N. KOTZIAS : Bonjour à tous. Comme je l’ai affirmé lors de la rencontre bilatérale que nous avons eue, je suis toujours ému chaque fois je m’entretiens avec la délégation chypriote et je suis particulièrement ému aujourd’hui car j’ai l’occasion de rencontrer mon cher ami, Yiannakis Kassoulidis et d’accueillir officiellement la délégation chypriote en Grèce et à notre ministère. Pour un homme qui depuis sa jeunesse manifestait pour la cause chypriote, c’est une immense émotion de pouvoir accueillir la délégation chypriote à notre ministère.
Monsieur le ministre, je vous souhaite la bienvenue. Je vous remercie de la coopération constructive que nous avons toujours. Avec le ministre nous avons discuté, bien évidemment, de la question chypriote et nous avons eu un échange de vues. Nous soutenons avec toutes nos capacités et tous les moyens que nous avons à notre disposition le gouvernement chypriote ainsi que ses actions.
Vous savez que la Grèce, sur la base du Traité de Zurich, est la puissance garante de Chypre. On sait que Grèce avait été impliquée contre la volonté de son peuple au coup d’Etat à Chypre, tandis que la Grande Bretagne, l’autre puissance garante, suivait l’invasion honteuse de l’armée turque à Chypre.
On sait que ce n’est pas seulement la partie nord de Chypre qui est sous l’occupation de l’armée turque. Dans cette armée, chaque soldat turc correspond désormais à deux Chypriotes turcs, sans y inclure les colons. Mais en effet la moitié de la population chypriote turque s’est vue obligée de fuir l’île. Donc, l’armée turque qui protège-t-elle ? Ceux qui sont partis ?
Nous savons que conformément aux dispositions en vigueur, et même aux dispositions du Traité de Zurich, la puissance garante après consultation, qui n’a pas eu lieu, doit veiller au rétablissement de l’ordre, à savoir au rétablissement de l’Archevêque Makarios dans ses fonctions en tant que président de Chypre, et après elle doit quitter l’île. Et, au lieu de cela, nous avons assisté à l’occupation turque et au maintien des forces turques sur l’île.
C’est pourquoi nous, en tant que puissance garante, conformément aux Accords de Zurich, nous ne voulons pas conserver ce rôle, même au niveau juridique et institutionnel. Car nous pensons que Chypre après une négociation constructive et l’atteinte d’un bon accord, doit devenir un Etat membre de l’Union européenne sur le même pied d’égalité que les autres Etats membres, auquel seront données toutes les garanties prévues par l’Union européenne concernant les communautés, les groupes spécifiques et ses citoyens.
Car nous pensons que Chypre doit être un Etat unique, fédéral, bizonal sur une base communautaire, régie par toutes les lois internationales et européennes, avec son caractère démocratique et une intégrité territoriale, et parce que nous pensons que Chypre doit être un Etat membre avec tous les droits et la souveraineté dont dispose chaque Etat membre dans le cadre de l’Union européenne.
Et j’ai exprimé ce point de vue à maintes reprises, je l’ai exprimé également avant-hier au Royaume-Uni et je le réitère aujourd’hui.
En outre avec le ministre, nous avons eu l’occasion de discuter de tous les problèmes de la région. Chypre et la Grèce sont deux Etats qui contribuent, de façon très responsable, à l’instauration de la stabilisation et de la sécurité dans notre région, particulièrement dans la région de la Méditerranée orientale.
Et dans ce cadre nous avons développé des synergies trilatérales. Chypre-Grèce-Egypte, Chypre-Grèce-Israël et nous avons également abordé tant l’approfondissement ultérieur de ces synergies que la mise en place d’autres formes de coopération.
Nous avons également parlé des questions liées particulièrement aux développements au Moyen-Orient, aux évolutions en Syrie, au rôle de l’Egypte, et nous avons également discuté du processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, des conditions et des modalités fixées par la politique européenne et le droit européen à l’égard de la Turquie.
Enfin, nous avons abordé les évolutions dans les Balkans. J’ai eu le plaisir de présenter en détail au ministre et cher ami, nos pensées concernant la façon dont nous envisageons le règlement des problèmes dans les Balkans.
Avec Chypre nous partageons les mêmes visions, les mêmes rêves, une perception commune du rôle du droit international au 21e siècle.
C’est pour moi un grand plaisir, en tant que ministre des Affaires étrangères et personnellement, de m’entretenir avec le ministre des Affaires étrangères de Chypre et je suis ému et content de nos discussions constructives.
Vous êtes le bienvenu Monsieur le ministre.
Y. KASSOULIDIS : Je te remercie beaucoup Nikos, je remercie le ministre. Je partage les mêmes sentiments exprimés par le ministre grec des Affaires étrangères chaque fois que j’effectue une visite officielle à Athènes. Ce n’est pas la première fois que je m’entretiens avec M. Kotzias depuis la prise de ses fonctions en tant que ministre des Affaires étrangères. Je pense que c’est la dixième de nos rencontres, dont les trois ont eu lieu à Chypre lors de la visite du ministre grec. Toutefois, nous avons eu aujourd’hui l’occasion d’aborder avec nos collaborateurs, outre la question chypriote, toute une série de questions d’intérêt particulier portant sur l’Union européenne, son voisinage et la région des Balkans. S’agissant des Balkans, nous procédons en fonction de la politique étrangère grecque et nous voulons que cette dernière converge avec la nôtre.
Il existe aussi différentes questions européennes. La question majeure à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui est la Méditerranée, les vagues d’immigration et la façon dont on pourrait les atténuer à travers notre contribution. Je déclare depuis cette tribune que Chypre tend à accepter pleinement la proposition du Commissaire Avramoupoulos et elle communiquera sa volonté à cet égard aux instances de l’Union européenne lors des prochaines réunions.
Maintenant je voudrais aborder la question chypriote. Tout d’abord, je voudrais dire, comme je l’avais dit au ministre, que le climat dans lequel s’ouvrent de nouveau les négociations sur le règlement, est très positif. Cela est dû au fait que le résultat des élections au sein de la communauté chypriote turque, a découlé d’une volonté en faveur de la vision commune allant dans le sens d’un Etat commun, d’un Etat chypriote, et non pas dans le sens d’une assimilation de la part de la Turquie.
Et nous avons compris ce message et nous devons répondre à ce message et procéder sans retard aux efforts visant à trouver une solution à la question chypriote.
Je voudrais exprimer mon soutien aux positions présentées par le ministre des Affaires étrangères concernant la question des garanties. Un véritable Etat membre des Nations Unies, doit fonctionner de façon à ne pas avoir besoin de tuteurs.
Ce dont on a besoin est un système de sécurité au sein duquel les Chypriotes, Grecs et Turcs, se sentiront en sécurité. Nous sommes disposés à examiner cette possibilité. Toutefois, le bref rappel historique qui a été fait concernant les points positifs et négatifs des traités de garantie, est tout à fait illustrant à cet égard.
Le ministre des Affaires étrangères de la Turquie a affirmé que la raison pour laquelle nous étions contre les garanties était parce que nous ne voulions pas honorer ce qu’il serait convenu, ce qui n’est pas vrai.
Par ailleurs, au sein de l’Union européenne, chaque Etat membre qui ne respecte pas les règles de l’ordre juridique, se fait épingler par l’Union européenne elle-même.
Mais nous aussi, à notre tour, nous ne comprenons pas pourquoi ils insistent sur la conservation des traités de garantie et nous nous posons la même question logique : est-ce qu’ils veulent y revenir ?
Quoi qu’il en soit, je pense que le règlement de la question de la sécurité de façon à créer un environnement de sécurité pour les Chypriotes, Grecs et Turcs, sera la clé d’un référendum quel qu’il soit, par le biais duquel le peuple chypriote sera appelé à approuver une solution quelle qu’elle soit.
Il y a aussi, bien évidemment, une autre question très sérieuse. Chypre, en tant que membre de l’Union européenne, offre à la communauté chypriote turque toutes les garanties afin d’apaiser ses inquiétudes. Toutefois, il faut que l’Etat chypriote puisse fonctionner en tant qu’Etat membre de l’Union européenne, au sein de l’Union, tant au profit de Chypre elle-même qu’à celui de l’Union européenne.
Il ne faut pas y avoir de mécanismes complexes qui entravent la prise de décisions lors d’un Conseil européen quel qu’il soit et attendre jusqu’à deux heures du matin pour que les mécanismes de prise de décision chypriotes soient mobilisés.
Je voudrais exprimer mon optimisme à l’égard de ces négociations. Les négociateurs sont en train de travailler depuis de longues heures, les rencontres échangées sont très fréquentes et prolongées, et le 17 juin ils présenteront aux dirigeants un aperçu général de tous les aspects, les points d’accord et de désaccord, afin d’entamer la négociation sur les points de désaccord bien évidemment. Dans les mois qui viennent, nous verrons quel sera l’état d’avancement et les résultats obtenus.
Merci.
Κ. ΚOUTRAS : Vos questions s’il vous plaît. M. Botonis de la chaîne de télévision ERT a la parole.
Ν. KOTZIAS : Je suis très heureux d’entendre le mot « ERT », je voudrais le signaler. C’est la première fois depuis la prise de mes fonctions en tant que ministre, qu’une question est soulevée par la chaîne de télévision ERT qui est d’ores et déjà opérationnelle et je voudrais vous féliciter du travail que vous faites.
D. BOTONIS («ΕRT»): Et nous sommes, Monsieur le Ministre, prêts à honorer notre devoir.
Ν. KOTZIAS: Je suis très content d’entendre cela.
D. BOTONIS : («ΕRT»): Dans quelle mesure, Monsieur le ministre, êtes-vous optimiste à l’égard des évolutions en Turquie ? Il existe une volatilité sur la scène politique ce qui peut avoir des répercussions négatives et celles-ci ont été déjà ressenties cette dernière période. Est-ce que cela vous préoccupe ?
Je vous remercie.
Y. KASSOULIDIS : Je me réjouis également que ma première réponse soit donnée à la chaîne de télévision ERT. Je vous souhaite tout le succès.
Nous sommes en effet préoccupés par le résultat des élections turques ainsi que par cette situation d’instabilité. Avec M. Kotzias nous avons discuté de différentes éventualités lors de nos discussions aujourd’hui. Il existe des aspects négatifs, mais il peut également y avoir des choses positives, mais il serait préférable d’en rester là.
S. ARAVOPOULOU : («Agence de presse athénienne») : Monsieur le ministre, ces consultations porteront – elles également sur la question du gaz naturel et de la ZEE ?
Y. KASSOULIDIS : Le Président Anastassiadis a exprimé son engagement que, lorsqu’il sera sûr qu’une solution à la question chypriote sera atteinte, à savoir quand les négociations franchiront leur étape finale, nous discuterons des questions liées aux convergences entre Christofias-Talat et Christofias-Eroglu en la matière, questions que nous avons pleinement acceptées pour ce qui est de l’énergie.
CH. ΜΙCHAÏLIDIS («AGENCE DE PRESSE CHYPRIOTE ») : Puisqu’on a parlé des puissances garantes et que vous étiez récemment au Royaume-Uni, est-ce que la Grande-Bretagne a pris une position que vous pourriez nous révéler concernant l’état d’avancement ou l’éventuelle ouverture des négociations ?
Et dans le cas où il est convenu qu’il n’y ait plus de puissances garantes dans le nouvel Etat chypriote qui se formera, est-ce qu’il y aura une influence sur la présence des britanniques à Chypre, je veux parler des bases britanniques ?
Ν. KOTZIAS : Nous coopérons avec tous les Etats membres du Conseil de sécurité, nous expliquons notre point de vue et notre position, tant moi-même que nos ambassadeurs dans ces cinq pays.
J’espère et je pense que la solution à la question chypriote sera réelle et réaliste, qu’elle ne sera pas une solution imaginaire ou virtuelle, ou encore une pseudo- solution qui maintiendra la situation précédente.
Je pense que, dans la mesure où tout le monde souhaite une solution réelle, ils accepteront à la fin la nécessité pour Chypre d’être totalement indépendante, à l’instar de tous les Etats membres de l’UE, avec une souveraineté pleine et une intégrité territoriale.
La question des relations entre les autres Etats membres du Conseil de sécurité et Chypre ne concerne pas l’abolition du rôle des puissances garantes et le départ des forces d’occupation de Chypre.
J’aimerais également préciser de nouveau ce qui suit : pour moi, personnellement, et nous en avons discuté dès le début avec M. le ministre de Chypre, le problème de l’armée d’occupation turque dans la partie nord de Chypre n’est pas seulement le fait qu’elle a conquis des territoires, mais qu’une partie de la population chypriote, qui plus est les Chypriotes turcs, avaient continuellement devant eux l’armée turque, selon l’analogie « 1 pour 4 », si l’on tient compte des colons, mais en fait c’est selon l’analogie « 1 pour 2 » si l’on tient compte des citoyens chypriotes turcs qui sont restés.
Les citoyens chypriotes turcs sont des citoyens de la République de Chypre et ils ont également souffert, quoi que l’on dise, de la présence de cette armée. Tout comme il n’est pas très agréable, lorsque vous ouvrez votre fenêtre dans des régions habitées et des villages de la partie libre de l’île de voir le drapeau turc flottant sur les montagnes et les collines.
C’est la raison pour laquelle nous insistons pour conférer à la communauté chypriote turque des droits et une participation, dans la mesure du possible, et de donner dans le même temps le sentiment de sécurité aux Chypriotes turcs et notamment aux Chypriotes grecs.
C’est une chose qui arrive dans toutes les régions du monde et je saisis cette occasion pour souligner que les Chypriotes turcs ont souffert de ne pas vivre dans un régime littéralement démocratique. On n’a pas besoin d’avoir « un soldat pour deux Chypriotes turcs » pour se sentir bien, je dirais que c’est le contraire qui est valable.
Y. KASSOULIDIS : Pour rebondir sur ce qu’a dit Monsieur le ministre, concernant l’analogie « un soldat pour deux Chypriotes turcs », je rappelle que l’ancien Secrétaire générale de l’ONU, M. Boutros-Ghali dans un rapport soumis au Conseil de sécurité, avait dit que « Chypre Nord » était par excellence « la zone du monde la plus militarisée ».
Maintenant, pour en venir à votre question, nous devons d’abord clarifier ce qui suit. Les bases britanniques sont une chose, la participation de la Grande-Bretagne à un traité de garanties en est une autre. Ce sont deux choses différentes. Par ailleurs, d’après ce que je peux comprendre, la Grande-Bretagne est prête à accepter tout système de sécurité dont nous conviendrons à Chypre.
Κ. FRYSSA («PROTO PROGRAMMA ERT»): Bonjour, ma question vous concerne tous les deux. Vous avez abordé la question de l’immigration. Y a-t-il une action commune, avez-vous décidé conjointement de lutter contre le gros problème de l’immigration clandestine ?
Ν. KOTZIAS : Les deux pays sont d’accord pour lutter contre le problème de l’immigration dans le cadre de l’Union européenne. Par ailleurs, pour ce qui est des questions fondamentales, ils sont d’accord avec les propositions formulées par le commissaire M. Avramopoulos, concernant le quota de répartition des réfugiés et des demandeurs d’asile et tout un éventail d’autres mesures.
Chypre a une chance du point de vue géographique, je dirais. Elle n’a pas de grandes autoroutes, un réseau ferroviaire et maritime élargi, de sorte que certains réfugiés n’ont pas l’illusion qu’en passant par Chypre ils peuvent arriver dans le reste de l’Europe occidentale.
Comme vous le savez, le problème grec est que nous sommes devenus une sorte de black box, une boîte noire ; ils viennent ici dans l’espoir de passer en Europe centrale et en Europe du nord grâce aux moyens existants (lignes ferroviaires, bateaux, autoroutes, etc.). Mais avec les traités de Schengen et Dublin II et éventuellement III nous les dissuadons, en conséquence de quoi, parce que le dispositif de la réadmission qui avait été convenu avec la Turquie – elle viole également l’accord – nous avons un grand nombre de réfugiés et de demandeurs d’asile en Grèce, un grand nombre d’immigrés, à savoir les immigrés clandestins, et le problème s’amplifie, qui plus est à une époque où la Grèce traverse une crise sans précédent.
Néanmoins, vous savez bien que la direction politique de Chypre fonctionne selon la logique et elle comprend bien que, alors qu’aujourd’hui elle est géographiquement, dans une certaine mesure, à l’abri des grandes crises dans la région, crises qui nous préoccupent tous, si l’Union européenne – et sa politique – ne fait pas preuve de logique, il pourrait y avoir des conséquences similaires à Chypre.
Et je parle de « logique » car, comme je l’ai dit en Grande-Bretagne où je me trouvais jusqu’à hier, l’Europe est préoccupée par les réfugiés qui affluent, les 6 millions de Libyens, mais elle ne semble pas avoir perçu la nécessité de stabilité en Egypte, qui compte 95 millions d’habitants, dont les 2/3 sont des jeunes, avec en toile de fond une guerre civile au Soudan et une Somalie sans structures étatiques normales.
Et c’est la raison pour laquelle, indépendamment de la nature du régime en Egypte, nous voulons veiller à instaurer la stabilité et la sécurité dans cette région.
Et certes je vous rappelle que nous sommes confrontés à un grand problème de réfugiés, qui est lié à la Syrie, où nous avons une population de 12 millions de personnes qui se déplacent, un problème qui est aussi lié à l’Afghanistan et au Pakistan avec les trajets qui s’effectuent et qui arrivent jusque dans notre pays.
J’espère que la logique sera de mise, afin que nous puissions contribuer à la stabilisation de la région, et l’humanité également, afin que les personnes à la recherche d’un meilleur avenir dans les pays tiers ne souffrent pas davantage. La sécurité et la stabilité politique doivent être associées à une gestion démocratique des problèmes et à un sentiment profond d’humanisme.
Il ne faut pas l’oublier.
Y. KASSOULIDIS : Je dirais même plus que s’il y a une issue positive au niveau de la solidarité européenne à l’égard de l’Italie et de la Grèce, Chypre en tirera par la suite avantage. Et c’est là que sera prouvée la solidarité européenne.
Il existe une proposition du commissaire Avramopoulos qui a défini, selon notre point de vue, de manière très équitable les critères correspondants à chaque Etat membre pour ce qui est de la répartition équitable et de l’accueil de certains immigrés. Ces critères sont basés sur le produit intérieur de chaque pays, sa population bien entendu, le nombre d’immigrés qu’il accueille déjà et à mon avis aussi le taux de chômage du pays. Tous ces critères sont justes et peuvent permettre une répartition équitable. Nous sommes prêts, si les 28 se mettent d’accord, à assumer la part qui nous correspond.
JOURNALISTE : M. le ministre, M. Kotzias, je saisis l’occasion des négociations, des négociations qui se tiennent à Bruxelles. Ce sont des négociations très dures entre la Grèce et les institutions, créanciers. Les pressions sont grandes, les heures cruciales pour notre pays. Pensez-vous qu’un accord sera conclu, compte tenu que dans le cadre de ces négociations nous passons du chaud au froid et que nous subissons une énorme pression avec tous les ultimatums qui nous sont envoyés dernièrement.
Merci.
Ν. KOTZIAS : Vous savez que je n’émets aucun commentaire public sur des négociations en cours. Et il serait très fâcheux qu’un ministre des Affaires étrangères viole cette règle.
J’aimerais toutefois dire deux mots. Vous savez que ce qui est écrit dans la presse et dit à la radio, les images diffusées par la télévision sont un élément de la négociation. Il existe une grande pression au niveau international dans les médias, en tant qu’élément de la négociation, pour que nous subissions des pressions. Je prierais les médias grecs de ne pas reproduire, à tort et à travers, des positions et des vues qui sont transmis par le biais de l’image et de la voix massive, en tant qu’outil de pression sur la Grèce.
Deuxièmement, vous savez que dans les moments les plus difficiles, j’ai toujours un sourire aux lèvres, ou une lueur d’espoir dans les yeux, car depuis mon plus jeune âge, je suis toujours d’humeur optimiste. Je pense qu’il faut toujours penser que le « juste » et le « bon » gagneront à la fin. Merci.
Y. KASSOULIDIS : J’aimerais déroger également à la règle des non-commentaires de la part des ministres des Affaires étrangères et exprimer notre désir le plus ardent que les efforts de la Grèce puissent avoir une issue positive. Cela est dans l’intérêt de la Grèce, du peuple grec, de l’Europe et de Chypre.
Ν. KOTZIAS : Je vous remercie beaucoup.
June 12, 2015