R. MALKI: Je voudrais souhaiter la bienvenue en Palestine à son excellence, le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, M. Evangelos Vénizélos ainsi qu'à sa délégation et au ministère des Affaires étrangères.
Nous avons eu une discussion très chaleureuse et amicale sur les moyens qui nous permettrons d'améliorer les relations bilatérales entre la République hellénique et l'Etat palestinien. A cette fin, nous avons débattu des possibilités existantes ainsi que de la mise en place d'un Comité interministériel mixte. Et, nous avons examiné les modalités de développement, d'approfondissement et d'élargissement - par le biais de ce dispositif - de la relation entre la Grèce et la Palestine.
Nous avons également discuté de l'état d'avancement des négociations entre Israël et la Palestine ainsi que de la façon dont nous pourrons œuvrer de concert en vue de poursuivre les négociations et de parvenir à des résultats.
Nous avons également abordé la situation générale dans la région et le rôle de la Grèce en tant que présidence du Conseil de l'UE à partir du 1e janvier 2014.
Je tiens à exprimer ma satisfaction à l'égard de nos discussions déroulées dans un climat amical et de la volonté de Son Excellence du vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères de promouvoir davantage cette relation. Et, j'espère que nous pourrons bientôt continuer dans ce sens dans l'avenir proche, afin de revaloriser cette relation conformément aux souhaits de nos deux peuples et de leurs directions politiques.
Je vous souhaite encore une fois la bienvenue en Palestine.
E. VENIZELOS : (déclarations aux médias grecs) : Nos deux peuples entretiennent depuis longtemps des relations étroites d'amitié et de coopération. J'effectue cette visite à Ramallah en ma qualité de vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de président du PASOK. Et l'élément principal de notre héritage politique est la coopération étroite entre les deux dirigeants, Andréas Papandréou et Yasser Arafat. Je me réjouis du fait que nos discussions aujourd'hui avec mon homologue palestinien Riad Malki ont été particulièrement productives. Nous sommes convenus de prendre deux initiatives : un Comité interministériel sera bientôt mis en place afin d'aborder non seulement des questions politiques, mais aussi des questions pratiques relevant du domaine de la santé, du tourisme, de la culture, des sports, des investissements, de la coopération universitaire et du développement.
Et cette initiative sera soutenue par la mise en place d'un Conseil d'affaires gréco-palestinien commun car, comme on peut le constater en visitant Ramallah et la région élargie, les rythmes de croissance sont spectaculaires et peuvent être davantage améliorés. Par conséquent, il existe toujours de grandes possibilités pour les entreprises grecques ici pour renforcer nos échanges commerciaux.
Bien évidemment, les principales questions abordées ont porté sur les questions politiques ayant trait à cette région tourmentée. Il est très important de soutenir et d'encourager le processus de paix qui a été entamé et qui devrait conduire à un règlement de la question palestinienne, une solution qui est celle de deux Etats souverains qui pourront vivre côte à côte, avec un Etat palestinien souverain et viable qui coexistera aux côtés d’Israël en toute sécurité. En outre, notre coopération dans le domaine du droit international et notamment du droit international de la mer revêt une importance primordiale.
E. VENIZELOS (traduction à partir de l'anglais) : Je vous remercie beaucoup pour cette excellente occasion mon cher ami et collègue: Il s'agit de notre deuxième rencontre en l’espace de deux semaines, après la première que nous avons eue en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. Nous entretenons de longue date des relations étroites et notre rencontre officielle constitue une excellente occasion pour confirmer le niveau excellent de nos relations bilatérales.
Toutefois, nous avons maintenant deux nouvelles très importantes ainsi que de nouvelles données à notre disposition. La première nouvelle est que nous avons pris l'engagement de mettre en place un Comité interministériel mixte pour la promotion de la coopération économique et administrative dans différents domaines tels que les évolutions économiques, les investissements, la culture, les sports et la santé. La deuxième nouvelle est notre décision commune de créer un Conseil d'affaires commun dans le but de promouvoir nos relations économiques non seulement en tant qu'entités politiques, mais aussi au niveau des secteurs privés, car cette région - non seulement Ramallah, mais aussi la région élargie - offre d'immenses opportunités d'investissement. Mais, la situation économique actuelle de la Grèce a également changé après six années de récession. Aujourd'hui, nous sommes en train de sortir de la crise.
La question qui a, bien évidemment, monopolisé notre discussion a été le processus de paix et la façon dont on pourrait le sauvegarder et le soutenir. La nouvelle initiative est très importante et la Grèce, non seulement en tant qu'amie de l'Autorité palestinienne mais aussi en tant que future présidence du Conseil de l'UE, est toujours prête à prendre toutes les initiatives nécessaires afin de renforcer le processus. Puisque l'objectif final demeure toujours une solution mutuellement acceptable, une solution à deux Etats souverains et en toute sécurité. Pour nous, le modèle de cette solution est un Etat palestinien viable et garantissant la sécurité de ses citoyens avec comme capitale Jérusalem-est.
Je vous remercie beaucoup.
JOURNALISTE : Monsieur le ministre, êtes-vous optimiste sur l'issue des négociations au mois d'avril? Attendez-vous un nouveau tour de négociations? Vous avez évoqué d'importantes initiatives que vous souhaiteriez prendre au cours de la présidence grecque. Qu’est-ce que cela pourrait-il signifier pour les négociations? Je suis de nature optimiste, mais aussi réaliste, à savoir, en me basant sur les négociations précédentes, je sais comment évolueront les choses. J'espère que la partie israélienne changera d'attitude afin de pouvoir lancer des pourparlers plus productifs et viables qui pourraient finalement conduire à un accord.
Nous voulons voir le gouvernement des Etats-Unis jouer un rôle plus direct, tout comme le Quartet et notamment l'UE. C'est dans ce cadre qu'intervient le rôle de la Grèce qui exercera la présidence du Conseil de l'UE à partir le 1er janvier 2014. Nous voudrions voir l'UE, en tant que membre du Quartet, jouer un rôle plus actif, pour ce qui est notamment des garanties offertes assurant la viabilité et la poursuite du processus. Et nous souhaitons, dans le cadre des négociations, une approche privilégiant les résultats. Nous voudrions que les négociations mènent à un accord et non à une déclaration frustrante marquant une issue catastrophique.
Par conséquent, la Grèce pourrait en fait servir de catalyseur, à travers l'UE, pour créer des conditions favorables à ce processus. Je pense que nous serons en contact au cours de cette période et je vois que Son Excellence, le ministre, est prêt à s'investir dans ce processus, si besoin est et si les parties le demandent, afin d'assurer la poursuite de ce processus dans le bons sens.
JOURNALISTE : La Grèce a signé hier un accord bilatéral avec Israël.
E. VENIZELOS : Comme vous le savez, la Grèce est depuis longtemps un Etat membre actif de l'UE. Nous faisons toujours partie dudit mouvement général (mainstream) au sein de l'UE. Nos relations bilatérales, notre partenariat stratégique avec Israël n'influe pas de manière négative sur les relations étroites et amicales que nous entretenons de longue date avec le peuple palestinien et l'Autorité palestinienne.
L'amélioration de nos relations bilatérales avec Israël revêt une très grande importance pour notre crédibilité et pour la valorisation de notre efficacité dans la région sur le plan bilatéral ainsi que dans le cadre de notre futur rôle en tant que pays qui exercera la présidence du Conseil de l'UE. Officiellement, le partenariat stratégique entre la Grèce et Israël est de caractère bilatéral, mais en réalité il s'agit d'une relation tripartite, la perspective étant toujours la participation de l'Autorité palestinienne, non seulement après l'atteinte d'une solution définitive, mais aussi tout au long de cette période de négociation cruciale.
Pour nous, le principal objectif sur le plan politique est de protéger et de renforcer ces initiatives politiques importantes prises par le Premier ministre, M. Netanyahu et le Président Abbas, car nous avons actuellement une véritable opportunité historique.
Je voudrais faire une petite remarque concernant la question précédente : être optimiste n'est pas seulement un sentiment. Il s'agit d'une sorte de devoir historique et politique. Nous devrons être optimistes sur une base plus réaliste.
Et, nous sommes en effet à votre disposition, non seulement au cours de la période de six mois de notre présidence, mais toujours, en vue de soutenir les efforts communs visant à l'atteinte d'une solution politique définitive et mutuellement acceptable car cette région constitue la source historique, géographique, politique et religieuse de toute crise dans la région élargie.
October 10, 2013