MODERATEUR : Bonjour et bienvenue à la conférence de presse qui se tient à l’issue de la deuxième réunion ministérielle entre la Grèce, l'Albanie, la Bulgarie et l'ARYM. Le ministre des Affaires étrangères, Nikos Kotzias, dressera le bilan de la réunion et par la suite vous aurez l’occasion de poser un nombre de questions, un nombre malheureusement restreint vu le temps que nous avons à notre disposition.
Monsieur le ministre.
Ν. KOTZIAS : Merci Monsieur Yennimatas. Je crois qu’il s’agit de la première conférence de presse que nous avons ensemble. Tous mes vœux de succès. Je remercie également les interprètes qui nous aident dans notre travail. Elles effectuent un métier difficile qui n’est pas reconnu à sa juste valeur. Je vous remercie encore une fois Mesdames. Je remercie également le personnel de l’hôtel HYATT. Merci notamment aux policiers pour leur travail et merci également à vous pour votre présence. Aucune rencontre internationale ne saurait exister sans les médias. Donc merci à vous également.
La coopération entre les quatre pays du Sud, de l’Europe du sud-est, comme j’ai coutume de les appeler pour les définir rapidement, est l’un des 15 modèles de coopération internationale mis en œuvre par la diplomatie grecque au cours des 3 dernières années. C’est une rencontre qui contribue à la stabilité et au développement de notre région. C’est l’un des deux modèles de coopération dans notre région : le premier est celui des 4 Etats membres de l’Union européenne en Europe du Sud-est, à savoir la Croatie, la Roumanie, la Bulgarie et la Grèce et, l’autre, celui qui a eu lieu ces deux derniers jours.
Quels ont été les sujets de discussion ? Hier, nous nous sommes entretenus avec les ministres des Affaires étrangères, en présence des ministres de l’Intérieur, sur les problèmes de la région, sur la façon dont nous pourrons contribuer à développer le rôle de celle-ci sur le continent européen, mais aussi au niveau international, tandis qu’aujourd’hui, nous nous sommes davantage entretenus sur des questions ayant trait à la sécurité, des personnes ou de la nature, notamment la sécurité contre les risques d’incendie ainsi que des questions ayant trait à la politique énergétique.
Nous sommes convenus hier – et cela aura lieu dans six mois – que notre prochaine réunion portera notamment sur les questions de coopération pour les crédits et les fonds de cohésion liés, bien entendu, au nouveau budget de l’Union européenne, qui est à son tour lié au Brexit. Car, par le biais de ces mécanismes, il y aura une redistribution des fonds aux Etats membres de l’Union européenne et aux pays candidats à l’adhésion, et notre intérêt commun est que les dépenses pour l’Europe du sud ne soient pas restreintes.
Par ailleurs, nous avons dit que notre deuxième sujet de discussion sera l’avenir de l’Union européenne et la question de savoir comment les pays de petite et moyenne taille, comme le nôtre, l’envisagent.
Ce que nous voulons, au moyen de ces rencontres, c’est convenir, identifier et valoriser ce qui nous unit, ce qui constitue l’avenir de la région. Et notamment ce que fait la politique étrangère grecque aujourd’hui, c’est-à-dire comment résoudre nos problèmes et promouvoir un agenda positif. Comment développer nos synergies, tant sur le plan économique, que culturel, éducatif, scientifique et bien entendu sur les questions que j’ai mentionnées tout à l’heure, à savoir l’énergie et la sécurité intérieure. Nous avons pris toute une série de mesures, tant pendant les discussions que nous avons eues en plénière, que lors des réunions bilatérales qui étaient très productives.
Lors des rencontres bilatérales, nous avons vu comment nous pourrons approfondir notre coopération et prendre des mesures qui seront bénéfiques à notre société.
Il en a été de même avec les ministres de l’Intérieur. Les ministres de l’Intérieur sont convenus d’organiser une rencontre des chefs de la police des quatre Etats à Thessalonique. Une rencontre des quatre chefs du corps de sapeurs-pompiers à Ptolemaïs, où, comme vous le savez, Nikos Toskas a réussi à fonder, au prix d’immenses efforts, l’Ecole des sous-officiers du corps de sapeurs-pompiers. L’Ecole se trouve à quelques kilomètres de nos frontières avec nos voisins du nord. Les pompiers pourront y suivre une formation car tous les pays de la région ne disposent pas d’écoles supérieures de sapeurs-pompiers. Ce problème a surgit lors des grands incendies et des catastrophes naturelles qui se sont produits cet été.
Par ailleurs, il a été convenu d’échanger des informations opérationnelles qui sont nécessaires pour la lutte contre le crime organisé et notamment la lutte contre les trafiquants de drogue et contre d’autres procédures illégales et formes de crime organisé. Et il a été convenu d’organiser un grand exercice à Ptolemaïs, en tant que mesure de coopération en matière de protection civile.
En outre, une discussion très intéressante a eu lieu sur les questions de l’énergie et de notre coopération. Comme vous le savez, les nouveaux pipelines énergétiques, qu’il s’agisse de gaz naturel, d’électricité ou de pétrole, passent par l’Europe du sud-est. La Grèce veille à ce que les pays restants des Balkans soient interconnectés avec les grands pipelines de gaz liquéfié et autre formes d’énergie, qui arriveront en Grèce.
La nécessité de valoriser de nouvelles formes d’énergie a été débattue de manière approfondie, notamment pour ce qui est de l’énergie éolienne et solaire. Notre pays, par rapport aux autres, présente d’importants avantages comparatifs, surtout concernant la technologie et le mode de valorisation des capacités offertes par les phénomènes naturels ainsi que leur transformation en énergie. Et, bien naturellement, les réformes nécessaires pour transporter l’énergie de la manière la plus efficace et la plus économique possible ont fait l’objet de discussions.
Au total, les discussions se sont déroulées dans un climat particulièrement bon. Ce qui montre que l’avenir de notre pays, et des trois autres pays, est en Europe. Mais une Europe dans laquelle nous coopèrerons et où nous associerons notre orientation européenne à la coopération régionale. Il est en outre apparu que nos sociétés, en dépit de tout ce qui est dit, se trouvent dans une phase de compréhension mutuelle et d’amitié. Je vous rappelle que des millions de personnes originaires de ces pays passent des vacances en Grèce et des millions de Grecs passent des vacances d’hiver, surtout, dans ces pays, notamment dans les montagnes bulgares.
De surcroît, nos discussions ont montré la volonté de trouver des solutions à tous les types de problèmes que nous avons hérité du passé, sur la base d’un principe que je réitère depuis des années, à savoir que l’histoire ne doit pas être notre prison, mais l’école qui nous permet de tirer des conclusions et des enseignements sur l’avenir. Je pense que cette rencontre constitue un pas en avant supplémentaire, dans le sens du développement de la coopération, de la confiance et de l’amitié dans les pays du Sud, de l’Europe du sud-est.
Je vous remercie beaucoup.
MODERATEUR : Nous allons maintenant passer aux questions. Je vous prierais de mentionner votre prénom et le média que vous représentez.
JOURNALISTE : Une question pour M. Kotzias. La Commission européenne a demandé au Conseil européen de décider de la place de la Bulgarie dans l’espace Schengen. Est-ce que ce genre de discussions ont eu lieu dans le cadre des réunions bilatérales que vous avez eues avec vos homologues bulgares et quelle est la position de la Grèce à ce sujet ?
Ν. KOTZIAS : C’est une vieille position de principe. Nous soutenons l’adhésion de la Bulgarie, ainsi que de la Roumanie, dans l’espace Schengen. Nous le faisons car nous voulons que l’espace soit unifié. C’est en faveur de l’Europe. Nous le faisons car nous sommes solidaires et partisans de ces deux Etats, car il est dans notre intérêt d’étendre l’espace de sécurité intérieure de l’Union européenne et de faciliter notre sécurité.
MODERATEUR : Merci. Prochaine question s’il vous plaît.
JOURNALISTE : Monsieur le ministre, il a semblé que la discussion a été positive sur les questions de moindre importance qui se sont finalement avérées de grande importance, tout ce que vous avez dit. S’agissant des questions épineuses du passé, que nous retrouvons présentement, y a-t-il une évolution positive ?
Ν. KOTZIAS : S’agissant des questions demeurées en suspens ou qui sont apparues dans le cours de l’histoire, des messages positifs sont à noter. Le premier est le cadre généralisé de nos relations, qui évolue positivement tous les jours. Le deuxième est que nous discutons de ces questions et je pense que nous aurons, non seulement aujourd’hui, mais aussi les prochains mois, des résultats positifs.
MODERATEUR : Merci beaucoup. Prochaine question ?
JOURNALISTE : Je m’en tiendrai un peu à l’énergie car vous avez parlé de coopération avec les pays du sud, au niveau énergétique. Compte tenu de l’existence d’un projet de coopération en rapport avec le gazoduc TAP, avec la Bulgarie et ensuite la Roumanie, comment envisagez-vous la coopération avec les pays comme l’Albanie et l’Ancienne République Yougoslave de Macédoine, pour ce qui est de la connexion énergétique ? Car j’ai le sentiment qu’un autre projet de gazoduc est en cours dans ces pays.
Ν. KOTZIAS : Ecoutez, il y a le gazoduc TAP, il y a l’axe vertical qui traverse la Bulgarie et la Roumanie. Il y a le gazoduc, dont nous sommes convenus lors des mesures de confiance, que nous devrons construire avec le pays voisin et qui part de Thessalonique jusqu’à Skopje. Des discussions sont en cours sur le nettoyage de l’ancien pipeline de pétrole. Nous avons par ailleurs discuté avec des acteurs intéressés au niveau international de la construction d’un terminal de gaz naturel liquéfié dans le nord de la Grèce, qui alimentera le gazoduc TAP et aussi les pays dont vous avez parlé. Mais comme je l’ai dit, la discussion concernait d’autres formes d’énergie, pour lesquelles la Grèce dispose d’un savoir-faire et ce savoir-faire doit être diffusé auprès de tous les pays de notre région.
MODERATEUR : Merci beaucoup. Prochaine question s’il vous plaît.
JOURNALISTE : Je voulais vous demander comment vous envisagez – et comment vos homologues envisagent - le rôle de Thessalonique dans la région.
Ν. KOTZIAS : Je pense que Thessalonique est le reflet naturel de toute la région et je pense que chacun peut le comprendre. Les pays dont nous parlons, leur population et leurs dirigeants aiment Thessalonique, viennent souvent à Thessalonique, passent des vacances dans la région avoisinante de Thessalonique, en Chalcidique ou à Katerini. Et les ministres qui sont venus aiment venir à Thessalonique. Thessalonique facilite nos rencontres, sur le plan géographique également, car elle est d’une certaine façon la ville grecque la plus proche de Skopje et de Sofia, et malgré le fait qu’elle soit plus éloignée de Tirana, les Albanais l’apprécient énormément.
Je me réjouis d’ailleurs du beau temps que nous avons eu à Thessalonique et de l’accueil chaleureux qui nous est réservé lors des rencontres internationales. Et je pense que le premier ministre et nous, ministres des Affaires étrangères, avons raison de choisir de ne pas organiser nos rencontres internationales seulement à Athènes – même si, de prime abord, Athènes est pratique – mais dans plusieurs villes du pays.
Je vous rappelle que, récemment, il y a eu des réunions à Kavala, à Thessalonique, à Corfou où nous avons eu la rencontre avec les Italiens, à Rhodes où nous avons la Conférence internationale sur la sécurité et la stabilité. En Crète, nous avons eu la visite de ministres des Affaires étrangères et, récemment, de M. Cavusoglu, et d’autres ministres des Affaires étrangères sont invités dans ces villes. Je pense que notre pays, avec ses beautés et la belle ville de Thessalonique, a beaucoup de chance.
JOURNALISTE : Je voudrais m’en tenir un peu aux questions épineuses. Vous vous êtes entretenus avec les représentants des trois pays dont deux souhaitent adhérer aux instances européennes et euro-atlantiques. Il existe des dissensions et des questions qui demeurent toujours en suspens avec tous les deux pays. Avez-vous, lors de vos entretiens d’aujourd’hui, discuté de ces questions et quelles sont les conditions et les modalités que ces pays doivent remplir afin que la Grèce puisse soutenir leur demande d’adhésion ?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS : Tout d’abord, je voudrais signaler que notre politique est axée sur des relations d’amitié et sur le développement de nos relations. Et la mission de la diplomatie est de régler les problèmes et non pas de les créer. Permettez-moi de faire un commentaire qui s’écarte un peu de votre question mais qui s’intègre dans le même contexte: si l’on étudie les affaires européennes, on verra que, souvent, la relation franco-allemande est citée dans l’histoire comme un exemple de deux pays qui, bien qu’étant en conflit, ont pu rétablir de bonnes relations. Et je signale aux acteurs internationaux que le couple franco-allemand date depuis 150 à 200 ans. En ce qui nous concerne, nos relations avec la Bulgarie ont été marquées par des dissensions profondes pendant 1 600 ans. Autrefois, à l’époque byzantine, un empereur byzantin digne de son nom devait s’appeler «Bulgaroctone », c’est-à-dire tueur de Bulgares. Il y eu également l’occupation, la triple occupation, notamment dans la Grèce du nord. Toutefois, toutes ces questions ont disparu au fil de l’histoire. Votre question concernait les deux autres pays et non pas la Bulgarie. A savoir, ce que j’entends par cela est que les problèmes peuvent être résolus. Cela signifie que nous devons faire de bons compromis. Nous ne devons pas avoir peur du mot « compromis ». Nous ne devons pas avoir peur du mot « consensus ». Nous devons agir en sorte que ces compromis soient bons, constructifs et dans l’intérêt des deux parties et éviter que ceux-ci soient des compromis « pourris », comme j’ai coutume de les appeler, c’est-à-dire des mauvais compromis.
Je pense que ces compromis doivent toujours être axés sur les principes du droit international, de l’acquis communautaire, ainsi que sur les critères et modalités fixés par l’Union européenne pour ses nouveaux membres, mais aussi sur la confiance mutuelle et la consolidation des relations d’amitié.
MODERATEUR : Question suivante, s’il vous plaît.
JOURNALISTE : Puisque nous suivons de près toutes ces initiatives que vous avez évoquées … Avant-hier, c’était la réunion à Varna et maintenant on a la réunion de Thessalonique. Il y a plusieurs initiatives qui se déroulent en même temps. Quels sont les changements que toutes ces initiatives pourraient apporter dans notre région? Quels sont les prochains pas à entreprendre ?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS : J’ai fait une analyse que je décris souvent à mes collègues. Lorsque s’est effondré ce que l’on appelle le « socialisme réel », il y a eu dans les Balkans cette volonté d’établir des relations entre les Etats de la région. On a assisté à une hausse des investissements, à un développement des relations bancaires et de l’interaction entre les sociétés. Au début de notre siècle, au début du 21e siècle, il y a eu un déplacement du centre d’intérêt vers l’Europe. Il y a eu aussi une sorte de concurrence entre les pays candidats. Qui sera le premier pays à adhérer à l’UE ? Ou qui sera le premier à remplir ces critères et modalités, ce que l’on appelle la « conditionnalité ».
Aujourd’hui, l’objectif de notre politique est de tirer des leçons de ces deux époques et de planifier l’orientation européenne de la région à travers la coopération. Les Etats de la région sont de petite et de moyenne taille – ils sont plutôt petits par rapport à l’échelle mondiale – et, par conséquent, lorsque les autres Etats des Balkans occidentaux adhéreront à l’Union européenne, cette dernière comptera – avec ceux-ci et 2 ou trois autres Etats de l’Est – 37 à 38 Etats.
Il est plus que manifeste que les petits Etats avec une population de 1 à 2 millions d’habitants – ou même des Etats de taille moyenne avec une population de 10 à 15 millions d’habitants – n’auront pas un rôle important au sein de l’Union européenne, sauf s’ils coopèrent entre eux. Donc, ce que nous soutenons est une combinaison des expériences acquises au cours des années 1990 : le réseautage, l’établissement des relations dans la région à travers l’orientation européenne qui s’est vue renforcer encore une fois ici à Thessalonique, en 2003.
La deuxième chose qui change est le fait que notre pays n’est plus dévalorisé et tout le monde comprend qu’en dépit de la crise, la Grèce est la plus grande économie, le pays le plus important en termes de puissance douce, de puissance dure, mais aussi de 'pouvoir intelligent' dans la région.
La troisième chose qui a changé est que, si la Grèce au cours des années 1990 s’est montrée un peu arrogante, car elle voyait les autres pays s’effondrer, la diplomatie grecque a appris sa leçon. C’est-à-dire que, au même titre que nous exigeons le respect des autres – maintenant plus que jamais – nous devons nous aussi faire preuve de respect. Et ce dont on a besoin pour développer des relations est de renforcer la confiance, sur laquelle seront également axées les relations d’amitié.
Personnellement, je pense que les relations entre nos peuples, entre nos sociétés, sont meilleures que celles décrites dans les discours publics. Et je dis cela car, mon cher ami, M. Bushati, ministre des Affaires étrangères de l’Albanie, avait fait une remarque très utile lors de mon discours à l’université de Tirana où j’ai eu l’honneur d’être invité en tant qu’intervenant. M. Bushati avait parlé de l’attitude paradoxale de ces peuples qui se réveillent le matin pleins d’énergie au son de la musique grecque et par la suite commencent à nous insulter. Ensuite, ils sortent pour prendre leur café, manger un souvlaki à la grecque et ils commencent de nouveau à nous insulter.
Autrement dit, il existe un paradoxe : en dépit des critiques ou des problèmes, les peuples se respectent et s’aiment. Et les grands flux touristiques de ces dernières années en sont la preuve. Les Grecs les accueillent chaleureusement dans leur pays et eux se sentent en Grèce comme chez eux.
Je pense que les évolutions, les leçons que nous avons tirées, nous et eux, tout comme la façon dont nous exerçons la politique étrangère d’une Grèce revalorisée, nous aident à regagner notre rôle dans la région, rôle qui est favorablement accueilli, tout en faisant preuve, de nôtre côté, de modération.
MODERATEUR : Question suivante.
JOURNALISTE : A l’occasion aussi de la présence de M. Toskas, je voudrais vous poser la question suivante : est-ce que les questions abordées se sont limitées à la sécurité intérieure et au crime organisé ou ont-elles aussi porté sur la question des réfugiés ? Et, si tel est le cas, y-a-t-il des mesures à cet égard ?
Ν.ΤΟSΚΑS : Il y a eu une perception commune des menaces, des dangers et des problèmes relevant de la sécurité interne dans la région. Et, dans ce cadre, nous avons bien évidemment débattu des questions ayant trait au terrorisme, au crime organisé. Nous avons discuté de la question migratoire et des perspectives qui s’ouvrent à l’avenir. Et, bien évidemment, nous avons discuté des questions relatives à la protection civile.
Il y a eu une convergence de vues comme l’a affirmé le ministre, M. Kotzias, concernant ces partenariats. Les questions liées à l’immigration et les progrès réalisés dans ce domaine ont également été abordés.
MODERATEUR : Une dernière question.
JOURNALISTE : Je voudrais insister un peu sur la question de mon collègue, à savoir si dans le cas d’une éventuelle augmentation des flux migratoires, Skopje ou la Bulgarie envisagent de nouveau de fermer leurs frontières. C’est-à-dire, y-a-t-il une entente à cet égard ? Et, encore une question : avez-vous également discuté de la question des cellules extrémistes dormantes proches des Djihadistes dans divers régions des Balkans ?
Ν. ΤΟSΚΑS: En ce moment, la situation concernant la question migratoire n’a pas changé. Nous soutenons, comme tous, - y compris les autres Etats - l’accord, la déclaration ('statement') entre l’Union européenne et la Turquie. Nous espérons que ce projet, cet accord, restera en vigueur pour une longue période. Cela dit, pour ce qui est du terrorisme, nous sommes convenus d’intensifier l’échange d’informations sur toutes les questions connexes. Il n’y a pas actuellement de menaces concrètes de la part des groupes djihadistes qui pourraient provoquer de graves problèmes dans les Balkans. En dépit de cela, nous intensifions la surveillance dans tous les domaines.
JOURNALISTE : Ma question est adressée à Monsieur Kotzias. Il y a eu une agitation et des commentaires négatifs à cause du manuel scolaire de géographie en Albanie. Dans ce manuel de nombreuses régions de la Grèce, telles que la Macédoine de l’ouest et une grande partie de l’Epire, sont présentés comme faisant partie du territoire de l’Albanie. Quelle est votre position à cet égard ?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS: L’année dernière, j’ai montré ces cartes à tous mes collègues lors du Conseil des Affaires européennes de l’Union européenne. Par conséquent, j’ai pris position à cet égard l’année dernière en disant que ces cartes étaient inacceptables en fonction des normes européennes. Toutefois, la situation a depuis évolué et des pas ont été entrepris dans la bonne direction. Nous discutons des questions relatives aux manuels scolaires avec nos collègues albanais et un petit groupe a été créé à cette fin. Nous avons réalisé d’importants progrès et j’espère que d’ici à l’année prochaine, nous aurons terminé nos discussions sur toute la bibliographie scolaire. Ce qui reste sont les manuels de 3e et de terminale. Tous les autres manuels scolaires ont été révisés.
Une dernière question : il y a un monsieur qui voulait prendre la parole depuis longtemps. Excusez-moi d’intervenir dans votre travail.
JOURNALISTE : Je voulais savoir, après la rencontre que vous avez eue à New-York, il y a eu une fuite, à savoir que vous vous êtes entretenus avec certains journalistes grecs et que vous avez dit, lors de cette réunion d’information, que, outre la principale question, il y a d’autres dossiers qui devront être abordés : la question de la langue, de la nation, etc. Et d’un autre côté, vous avez vous-mêmes dit dans le passé que ce n’est pas une question d’identité, c’est une question d’irrédentisme, de l’irrédentisme du pays voisin. Nous parlons seulement de l’appellation du pays ou également des autres questions que j’ai mentionnées ?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS : Il ne serait pas sage qu’un ministre fasse des commentaires sur les journalistes. Tout ce que j’ai à dire, je le dis publiquement. Mais comme vous me demandez, je vous réponds : nous avons – aurons, j'espère, puisque nous n’avons pas encore commencé – une discussion substantielle sur la question du nom et tout ce qui y est corrélé. Je n’ai dit à personne si cela est lié avec cela, les langues, la nation. Je n’ai pas dit ce genre de choses. Vous ferez bien de demander au journaliste qui écrit cela, ce qu’il entend par-là et d’où il tient ces informations. Mes propos n’engagent que moi.
Je vous remercie.
MODERATEUR : Merci et bon après-midi.
October 9, 2017