L. ZAORALEK : Mesdames et messieurs, permettez-moi de souhaiter la bienvenue ici au palais Černín à mon ami et partenaire M. Kotzias. Je me réjouis de pouvoir l’inviter aujourd’hui et l’accueillir chaleureusement ici en République tchèque.
Je voudrais tout particulièrement souligner que de nombreux Tchèques visiteront la Grèce. Aujourd’hui je peux confirmer que près d’un demi-million de citoyens visiteront votre pays car ils apprécient beaucoup les beautés et la sécurité de la Grèce.
Nous avons abordé des questions relevant de notre coopération bilatérale puisque la Grèce est pour nous un partenaire avec lequel nous voulons développer nos relations, notamment dans le domaine des affaires. Nous nous réjouissons que la vague des réfugiés et des migrants qui a touché la Grèce se soit pratiquement arrêtée et que la situation ait changé dans de ce domaine pour la Grèce.
La question qui nous intéresse plus particulièrement est l’avenir de l’Union européenne car nous avons à peu près la même population – la Grèce est toutefois un pays un peu plus grand – et l’avenir de l’ensemble de l’Europe nous préoccupe.
Je voudrais me référer à une question revêtant un intérêt particulier pour nos auditeurs et pour toute la Tchéquie et qui porte sur l’affaire judiciaire des deux ressortissants tchèques, MM. Buchta et Pezlar.
Je voudrais signaler que nous avons porté assistance à nos ressortissants, nous les avons soutenus par la voie juridique aussi ; ils n’ont pas été condamnés pour une infraction passible d’une peine et les chefs d’accusation concernant cette question ont changé. Je voudrais signaler encore une fois que les chefs d’accusation ont changé et il ne s’agit plus d’un crime mais d’un délit et j’aurais été particulièrement heureux s’il ne s’agissait que d’une simple infraction. Nous attendons la décision qui sera émise par les juridictions grecques après le recours en appel qui sera formé.
Je pense que les relations gréco-tchèques sont particulièrement bonnes et je me réjouis d’accueillir encore une fois M. Kotzias ici en Tchéquie.
Ν. ΚΟΤΖΙΑS : Merci beaucoup pour l’interprétation. Merci beaucoup à mon cher ami Lubomir de m’avoir invité à Prague, une ville avec une grande histoire appréciée beaucoup des Grecs pour son art, son histoire et sa littérature.
Je voudrais tout d’abord souhaiter à mon collègue tout le succès maintenant que la Tchéquie assume – après-demain à Nicosie – la présidence du Conseil de l’Europe. Le Conseil sera entre de bonnes mains, je vous en assure.
L’avenir de l’Union européenne nous intéresse et nous préoccupe beaucoup. Nous devons apporter notre contribution afin qu’un débat constructif soit engagé entre nos partenaires, nos sociétés et entre les institutions sur l’avenir de l’Europe. Discuter de l’avenir de l’Europe signifie se mettre d’accord sur la vision de l’Union européenne à laquelle nous voulons parvenir et sur la façon dont nous voulons la voir se développer au 21e siècle. Sur notre vision de l’Europe et de notre Union et sur les valeurs et les principes sur lesquels sera axée une Europe renforcée. Sur la façon dont nous la rendrons encore une fois attrayante pour la nouvelle génération. Sur la façon dont nous développerons l’Europe sociale afin que cette dernière devienne de nouveau attrayante pour ses citoyens. Nous devons lutter contre les tendances de fragmentation de l’Europe.
Nous sommes confrontés à deux grands problèmes géoéconomique et géostratégiques difficiles en Europe : organiser au mieux et pour les deux parties le Brexit et stabiliser nos relations avec la Turquie. Je dis toujours que la Grèce a tout intérêt à vouloir une Turquie européenne et démocratique, mais il appartient aux Turcs eux-mêmes de décider s’ils veulent réellement travailler et promouvoir les réformes nécessaires afin d’adhérer à l’Union européenne.
Nous avons eu avec mon collègue des discussions sur les Balkans occidentaux également. Comment renforcer leur cheminement vers l’Union européenne et les structures euro-atlantiques. Comment contribuer à développer davantage la culture politique du consensus et des compromis.
Le dernier point que j’aimerais évoquer concerne notre coopération et le champ d’action immense qui se présente à nous. Nous voulons particulièrement renforcer – et j’ai une série de propositions et réflexions – la coopération entre les deux ministères des Affaires étrangères et les deux pays globalement dans le domaine de l’éducation, de la recherche, de la culture et des nouvelles technologies. Notre visite d’aujourd’hui, qui fait suite à celle que nous avons eue à Athènes, ne sera pas suffisante. J’espère que Lubomir pourra trouver le temps de revenir à Athènes et je suis sûr que nous ferons un grand pas en avant dans nos relations qui sont bonnes. Merci encore pour l’invitation.
JOURNALISTE : Une question à M. Kotzias. Quand le train de mesures sera-t-il approuvé selon vous?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS : Jeudi soir.
JOURNALISTE : Que pouvez-vous nous dire à ce sujet?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS : Si je peux résumer en une phrase la situation de l’économie grecque, je dirais la chose suivante : la situation n’est pas celle que nous voudrions mais elle est bien meilleure qu’il y a deux ans et demi lorsque nous sommes arrivés au pouvoir. Après huit ans de crise, qui était la plus grande crise économique au monde après la deuxième guerre mondiale puisque nous avons perdu 27% de notre PIB.
Nous sommes revenus sur la voie de la croissance. Nous avons réussi à ce que nos excédents soient trois fois supérieurs à ce que prévoit le programme. Le chômage a chuté de près de 5%. Malgré cela, il demeure élevé. Nous avons de nouveaux investissements. J’en viens maintenant à la Chine, où nous venons de signer des accords portant sur des investissements d’une valeur de 1,7 milliards d’euros, le plus grand étant celui de ZTE, dont la valeur s’élève à 500 milliards d’euros et concerne des fibres optiques. Nous sommes en mesure d’adopter des programmes de soulagement pour les pauvres puisque la pauvreté atteint des pourcentages très élevés en Grèce et, à quelques exceptions près, tous les acteurs comprennent bien que ces programmes d’austérité doivent cesser et que nous devons passer à des programmes de développement.
Pour résumer : nous avons fait de grands pas en avant, mais cela n’est pas suffisant pour que nous soyons satisfaits. Nous sommes confrontés à de nombreuses difficultés mais cette fois nous avons un plan pour lutter contre la crise et retrouver des rythmes de croissance élevée.
D’ailleurs, toutes les données montrent que cette année, nous atteindrons des records pour ce qui est du commerce extérieur entre la Grèce et la République tchèque. Alors que l’année dernière nous avons eu une baisse du flux de touristes qui était de 300 000 arrivées. Cette année, ce chiffre oscillera autour de 400 000 -500 000. Le développement de nos relations avec la République tchèque est un autre élément qui aide à la stabilisation et au développement de notre économie. C’est pourquoi j’aimerais remercier chaque Tchèque qui vient visiter les beautés de la terre, de l’histoire et de la culture de la Grèce et qui contribue au développement du commerce entre les deux pays. Je vous remercie.
May 17, 2017