S. LAMBRINIDIS : Chers amis, c’est un honneur extrême pour un Grec, quel qu’il soit, d’avoir exercé les fonctions de ministre des Affaires étrangères de notre patrie, que ce soit pour un mois ou pour cinq ans. M. Georges Papandréou m’a fait cet honneur et je l’en remercie.
Je n’ai été au ministère que quelques mois, depuis le mois de juin. Et ma devise a toujours été que les actes sont beaucoup plus forts que les paroles et c’est pourquoi je me suis efforcé, par mes actions, de maintenir haut le drapeau de la Grèce à une période particulièrement difficile de son histoire et de respecter strictement quelques principes fondamentaux.
Le premier principe est le consensus, car sans consensus la politique étrangère du pays est faible. Car la diplomatie grecque n’est l’affaire personnelle de personne, mais le fruit d’un effort collectif de la nation. J’ai coopéré étroitement avec le Parlement grec ainsi qu’avec le Conseil national sur la politique étrangère. Comme vous le savez, avec les membres du Conseil national sur la politique étrangère, nous avons effectué la première mission de cet organe en Afrique du nord et au Moyen-Orient, en réussissant d’importants résultats pour la Grèce.
Le deuxième principe est la foi en les racines et la puissance de l’hellénisme aux quatre coins de la terre, de l’hellénisme qui ne craint rien, même les adversités les plus redoutables, et qui, loin des préjugés, prend avec courage son avenir entre les mains. Dans le courant du mois d’août, j’ai visité l’île d’Imbros, la première visite d’un ministre des Affaires étrangères dans l’Histoire et je me suis tenu aux côtés des Grecs de l’île qui font revivre leurs communautés puisque l’Etat turc commence à reconnaître les injustices du passé. Je suis fermement convaincu que la Grèce peut avoir des relations de confiance avec ses voisins, avec tous ses voisins, encore faut-il pouvoir parler clairement et avec détermination et se respecter mutuellement. Nous devons nous employer à cette fin et continuer de jouer un rôle de premier plan dans notre voisinage en vue de la résolution pacifique des différends et de la perspective européenne de la région et ce, toujours dans le cadre du principe de réciprocité et du respect du droit international.
Le troisième et dernier principe est la fierté de la Grèce que nous nous devons tous de sauvegarder. J’ai beaucoup voyagé, pendant cette courte période, je me suis entretenu avec des gouvernements, des journalistes, ceux qui façonnent l’opinion publique, je me suis rendu en Europe, au Moyen-Orient, en Amérique. J’ai discuté avec des ministres des Affaires étrangères du monde entier et je me suis battu contre la rhétorique du châtiment et les stéréotypes. Je me suis battu pour qu’ils comprennent que les Grecs allaient s’en sortir. Telle est ma conviction profonde. Et je sais que cela arrivera.
Je souhaite donc au nouveau gouvernement de Lucas Papademos et au nouveau ministre des Affaires étrangères de s’acquitter avec succès de leur mission car leur réussite signifiera sauver la patrie. Je les soutiendrais avec ferveur. Je suis particulièrement heureux de remettre le portefeuille de ce ministère à Stavros Dimas. J’ai eu l’occasion de coopérer avec Stavros Dimas à Bruxelles, lorsque je dirigeais le groupe interparlementaire du PASOK et Stavros Dimas était commissaire. J’ai admiré un homme qui avait le courage de ses opinions, un homme de prestige – qualités nécessaires pour le ministère des Affaires étrangères, notamment en ces jours cruciaux. Stavros je te souhaite la bienvenue. Je serais toujours à tes côtés.
J’aimerais remercier chaleureusement mes collaborateurs, Mariliza Xenogiannakopoulou, Dimitris Dollis, mes chers amis avec qui j’ai travaillé pendant toutes ces années. Je remercie également le Secrétaire général du ministère, M. Zepos, mon cabinet diplomatique, Christos Panagopoulos, le service de l’Information ainsi que M. Grigoris Delavekouras qui doit jouer un rôle particulièrement important pour le pays en cette période. J’aimerais remercier tous mes proches collaborateurs, qui se « sacrifient » au quotidien pour le ministère des Affaires étrangères.
Mais avant tout je veux vous remercier, vous, les diplomates, j’aimerais remercier tout le personnel, toutes les branches du ministère des Affaires étrangères. J’ai essayé de vous soutenir, de vous montrer grâce à mon attitude le profond respect que je vous voue. Je ne sais pas si j’ai réussi, je sais néanmoins que vous m’avez soutenu, que vous avez soutenu le pays et que vous soutiendrez tout ministre des Affaires étrangères de ce pays, quel qu’il soit. Je vous suis profondément reconnaissant pour l’honneur que vous m’avez fait en étant mes collaborateurs. Merci.
S. DIMAS : Merci beaucoup, Stavros, pour ton discours et tes bonnes paroles. Il est vrai que nous avons coopéré à Bruxelles et les résultats de notre coopération ont toujours été positifs tant pour notre patrie que pour les questions relevant de ma responsabilité et pour lesquelles tu m’as toujours apporté ton aide.
En effet, je suis tout à fait d’accord avec Stavros qui a affirmé que c’est un honneur particulier pour chaque Grec d’être à la tête de ce ministère. Je suis particulièrement heureux car j’aurai l’occasion de coopérer avec Mariliza Xenogiannakopoulou et Dimitris Dollis qui connaissent bien toutes ces questions et avec lesquels, notamment avec Mariliza qui a elle aussi l’expérience du parlement européen, j’ai beaucoup de points en commun. Mais M. Dollis et moi avons également bien des points en commun car nous avons tous les deux vécu très longtemps à l’étranger. Je pense que nous pourrons apporter les résultats que nous attendons pendant cette période de gouvernance, sous le gouvernement de M. Papademos.
Ce que je voudrais notamment souligner est que nous allons coopérer, nous allons nous entendre et avancer ensemble. Et, je pense que, lorsqu’il s’agit de questions relevant de la politique étrangère, la coopération entre les trois partis est très importante. Et je me réjouis du fait que les chefs de ces partis nous apportent tout leur soutien – sur la foi de leurs affirmations et promesses – à ces questions de politique étrangère, un soutien dont nous avons beaucoup besoin.
Je ne sais pas combien de temps durera ce gouvernement mais, Stavros, je voudrais avoir une bonne coopération avec toi car ton expérience acquise tout au long de ton mandat au sein du parlement européen et au ministère des Affaires étrangères, sera pour moi une aide précieuse. Nous verrons donc comment je pourrais recevoir cet aide de ta part. M. Lambrinidis a dit que pendant cette période, nous devrons faire preuve de détermination, de sagesse, d’audace et d’intelligence à l’égard des questions de politique étrangère. Car il existe bien toute une série de questions auxquelles nous devrons faire face. Nous serons ensemble et je vous assure qu’avec la coopération des hauts fonctionnaires très compétents du ministère des Affaires étrangères, nous parviendrons aux meilleurs résultats.
Je ne vous fatiguerai pas davantage. Je voudrais seulement évoquer un point sur lequel j’accorderai un accent particulier pendant la période où j’exercerai les fonctions de ministre des Affaires étrangères. Je me réfère à la crédibilité du pays à l’international et à son rétablissement. Nous devrons tout de suite commencer à œuvrer en faveur de la restauration de la crédibilité de notre pays et de sa réputation. Il est inacceptable que notre pays, notre patrie devienne la cible d’une « rhétorique facile » au service des différentes personnes irresponsables ou voulant servir des intérêts bien précis. Nous devons travailler ensemble et cet effort commencera ici, mais nous aurons aussi le soutien de l’hellénisme omniprésent qui est notre allié précieux et nous devrons le valoriser et coopérer avec lui en faveur de cette cause commune. C’est pourquoi, M. Dollis, je pense que nous pouvons nous fixer cet objectif et, commencer au moins à œuvrer dans le sens de sa réalisation pendant la période actuelle où le gouvernement qui a aujourd’hui assumé ses fonctions sera au pouvoir. Je répète que la restauration de la réputation internationale du pays revêt une importance majeure.
Je vous remercie. Et, encore une fois, merci Stavros. Merci Mariliza. Merci Dimitris. Merci beaucoup.
November 11, 2011