Communiqué du MAE sur les priorités de la présidence hellénique du Conseil de l’UE au cours du 1er semestre de 2014

Le vice-président et ministre des Affaires étrangères, E. Vénizélos a décliné aujourd’hui, devant le conseil ministériel, les priorités de la présidence hellénique du Conseil de l’UE au cours du 1er semestre de 2014, lesquelles ont été adoptées à l’unanimité.

M. Vénizélos a souligné que la Grèce assumerait la présidence du Conseil de l’UE en une période de transition pour l’Europe. La crise économique a imposé l’adoption d’une politique budgétaire restrictive pour assurer la stabilité financière et l’assainissement de l’économie. L’ampleur et l’intensité de la crise ainsi que la récession et le chômage qui en ont résulté ont ébranlé la confiance d’une grande partie de la population européenne en la capacité de la construction européenne d’appliquer une politique crédible et efficace pour rétablir la prospérité, la croissance économique et des taux d’emploi élevés. Par ailleurs, la lutte contre la crise économique à travers la mise en œuvre des politiques de stricte discipline budgétaire a considérablement influé sur la cohésion sociale, notamment dans les pays touchés directement par la crise.


Par conséquent, a souligné M. Vénizélos, l’enjeu majeur de la prospérité et de la stabilité de l’UE consiste dans la confirmation de la mission de l’UE aux yeux de ses citoyens. Dans ce cadre, l’Europe est actuellement appelée à relever le défi de la crise économique, tout en sauvegardant la monnaie unique à travers l’approfondissement de l’UEM, à travers la promotion immédiate des politiques visant à lutter contre la récession et le chômage par le biais de la stimulation de la croissance.

En outre, M. Vénizélos a signalé que les élections européennes qui seront déroulées au cours de la présidence hellénique constituent un facteur supplémentaire qui détermine le cadre de cette présidence.



Dans ce contexte, M. Vénizélos a procédé à un exposé sommaire des priorités de la présidence hellénique du Conseil de l’UE comme suit :

1.    Croissance-Emploi-Cohésion

Vu les taux de chômage qui ont atteint des chiffres historiquement élevés dans de nombreux Etats membres, tout en touchant notamment les jeunes, et la récession qui menace toujours les économies européennes, la croissance en tant que vecteur d’avantages multiples sur le plan économique, social et politique, ne pourrait que constituer une question d’importance primordiale dans le cadre de notre objectif commun qui est de faire sortir les économies européennes de la récession. Pour la Grèce, la croissance et l’emploi sont deux objectifs étroitement liés.

L’objectif principal est de rééquilibrer le calendrier de l’assainissement budgétaire à travers l’application d’un Pacte pour la croissance et l’emploi renforcé et réaliste, lequel pourra être transformé en un programme européen d’investissements  multiforme, sur le modèle de la cohésion politique, en faveur de l’emploi. La Banque européenne d’investissements (BEI) pourra jouer un rôle important dans le domaine des projets d’intensité (i.e. programmes pour les PME, infrastructures de base, énergie, climat), tout en bénéficiant du soutien et de la confiance de la Banque centrale européenne.
Les initiatives visant à contenir le chômage et à soutenir l’emploi sont indispensables en vue d’éviter le danger de la « croissance sans emploi ».

2.  Intégration ultérieure de l’UE et de la zone euro

La lutte contre la crise budgétaire et financière au sein de la zone euro et la nouvelle structure de l’UEM demeurent bien évidemment les priorités des présidences tournantes des années à venir y compris celle de la Grèce. L’objectif principal est de sauvegarder la stabilité de la monnaie unique à travers l’approfondissement de l’UEM et la coordination préalable des politiques budgétaires nationales.

Dans ce cadre, l’accent sera mis sur :

a) la promotion de l’union bancaire qui demeure un élément essentiel pour le meilleur fonctionnement de l’UEM et une condition préalable au renforcement de la confiance à l’égard de l’économie européenne.
(b) l’atteinte d’un accord sur les principes régissant les cadres de l’intégration budgétaire et économique renforcés. L’objectif est d’assurer l’application efficace  et l’intégration ultérieure de nouveaux mécanismes de gouvernance économique de l’Union européenne et de la zone euro afin de renforcer les synergies  entre les Etats membres de manière à favoriser la croissance et la création d’emplois.
(c) un accent particulier sera mis sur la dimension sociale de l’UEM  en tant qu’un des piliers de l’approfondissement ultérieur. Cette dimension revêt une  importance particulière pour faire face à la crise démographique et budgétaire de l’Etat européen social.
Par ailleurs, on devra jeter les bases de la construction institutionnelle qui garantira la transparence, la responsabilité et la représentativité tout au long de cet exercice.

3.  Immigration, Frontières et mobilité
L’instabilité dans la périphérie de l’Europe ainsi que l’absence d’actions pour s’attaquer aux causes profondes des flux migratoires vers l’intérieur de l’UE, augmentent ces flux et exercent des pressions supplémentaires sur les Etats membres, en une période marquée par la crise économique, alors que les efforts devraient être axés  sur la mise en place des réformes visant à sauvegarder la stabilité et à stimuler la croissance. L’impact de ces pressions est particulièrement ressenti dans les Etats membres situés aux frontières extérieures de l’UE et dans les pays touchés par une récession profonde et par des taux de chômage élevés.
Dans ce cadre, la présidence hellénique axera ses efforts sur la mise en évidence des conséquences positives d’une gestion globale de l’immigration au niveau européen, au service de la croissance et fera tout ce qui est en son pouvoir pour promouvoir toutes les dimensions des politiques d’immigration et de mobilité. Dans un même temps,  des actions seront prises en vue de faire face à l’impact de l’immigration illégale sur l’économie, la cohésion sociale et la stabilité politique.

Politiques maritimes

La Grèce, forte de sa longue tradition maritime, reconnaît la dynamique et les opportunités offertes par les activités maritimes pour l’économie de l’Union dans son ensemble, mais ce à la condition d’une utilisation durable des mers et des espaces marins. Dans le même temps, des intérêts stratégiques évidents rendent urgente la mise en évidence et la lutte contre les problèmes en matière de sécurité  liés à la gestion des frontières maritimes.

Dans ce cadre, la Grèce inaugure une thématique horizontale qui régira toutes les trois priorités de la présidence,  en mettant l’accent sur la politique maritime de l’UE. L’idée principale est d’élaborer de nouveau et de relancer la politique maritime européenne en prenant en considération tous ses aspects et non seulement ceux liés à la croissance et au développement (Déclaration de Limassol).

Nous nous sommes fixés l’objectif d’établir une coopération étroite avec tous nos partenaires ayant les mêmes intérêts stratégiques que nous et de promouvoir des stratégies et des politiques dans l’intérêt commun de tous les membres de l’UE. La mer est un champ privilégié en termes de connaissances et d’actions pour les Grecs ainsi qu’une source intarissable de croissance et de prospérité pour toute l’Europe.

August 1, 2013