Ν. ΚΟΤΖΙΑS: Bonjour. C’est un grand plaisir pour nous d’accueillir le vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères de l’Allemagne, Sigmar Gabriel. Je dois le remercier pour ses propos aimables et sensés concernant notre pays. Je tiens à le remercier pour sa bonne volonté de coopérer avec nous tout au long de son séjour ici ainsi que le climat amical dans lequel se sont déroulées les discussions tant avec le Premier ministre du pays, Alexis Tsipras hier soir, qu’avec le Président de la République, M. Pavlopoulos et moi.
Je voudrais tout d’abord signaler à l’intention des journalistes que les deux Grecs – le couple qui a été accueillie dans les services de soins ambulatoires après l’attaque à Londres – sont en bonne santé et il n’y a pas d’autres blessés grecs.
Et, bien évidemment, j’aimerais exprimer encore une fois, comme nous l’avons fait publiquement, notre soutien et solidarité avec le peuple britannique et son gouvernement.
Je pense qu’il est terrifiant de voir qu’il y a des personnes qui veulent prendre la place de la nature et de Dieu, conformément à leurs propres convictions et décider du sort des hommes, si ces derniers peuvent vivre ou vivre en bonne santé et sans le malheur et les sentiments provoqués par le terrorisme.
C’est la première visite officielle de mon collègue et ami, Sigmar Gabriel en Grèce, en sa qualité de ministre des Affaires étrangères car il a de nouveau visité la Grèce en tant que ministre des Finances et il vient souvent dans notre pays pour passer des vacances de quelques jours.
Je suis sûr que nous continuerons d’avoir d’autres visites et que le temps sera toujours beau et notre humeur encore meilleure pour régler les problèmes que nous avons.
Je pense que la Grèce et l’Allemagne sont liées par des liens historiques et culturels étroits. Je vois toujours l’histoire de la nation allemande comme une histoire qui a fait renaître la littérature et la philosophie de la Grèce antique, car la nation allemande lors de son façonnement a été identifiée à la littérature grecque antique et ses grands philosophes, écrivains et poètes – tels que Goethe et Friedrich Von Schiller – ont fait renaître la richesse de la littérature grecque. De ce point de vue, nous faisons nous aussi partie de la conscience du peuple allemand et nous avons revu notre passé d’une manière positive grâce à ce parcours aboutissant au façonnement de la nation allemande moderne. Par conséquent, il y a bien des choses qui nous unissent et ces liens sont bien forts en dépit des difficultés auxquelles nous avions été confrontés au cours du 20e siècle.
Nous sommes convenus avec le vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères de l’Allemagne de poursuivre les initiatives et les partenariats qui existent entre la Grèce et l’Allemagne, tant au niveau des institutions que celui de la société civile, dans un bon nombre de domaines, allant de la culture et l’éducation jusqu’à l’économie et les questions de politique étrangère.
Ces derniers temps, la coopération entre les deux ministères des Affaires étrangères a été intensifiée et nous sommes convenus de continuer dans ce sens.
Nous avons discuté aujourd’hui des Balkans et de la région de la Méditerranée orientale. Nous avons discuté de la question chypriote à laquelle la Grèce souhaite, tout comme tous les pays européens, trouver une solution pacifique. Une solution durable dans le cadre du droit international.
Nous savons tous que la Grèce, le gouvernement grec et moi personnellement, pensons que la question chypriote est avant tout un problème d’occupation et de rejet de toute pensée relative à des droits d’intervention des pays tiers sur l’île.
Nous sommes un pays qui, tout comme l’Allemagne, croit au droit international, au bon fonctionnement des organisations internationales et qui pense que les problèmes doivent être résolus dans un esprit de consensus et de dialogue. Nous avons longuement débattu ces deux jours des questions des réfugiés et des migrants et nous poursuivrons les discussions avec les deux ministres, MM. Mouzalas et Toskas, après la conférence de presse.
Le vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères est avant tout un homme politique européen et nous partageons la nécessité de discuter et de façonner un avenir positif pour l’Union européenne. Nous partageons l’opinion que l’intégration européenne a sauvegardé et continue de sauvegarder la paix et les intérêts de nos peuples.
Enfin, avec mon collègue, nous avons discuté de la mise en œuvre d’un plan d’action commun et nous avons exploré le développement ultérieur de notre coopération. J’espère te revoir bientôt en Grèce pour continuer notre discussion, ce qui est dans l’intérêt de nos deux peuples, de la région et de l’Europe. Je voudrais transmettre à Gabriel tous mes vœux de bonne santé pour lui et ses enfants car il est un jeune père maintenant que son troisième enfant est né et, de toute évidence, l’avenir est à nos côtés.
Je te remercie encore une fois de ta visite.
S. GABRIEL : Cher Nikos, je te remercie de tes aimables propos. J’ai trois filles et il est vrai que lorsqu’on devient de nouveau parent, on se demande dans quel monde grandiront nos enfants. Comment sera le monde lorsqu’ils seront grands ou lorsqu’ils atteindront l’âge auquel on devient parent.
Cher Nikos, votre parcours politique est impressionnant et tu as même subi des persécutions. Moi, je suis né et j’ai grandi en Allemagne de l’Est – à l’époque – et il y avait de la sécurité et j’étais sûr que je vivrais dans une région où prédominerait la sécurité, où il y aurait de la prospérité, etc.
Aujourd’hui, toutefois, si l’on pense à ce qui nous attend à l’avenir, notamment les futures générations, on peut facilement se demander si cet environnement de paix et de prospérité dans lequel nous avons vécu nous au moins en Allemagne ces dernières décennies, continuera d’exister. C’est la même situation que celle que nous vivons ici. De nombreux jeunes hommes n’ont pas de travail et ont émigré dans d’autres pays. Et nous voyons également que le nationalisme et les conflits violents font partie de notre vie de tous les jours.
Il y a des conflits armés. Il y a des flux migratoires importants. Par conséquent nos enfants lorsqu’ils seront grands, vivront dans un environnement qui sera plus précaire que celui dans lequel nous avons vécu.
Et on se demande ce que nous pourrons faire pour avoir plus de sécurité dans notre vie. On pourrait avoir une Europe stable, une Europe qui ne sera pas constituée d’un seul pays qui tirerait les ficelles. Chez nous, c’est désormais à la mode de lire un article dans le journal qui se réfère à la responsabilité qu’ont tous les hommes politiques et d’avoir par la suite au soir certaines propositions afférentes.
Et ce que j’ai signalé lors de ma visite ici était que l’Europe n’est pas seulement l’Allemagne. L’Allemagne est un pays stable qui a une certaine puissance et elle veut assumer ses responsabilités et nous savons que nous devons faire beaucoup pour parvenir à ce cadre de sécurité mais dans le même temps on doit dire que chaque pays, indépendamment de sa taille, est égal et que l’un ne regarde par l’autre d’un air condescendant.
Il existe bien évidemment différentes questions auxquels chaque pays est invité à faire face et sans aucun doute la Grèce est confrontée à des problèmes économiques et il y a probablement d’autres problèmes dans d’autres domaines. Il est certain que le peuple grec a dû porter un fardeau écrasant sur ses épaules et je constate également que les hommes politiques sont invités à prendre des décisions assez difficiles en vue de pouvoir sortir le pays de la situation difficile dans laquelle il se trouve.
Si l’on pense à ce que vous avez vécu vous ici en Grèce ces dernières années, nous en Allemagne nous n’ont jamais vécu une situation pareille et les choses en Grèce sont complexes. Nous respectons particulièrement les efforts que vous déployez. Cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas avoir des opinions différentes. Mais, moi personnellement au moins et de nombreux autres hommes politiques de l’Allemagne, respectons beaucoup vos efforts et nous nous demandons quelle voie il faut choisir pour ce qui est de la politique européenne en cette période difficile.
Car la question des réfugiés, les questions qui surgissent avec la Turquie et beaucoup d’autres questions, nous concernent tous. Par exemple, pour ce qui est des relations avec la Turquie, cette question ne concerne pas seulement la Grèce mais aussi toute l’Europe. La même chose est aussi valable dans le cas de la question des réfugiés : il ne s’agit pas simplement d’une question qui concerne la Grèce, l’Italie ou d’autres pays.
Nous devons coopérer et essayer d’aller tous dans le même sens.
Il est clair que les discussions tenues concernant la question de savoir dans quelle mesure la Grèce appartient à la zone euro, ont définitivement pris fin. Car l’Europe ne peut devenir plus forte si elle est amputée. Je n’ai jamais vu une personne qui a subi une amputation marcher facilement. Il en va de même dans notre cas en Europe.
Toutefois, il est très important, dans ce cas, de mettre en œuvre des réformes tant au niveau national que celui de la zone euro. La zone euro doit devenir plutôt un instrument pour la croissance et l’emploi. Nous ne pouvons pas parler de stabilité économique quand il n’y a pas de croissance économique et la même chose est valable dans le cas de l’éducation, de la recherche, etc.
En outre, la prospérité au sein de l’Union européenne est une question qu’il faut voir. L’Union européenne a été créée - la Communauté européenne à l’époque, la CECA - car à l’époque nous voulions nous focaliser sur la paix, mais le charbon aussi jouait un rôle très important pour la prospérité des citoyens de l’Europe.
Nous ne parviendrons pas à maintenir l’Europe vivante si nous ne réussissons pas à apporter des solutions, à offrir des solutions aux jeunes, notamment dans les pays du sud de l’Europe. Nous courons le risque de voir toute une génération disparaître. En Italie le taux de chômage est de 40% et en Grèce la situation est quasiment identique.
Autrefois, l’Union européenne était largement considérée comme une organisation porteuse d’espoir. Aujourd’hui, elle est considérée comme une chose bureaucratique qui ne conduit pas à quelque chose tangible pour le peuple et les peuples.
Notre pays est un Etat puissant et nous voulons apporter notre aide dans ce sens. Nous savons que notre réussite dépend de la situation dans laquelle se trouvent les autres pays. Nous voulons soutenir vos efforts. Nous produisons plus que ce que nous pouvons consommer et nous vivons en fait du besoin d’autres pays d’acheter ces articles que nous produisons en plus grande quantité.
Je vous remercie beaucoup des discussions approfondies que j’ai eues aujourd’hui avec vous mais aussi hier avec le Premier ministre. J’avais aussi l’occasion et l’honneur de m’entretenir avec le Président de la République. Il y a de nombreuses questions dont nous devons débattre, telles que la question de la Syrie et je pense que nous continuerons notre effort.
JOURNALISTE : Monsieur le vice-chancelier, vous avez parlé aujourd’hui de la prospérité de l’Europe et de la perspective des jeunes. Il est probable qu’à Rome nous entendions des choses plus précises sur la cohésion, la solidarité européenne notamment sur une autre Europe sociale.
J’aimerais vous demander dans quelle mesure ces déclarations sont fiables, à l’heure où le Président de l’Eurogroupe, M. Dijsselbloem a fait ces déclarations virulentes et racistes sur les pays du sud, des déclarations que M. Wilders lui-même aurait pu faire ? M. Schäuble aujourd’hui l’a d’ailleurs soutenu dans ce qu’il a dit.
S. GABRIEL : Permettez-moi de vous interrompre. Je me prénomme Gabriel et mon nom n’est pas Dijsselbloem. Ces propos étaient incroyables et je crois qu’il l’a lui-même reconnu puisqu’il s’est excusé et d’après mes informations, M. Dijsselbloem ne sera pas présent à Rome.
Même les hommes politiques peuvent parfois dire des choses insensées, cela est normal.
JOURNALISTE : J’ai une question que j’adresse aux deux ministres. Ma première concerne la crise des réfugiés et les arrivées de migrants en Mer Egée. Monsieur Kotzias, dans une interview, vous avez dit qu’il y aura une nouvelle vague de réfugiés en été. J’aimerais vous demander en quoi l’Union européenne et l’Allemagne peuvent aider la Grèce en l’espèce.
Ma deuxième question concerne la Turquie. L’Europe a tracé une ligne claire en ce qui concerne les négociations d’adhésion, alors qu’il y a des problèmes comme ceux que nous vivons ces derniers temps. J’aimerais savoir, dans le cadre du référendum également, lorsque la question de la peine de mort est soulevée, ne doit-on pas de toute façon interrompre les négociations d’adhésion?
Et une question qui vous est adressée, M. Gabriel, concerne le fait que « l’Europe ne doit pas être amputée ». En Grèce, de nombreuses réserves sont émises sur diverses déclarations et propos proférés par M. Schäuble, notamment pendant la période de la grave crise économique qui affecte notre pays.
S. GABRIEL: Je voulais juste ne pas être confondu avec Dijsselbloem, c’est pourquoi je vous ai dit que je m’appelais Gabriel.
M. Gabriel n’est pas toujours un ange et les Allemands me connaissent très certainement, mais trêve de plaisanterie. Nous avons, bien entendu, discuté des négociations de la deuxième revue et le gouvernement – tant avec M. Schäuble qu’avec Mme Merkel – nous avons abordé cette question et nous sommes certains et savons que la Grèce est membre de la zone euro et le demeurera. Nous consentirons tous les efforts possibles afin que les négociations puissent être finalisées d’ici avril et c’est notre objectif commun.
J’aimerais vous dire la raison pour laquelle nous aimerions que cet objectif soit atteint. Car nous pensons que nos amis, les Grecs, vivront dans un environnement plus précaire si ces négociations se poursuivent. Toutes évolutions, quelles qu’elles soient, seront plus difficiles et il y aura des entraves si les négociations ne sont pas achevées. Car lorsque les négociations durent aussi longtemps, elles mènent à des situations défavorables. Les négociations sont là pour résoudre ces situations difficiles qui ont été créées en Grèce.
En ce qui concerne la Turquie. J’aimerais être sincère et je ne peux pas faire des hypothèses, mais quand quelqu’un a-t-il le droit ou est-il en mesure d’interrompre les discussions et les négociations avec la Turquie ? Et je vous demande, si quelqu’un fait cela, que s’ensuivra-t-il après ? Ne pas parler avec la Turquie, ce sera mieux ? La Turquie est membre de l’OTAN, elle est située aux frontières de l’Europe et pour cette raison j’aimerais discuter davantage de la façon dont nous pourrons revenir à un cadre qui nous permettra de trouver des moyens afin que les discussions et les négociations se déroulent de manière plus efficace.
Ces derniers mois, il y a eu de nombreuses discussions qui ont été engagés et qui convergent vers ce que vous dites. Nous ne devons pas créer des modèles hostiles, des ennemis, car si quelqu’un montre l’autre du doigt en le traitant de « méchant », alors c’est lui-même qui a un problème. Et moi je suis sûr de moi. Je suis sûr de la politique que nous devons suivre. L’Europe a des valeurs et cela est valable également pour ses Etats membres. En ce qui concerne la Turquie, il est certain que nous ne sommes pas à la veille de son adhésion, mais nous ne devons en aucun cas fermer les canaux de communication, même lorsque les choses deviennent difficiles. Que se passerait-il si nous fermions tous les canaux de communication et que nous ne pouvions avoir aucune réponse sur la façon de gérer son cas?
Du point de vue géographique, la Turquie restera là où elle est. Elle ne se retrouvera pas du jour au lendemain à un autre endroit du globe. Certes, il y a souvent des questions qui font pression au niveau de la politique intérieure, mais je soutiens le fait que nous devons déployer tous les efforts possibles pour convaincre la Turquie que la voie sur laquelle elle avance n’est pas la bonne et dans le même temps maintenir les voies de communication ouvertes.
En ce qui concerne la question des réfugiés, nous estimons que la Turquie a également tout intérêt à honorer ses engagements. Elle accueille 3 millions de réfugiés et l’accord avec l’Europe comprend également une aide économique. Je suppose que la Turquie a tout intérêt à ce que cet accord perdure.
Mais vos commentaires sont justes, car si les choses évoluent mal, la Grèce sera le pays à subir le plus lourd fardeau.
Je connais également les règles qui émanent du Règlement de Dublin et je suis d’avis que la relocalisation, le rapatriement des réfugiés sera une solution. Vous avez déjà beaucoup de monde sur vos îles et l’Allemagne a assumé la part qui lui revient en termes de réinstallation, etc.
Par ailleurs, elle coopère étroitement avec la Grèce. Nous essayons d’offrir notre soutien en octroyant une aide économique de l’ordre de 10 millions d’euros et nous redoublerons d’efforts dans ce sens. Mais j’estime que la question du règlement de Dublin ne doit pas être abordée, notamment pour le cas de la Grèce car il y a d’autres pays, qui ne sont pas confrontés à la question des réfugiés et j’estime que nous devrons nous pencher sur les propositions qui ont émané de la Conférence pendant la présidence de Malte, où il y a trois questions précises sur lesquelles nous aimerions nous appuyer et partir sur cette voie plutôt que de discuter de certaines questions de manière abstraite.
N. KOTZIAS : Merci à mon cher collègue. Je remercie également les interprètes pour leur travail car sans eux nous ne pourrions pas toujours nous faire comprendre. Merci beaucoup à ces dames interprètes.
Pour répondre à la réponse complexe. S’agissant de la Turquie, il y a 3 types de comportements en Europe : le premier c’est « malgré cela ». Le deuxième c’est « pour cette raison » et le troisième c’est « autrement ».
Le premier comportement nous dit que malgré son comportement, nous devons continuer à lutter afin que la Turquie devienne la plus démocratique et la plus européenne possible. C’est notre position. Autrement dit, il est dans l’intérêt de l’Europe notamment, mais aussi de la Grèce d’avoir une Turquie dont le comportement ne soit pas celui d’aujourd’hui. Nous voulons donc une Turquie plus européenne et démocratique.
Le deuxième point de vue est qu’en raison de son comportement, nous devrons couper toute relation avec elle. Cela me rappelle l’époque des cinq premières années des années 1990.
Et le troisième point de vue – qui revêt également toute son importance – est que nous pourrions éventuellement trouver d’autres moyens de nous entendre avec la Turquie.
Je vais vous dire ce que je pense en une seule phrase. Nous voulons une Turquie européenne démocratique. Ce n’est pas notre problème, mais celui de la Turquie. Veut-elle être européenne et démocratique?
C’est à la Turquie de décider si elle veut aller dans une voie européenne. C’est à la Turquie de décider si elle veut mettre en œuvre les valeurs européennes et les critères préalables de la perspective européenne.
Nous sommes ouverts et voulons que la réponse de la Turquie soit : « Oui, nous nous retrouverons sur la voie de notre parcours européen ». C’est à elle de décider si elle veut quitter cette voie. Nous ne l’enlèverons pas de cette voie, ni ne fournirons à qui que ce soit en Turquie un prétexte pour pouvoir dire que l’Europe ne souhaite pas, pour quelque raison que ce soit, avoir ce pays au sein de sa famille.
En ce qui concerne la question relative aux migrants économiques et aux réfugiés, nous continuerons notre discussion avec le ministre. Je le remercie beaucoup pour ce qu’il a dit – et la façon dont il l’a dit – sur Dublin.
Je vous rappelle que la Grèce a donné naissance au mot filoxenia (hospitalité) et depuis le début – et encore aujourd’hui – le peuple grec est très hospitalier. Et j’aimerais ajouter qu’en dépit des problèmes que nous avons avec l’immigration et les réfugiés, il n’y a pas eu – hormis quelques cas isolés – d’incidents impliquant des mouvances fascistes ou d’extrême droite. Tout cela n’a pas déstabilisé le peuple grec qui a manifesté ce sentiment d’hospitalité.
Et un commentaire plus général. Le fait qu’en Grèce la démocratie fonctionne, alors que le pays est en proie à plusieurs crises – économique, financière – et qu’il y a un environnement instable, prouve que lorsqu’un système institutionnel a de bonne bases, alors que dans un même temps les sentiments du peuple sont ouverts à tous - nous sommes sur la bonne voie européenne. C’est pourquoi, lorsque certains voisins invoquent le fait que – pour une raison ou une autre – ils abandonnent leurs habitudes démocratiques, cela est, à nos yeux, inacceptable. Les institutions peuvent et doivent résister.
Maintenant il pourrait y avoir une grande vague de réfugiés? Je n’ai pas peur d’être intimidé par qui que ce soit. Car, vous savez, celui qui veut intimider, une fois qu’il le fait, cesse d’être dans une position dominante et je pense que les autres parties le pensent, à savoir que l’utilisation de tactiques d’intimidation ne sont pas dans leur intérêt.
Je vais vous dire une chose. Nous avons une grande négociation sur la place de la Turquie dans l’union douanière UE – Turquie. L’enjeu est de 65 milliards environ. Je pense qu’elle tiendra compte de tout cela dans son comportement.Merci beaucoup.
March 23, 2017