Conférence de presse conjointe tenue par le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères E. Vénizélos et la Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères, Mme C. Ashton

Conférence de presse conjointe tenue par le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères E. Vénizélos et la Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères, Mme C. AshtonRAPPORTEUR : Mesdames et Messieurs, j’aimerais vous souhaiter la bienvenue à cette conférence de presse tenue après la réunion du Gymnich ici, à Athènes. J’aimerais tout d’abord inviter Monsieur Vénizélos, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères à venir nous dire quelques mots d’introduction et donner ensuite la parole à la Haute Représentante de l’Union européenne pour répondre enfin à certaines questions.

E. VENIZELOS : Je vous remercie beaucoup. Je suis ici pour accueillir officiellement Cathy Ashton et mes homologues des autres Etats membres européens. Cet événement qui nous a donné l’occasion d’accueillir le Gymnich, à savoir la réunion informelle des ministres européens des Affaires étrangères, nous a donné entière satisfaction.
C’est une grande occasion, pour chaque présidence, en raison du haut niveau des discussions qui se tiennent. Je tiens maintenant à accueillir officiellement et publiquement Cathy Ashton.
Organiser un Gymnich, une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères est une occasion pour chaque présidence et pour la présidence hellénique en raison du haut niveau et du caractère crucial des discussions qui se déroulent en son sein.
Cela sera visible non seulement dans les quelques mots d’introduction de Mme Ashton, mais aussi dans la discussion qui aura lieu avec par la suite. Je vous remercie.

C. ASHTON : Merci beaucoup. J’aimerais avant toutes choses vous remercier. Très sincèrement, je vous remercie mais je remercie également votre équipe pour l’excellente organisation de cette séance dans ce bâtiment sublime.
Lors de notre rencontre bilatérale, nous avons eu l’occasion de discuter de nos voisins de l’ouest et de l’est, mais aussi de nos relations avec nos partenaires stratégiques.
Sans doute ne serez-vous pas surpris si je vous dis que le principal sujet à l’ordre du jour a été l’Ukraine. J’aimerais vous rappeler que nous demeurons unis dans notre détermination à agir, de concert, pour faire face à la menace pour la stabilité et la souveraineté de l’Ukraine. Ce matin, nous avons invité les Etats candidats à discuter avec nous des dernières évolutions dans notre voisinage. Nous avons eu une discussion très intéressante, nous avons couvert différentes questions, nous avons discuté des relations avec les Balkans occidentaux, les défis fréquents que nous rencontrons en Syrie et nos préoccupations concernant la Libye, mais aussi tout ce que nous faisons pour les pays voisins, afin qu’ils puissent se développer économiquement et politiquement et nous gardons en tête les réussites de la Tunisie, mais aussi les défis récents en Egypte. Nous avons également invité le président de la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen, Elmar Brok, qui était avec nous hier pour nous faire part du point de vue du Parlement européen sur certaines de ces questions.
Ce furent deux jours de discussions très importantes. La réunion du Gymnich est la tribune d’où peuvent parler tous les ministres librement des questions qui les préoccupent, discuter entre eux de la façon de promouvoir notre politique et de poursuivre notre mission de manière générale.
Je sais que certaines questions sont en cours, les élections en Afghanistan que nous suivons de très près et j’aimerais dire à ce titre que nous soutenons pleinement le Secrétaire d’Etat Kerry pour toutes les actions accomplies dans le cadre du processus au Moyen-Orient.
Je vous remercie.

A. MAYER-HOHDAL : Je suis de la DPA et j’ai deux questions pour Mme Ashton. S’agissant de la Turquie tout d’abord, j’aimerais que vous me disiez s’il y a eu des discussions avec le représentant de la Turquie ou avec les autres ministres sur l’interdiction du Twitter par exemple et les préoccupations y relatives de l’UE. S’agissant de l’Afghanistan, pouvez-vous nous dire si vous êtes préoccupée de la violence observée lors de la campagne électorale ? Je vous remercie.
C. ASHTON : En ce qui concerne la Turquie, nous avons soulevé la question auprès de nos confrères turcs, comme il est de coutume dans de pareils cas, les préoccupations, les questions résultant et tout ce qui se passe actuellement. Maintenant que les élections pour les collectivités locales sont finies et compte tenu de la décision de la cour constitutionnelle, je pense que les choses vont avancer. Les réseaux sociaux sont très importants dans la vie de toutes les communautés en Turquie et mon collègue en Turquie nous a parlé des réformes qui devraient entrer en vigueur et ce fut une discussion tout aussi franche qu’ouverte.
En ce qui concerne les élections en Afghanistan, nous traversons un moment historique si les choses se passent bien. Nous parlons d’un processus de démocratisation et nous voudrions une participation élargie. A ce stade, j’aimerais me référer, notamment, aux femmes en Afghanistan et à la participation au processus électoral.
Nous saluons les efforts consentis sur la préparation des élections et selon les informations que nous avons, les choses se passent bien, nous attendons de voir les résultats.

Α. ATHANASSOPOULOS («TO VIMA») : J’ai une question pour Mme Ashton et M. Vénizélos. Etes-vous préoccupés ? Êtes-vous préoccupés par les critiques acerbes émises récemment par le Secrétaire général de l’OTAN et le Général Breedlove sur l’Ukraine et la désescalade ou l’escalade des tensions dans ce pays ?

C. ASHTON : Nous coopérons avec le Secrétaire général de l’OTAN et j’ai participé à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN, où nous avons eu l’occasion de discuter de la situation en Ukraine. Vous pouvez décrire cela comme vous voulez, mais le plus important est l’unité des pays de l’OTAN qui coopèrent étroitement pour faire face aux préoccupations réelles concernant la situation en Ukraine et les conséquences de toute cette problématique pour l’avenir.

Ε. VENIZELOS : Comme vous le savez, la Grèce participe toujours aux questions européennes et euro-atlantiques, notre position est claire, notre politique est une politique de principes, notre pilier est toujours la nécessité de respecter le droit international. D’un autre côté, il est très important de laisser ouvertes les voies de communication et de dialogue politique car nous avons besoin d’une solution pratique consensuelle. Ce qui compte maintenant pour nous est de désamorcer la crise.

JOURNALISTE : Du quotidien allemand Süddeutsche Zeitung. Vous avez discuté des propositions du groupe de Weimar au sujet de consultations avec la Russie, de pourparlers avec l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie, sur les accords d’association ? Quelle est votre opinion personnelle, est-ce que le message que nous envoyons à la Russie est bon, le fait que nous demandons des consultations avec elle sur cette question ?
C. ASHTON : Si vous lisez le document, vous verrez que les trois ministères des Affaires étrangères, qui ont en mon nom et au nom de toute l’UE visité l’Ukraine et je voudrais les en remercier, ont parlé de certaines questions techniques. Je dois vous dire qu’en Union européenne, la Commission européenne a en ce moment des pourparlers avec la Russie sur tout ce qui s’est passé et sur les conséquences de tout ce qui s’est passé, sur les négociations en cours avec d’autres pays. Concernant l’économie russe, il y aura des répercussions et je crois que c’est le bon message. Donc, tout le monde est le bienvenue à ces discussions afin que nous voyions comment nous allons avancer et nous serons en contact avec la Russie, avec nos homologues ukrainiens et nos partenaires des Etats-Unis afin que nous puissions garantir la façon dont nous allons affronter l’avenir avec courage et détermination.

RAPPORTEUR : Une dernière question pour la presse grecque.

E. BETHANI («DT») : Merci, une autre question sur l’Ukraine. Si les sanctions de l’UE ne s’avèrent pas efficaces, quel sera le prochain pas ou si vous voulez la solution de rechange ?
C. ASHTON : Comme vous pourrez le voir dans les conclusions du Conseil européen, il y a deux aspects ici. Le premier est la nécessité de garantir que nous sommes prêts à prendre des mesures, si cela est nécessaire, et nous continuons notre œuvre dans cette direction. Deuxièmement, il est important d’essayer de convaincre les Russes de désamorcer la crise et de coopérer plus que jamais étroitement avec l’Ukraine, pour trouver des solutions à cette fin. C’est ce qu’a dit M. Vénizélos, qu’il était très important de garantir que nous pouvions le faire, c’est pourquoi nous participons à ce dialogue et poursuivons ce dialogue.

Ε. VENIZELOS : J’aimerais moi aussi répondre aux médias grecs et internationaux. Les sanctions ne sont pas une fin en soi, les sanctions sont un outil que nous utilisons dans le cadre toujours du droit international et dans le respect du droit international, notamment la création des conditions nécessaires à une solution politique et diplomatique. Comme l’a donc dit si justement Mme Ashton, la principale question maintenant est de désamorcer la crise, mais après cela l’objectif est de créer le cadre approprié à une solution définitive fonctionnelle.

RAPPORTEUR: Nous vous remercions beaucoup.

April 6, 2014