Conférence conjointe de E. Vénizélos, vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de Frank Walter Steinmeier, ministre allemand des Affaires étrangères

Conférence conjointe de E. Vénizélos, vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de Frank Walter Steinmeier, ministre allemand des Affaires étrangèresE. VENIZELOS : J’ai le plaisir d’accueillir à Athènes, au ministère des Affaires étrangères, mon homologue allemand et cher ami,
Frank Walter Steinmeier, le nouveau ministre fédéral des Affaires étrangères qui a assumé ses fonctions il y a quelques semaines.

A cette occasion je voudrais lui souhaiter tout le succès dans sa mission dans le cadre du nouveau gouvernement fédéral de coalition, auquel participe également le parti SPD, puisque M. Steinmeier a joué les dernières années un rôle politique et institutionnel particulièrement critique en sa qualité de Président du groupe parlementaire du parti SPD au sein du parlement fédéral allemand.

En outre, je tiens à remercier M. Steinmeier car il est le premier ministre des Affaires étrangères à visiter la Grèce, Athènes, aussitôt après la cérémonie d’ouverture officielle de la Présidence hellénique du Conseil de l’Union européenne.

La visite de mon homologue allemand et cher ami, M. Steinmeier,  est un bon présage pour la Présidence hellénique mais aussi pour les relations gréco-allemandes auxquelles nous accordons une grande importance.

Car nous sommes bien conscients de l’importance du rôle de l’Allemagne, de la plus grande économie de l’Uion européenne et de la zone euro, dans la promotion de toutes les politiques européennes ainsi que dans l’intégration européenne en général.

Nous avons eu l’occasion de discuter dans le cadre d’une rencontre privée, d’un grand nombre de questions. Des priorités de la Présidence hellénique que mon homologue allemand connaît très bien, de la situation  de l’économie grecque, des exploits du peuple grec, grâce auxquels nous avons maintenant la possibilité d’enregistrer un équilibre budgétaire, un excédent primaire budgétaire, le meilleur en Europe et l’un des meilleurs au niveau international, s’agissant tant de l’excédent primaire nominal que de l’excédent structurel corrigé des variations conjoncturelles.

L’excédent primaire n’est pas un chiffre, mais un exploit budgétaire. C’est la preuve que nous sommes très près de la fin du programme d’ajustement de l’économie grecque.

Par ailleurs, l’occasion nous a été offerte de discuter des pas qui ont été faits dans le domaine des changements structurels et de l’importance de promouvoir l’image de la Grèce qui constitue la preuve de la réussite des efforts européens communs pour contrer la crise.

Nous avons également eu l’occasion de discuter de notre région, de la politique d’élargissement  de l’Union européenne, de la perspective européenne des Balkans occidentaux et, notamment nous avons eu l’occasion de signaler notre volonté commune des deux pays, des deux gouvernements d’approfondir nos relations, de valoriser notre coopération, notre relation d’amitié, notre relation stratégique de partenariat, tant dans le cadre de l’Union européenne qu’au niveau bilatéral et international, au niveau de l’Organisation des Nations Unes et d’autres organisations internationales.
Nous savons très bien combien était et demeure critique le rôle de l’Allemagne au cours de cette période, au cours de cette crise et de cette épreuve extrêmement difficiles pour le peuple grec, pour l’économie et la société grecques. Et mon message est que, de notre part, la Grèce, notre peuple, nos entreprises et nos employés savent ce qu’ils doivent faire afin que notre pays, animé par le sentiment fierté nationale qu’il mérite avoir, devienne de nouveau un membre sur le même pied d’égalité que les autres membres de la famille européenne, regagne son autorité et son indépendance au sein de l’Europe et de la zone euro.

C’est sur ces mots que je voudrais de nouveau souhaiter la bienvenue à mon homologue, M. Steinmeier.

FRANK WALTER STEINMEIER: Mon honorable collègue, cher Evangélos, je voudrais tout d’abord vous remercier pour les vœux que vous m’avez adressés à l’occasion de ma nouvelle fonction. Des vœux dont j’ai complètement besoin vu la situation dans laquelle se trouve notre Europe commune et au sein d’une Europe où nous devons beaucoup travailler afin d’atteindre les objectifs souhaités. 

Je voudrais également vous remercier pour votre accueil aussi chaleureux que vous m’avez réservé ici à Athènes. Je suis ravi de l’occasion qui m’est offerte de m’entretenir avec toi et avec des représentants du gouvernement. Mais je ne m’entretiendrai pas seulement avec des représentants du gouvernement mais aussi avec des hommes d’affaires, des députés et des élèves au cours de mon séjour qui durera un jour et demi à Athènes.

J’espère qu’au cours de ce court séjour je pourrai me former une opinion. Je pourrai rafraîchir mon image de la Grèce qui à travers le temps est devenue un peu floue. Comme vous vous le rappeler, six ans ou plutôt sept ans se sont écoulés depuis notre dernière rencontre ici à Athènes.

C’est pourquoi il était pour moi absolument important d’effectuer dans les plus brefs délais un déplacement en Grèce. Toutefois, cela n’était pas la seule raison de ma visite en Grèce.
Je suis ravi car mon souci de venir en Grèce aussi rapidement est lié à l’ouverture de la Présidence hellénique du Conseil de l’UE car il est important pour moi, dans le cadre de cette présidence, de vous soutenir car vous devez relever de nombreux défis et je voudrais d’emblée, c’est-à-dire dès les premiers jours, vous soutenir. Et je constate que finalement nous pourrions, même à travers la confrontation, parvenir à des compromis très importants sur, par exemple, l’Union européenne, le Parlement européen, l’Union bancaire, etc. Et cela est important car si nous n’acceptons pas des compromis, nous perdrons du temps et il n’y aura pas au cours du mandat du Parlement européen actuel la possibilité de parvenir à des compromis.

Permettez-moi de signaler, à titre d’exemple, la nécessité d’une Europe et d’une Présidence qui sera en position d’assumer des responsabilités et de prendre d’initiatives et c’est pourquoi ma visite ici constitue un message de soutien envers la Présidence hellénique. Mais ce n’est pas seulement pour cette raison que je suis venu en Grèce. Je suis venu en Grèce car je sais que cette dernière doit parcourir un long chemin afin de faire face aux difficultés financières et de se redresser. Et je me trouve ici car je voudrais signaler  que nous, les Allemands, respectons beaucoup et nous reconnaissons les efforts de la Grèce qui a déjà parcouru la première partie du chemin. 

Nous savons qu'une colonne vertébrale très solide est nécessaire afin de pourvoir surmonter cette situation économique aussi difficile et nous savons aussi combien il est difficile d'y arriver.

Je le connais par mon expérience personnelle. Nous aussi avons traversé une crise économique en Allemagne il y a dix ans avec des taux de chômage très élevés, etc. Je suis très bien placé de savoir combien il est difficile de se trouver dans une telle situation et d'imposer des mesures nécessaires au peuple.

Par conséquent, j'éprouve un grand respect à l'égard du gouvernement grec car je suis pleinement conscient de la mission que vous avez assumée et je suis convaincu que ce gouvernement arrivera à la fin du chemin et valorisera de son mandat afin de faire tout ce qu'il est en son pourvoir pour y parvenir. Vous avez fixé un agenda très exigeant et il paraît que pour la première fois tous ces efforts, ces épreuves et ces sacrifices apporteront des fruits.

Monsieur le ministre des Affaires étrangères, vous avez dit exactement ça, à savoir que pour la première fois le pays enregistrera un excédent primaire. Et je suis sûr que les institutions européennes évalueront de manière très positive ce résultat et je suis complètement convaincu que les réussites économiques, par exemple dans le domaine du tourisme, des réussites d'ores et déjà bien évidentes - car vous avez eu une année touristique très réussie - augmentera encore plus le nombre de touristes qui visiteront la Grèce car justement les offres de cette dernière sont attrayantes et il sera possible de continuer dans ce sens.

Donc, lorsqu'on emprunte ce chemin et on essaye de rester sur ce chemin, nos efforts sont couronnés de succès.

Je suis donc venu ici, tout en sachant que la Grèce n'a pas pu encore faire face à toutes les difficultés mais je voudrais, en venant ici, transmettre un message de soutien et de respect à l'égard du travail aussi important accompli par la Grèce. Et nous voulons vous soutenir afin que vous puissiez arriver au bout de ce chemin.
Je vous remercie encore une fois.

January 9, 2014