveaux qui s'établissent. La Grèce est le premier pays à aider la Libye dans cet effort.
Ainsi, à la tête d'une nombreuse délégation composée d'hommes d'affaires, du secrétaire général des relations économiques internationales et d'un certain nombre de fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères, nous aurons l'occasion de participer dans la capitale libyenne à la foire des exportations et des investissements qui s'y déroule. La reconstruction prochaine du pays et la remise en état de ses infrastructures offrent des perspectives importantes pour nos activités, notamment dans les secteurs de l'énergie (en particulier la production d'électricité et les énergies renouvelables), de la gestion de l'eau, de l'agroalimentaire et des produits pharmaceutiques. Il est évident que le secteur de la construction peut apporter une contribution importante aux projets d'infrastructure et de construction, ce qui stimule simultanément les entreprises exportatrices grecques de matériaux de construction, de marbre, d'aluminium, etc.
Dans l'ombre d'une période électorale dont on ne sait toujours pas si et quand elle se terminera par la tenue d'élections, nous chercherons à capitaliser sur les progrès dans les relations entre les deux pays qui ont été initiés à la suite de la visite du Premier ministre, du ministre des Affaires étrangères et de moi-même, qui a été combinée avec la réouverture de l'ambassade à Tripoli et du consulat à Benghazi. Notre pays, en tant que membre de l'UE et puissance régionale dans le sud-est de la Méditerranée, a des intérêts historiques et économiques dans la région. Et c'est exactement ce que signifie l'activation de la diplomatie économique avec cette mission.
Dans la perspective de la participation de la Libye à la nouvelle architecture de compréhension de la stabilité et de la sécurité dans la région méditerranéenne au sens large, la Grèce est sincèrement intéressée par la stabilisation, le développement et la prospérité du pays. Dans ce contexte, la diplomatie économique va de pair et entre en synergie avec la diplomatie nationale traditionnelle.
September 19, 2021