Conférence de presse du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères E. Vénizélos

Conférence de presse du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères E. VénizélosK. KOUTRAS: Bonjour.
Nous vous remercions beaucoup pour avoir répondu à cette invitation à la conférence de presse du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères.
Nous commencerons comme toujours par une séance d'information du vice-Premier ministre sur des questions relevant de la politique étrangère et par la suite nous passerons aux questions d'actualité et je vous prie de suivre cet ordre pour les autres sujets de discussion. A savoir, lors de la séance de questions-réponses nous mettrons d’abord l'accent sur les questions diplomatiques avant d'aborder les autres dossiers.
Je vous remercie.

E. VENIZELOS : Bonjour. Hier, à Bruxelles, ont été définies les principales lignes directrices de la politique européenne après l'élection du nouveau parlement européen.

Les directions des deux grands partis politiques européens, du Parti socialiste européen et du Parti populaire européen et du Conseil européen, se sont réunies.

J'ai eu l'occasion de participer à une réunion très cruciale en ma qualité de vice-Premier ministre et Président du PASOK, avec le Président français, M. Hollande, les Premiers ministres et les vice-Premiers ministres des gouvernements de l'Union européenne dont les partis sont affiliés au Parti socialiste européen et l'occasion nous a été offerte de dresser un premier bilan du message transmis par les citoyens européens à travers les élections européennes.

Nous avons abouti à deux principales conclusions. La première est que nous devons respecter les traités fondateurs et le Traité de Lisbonne.

Nous devons respecter le nouveau rôle renforcé du Parlement européen. Nous devons honorer les citoyens qui ont donné des orientations précises et ont fait leurs choix à travers leur vote.

Par conséquent, indépendamment de la lettre du Traité, nous devons reconnaître le rôle renforcé du Parlement européen et le rapport des forces qui existe désormais dans sa nouvelle composition.

Ainsi, nous pensons qu'il est tout à fait logique et nécessaire que le premier qui tentera d’établir la majorité parlementaire, une majorité capable de soutenir la nouvelle Commission et son Président, est M. Junker en tant que chef du Groupe qui a obtenu le plus grand nombre de sièges au sein du nouveau parlement, en dépit du fait que cette majorité est relative et que l'écart par rapport aux sièges obtenus par le Parti socialiste européen est très petit. Cela signifie que le deuxième qui aura le droit d'essayer cette épreuve sera M. Schultz.

En outre, nous avons souligné, et cela est le plus important, que ce processus de sélection du nouveau Président de la Commission européen et en général le processus destiné à repartir les postes cruciaux au sein de la construction institutionnelle européenne ne pourrait pas prendre la forme d’un débat sur le rôle et le parcours des personnes ou sur la répartition des degrés d'influence entre les partis et les Etats.

On a besoin d'un processus plus profond, plus substantiel, avec transparence et sincérité à l'égard des citoyens. Par conséquent ce qui importe est le policy-mix.

Si les politiques ne changent pas, si nous ne nous éloignons pas d'un modèle spécifique qui conduit souvent à des mesures d'austérité obligatoires, à la récession, à la hausse du chômage, si nous ne parvenons pas à persuader de nouveau nos peuples que l'Europe peut fonctionner de manière productive, avec justice, égalité, en offrant des opportunités et des services de haute qualité, avec un Etat social européen, nous n'aurons pas compris ce qui s'est passé et nous n'aurons pas donné à l'Union européenne et à la zone euro la perspective nécessaire.

Je me réfère notamment à la zone euro, car la question majeure est, bien entendu, le fonctionnement de l'euro, de la monnaie unique, les règles de la gouvernance économique qui apporte des résultats en faveur de la croissance. Cela est extrêmement simple et pratique.

Nous poursuivrons le débat le vendredi, lors de la réunion informelle des Affaires générales, qui sera convoquée ici à Athènes, au Zappeion, avec la participation des 28 ministres des Affaires européennes.

J'aurai l'occasion, dans mon discours d'introduction de vendredi, de présenter le cadre dans lequel tous les efforts et ce processus devons être placés, selon la Présidence hellénique.

Nous accordons une très grande importance à cette réunion, à la réunion informelle des Affaires générales et j'espère qu'il y aura des effets positifs en faveur de l'Europe, conformément à la volonté de ses citoyens et de ses peuples.

Et je m'arrête ici pour ce qui est des questions européennes relevant de la responsabilité du ministère et nous y reviendrons lors de la séance de questions-réponses.

J'aimerais maintenant vous informer de ma rencontre avec le Président de la République hier dans l'après-midi.

Comme vous avez appris à travers l'échange que nous avons eu au début de la rencontre, la principale conclusion, à mon sens, émanant des élections tenues au niveau local, régional et européen, est que la stabilité gouvernementale et en général la stabilité politique a été préservée, ce qui était le souhait du peuple grec.

Permettez-moi de souligner qu'à travers ce scrutin le rôle crucial de notre parti a été mis en avant et son poids significatif a été renforcé. Nous comprenons pleinement, comme j'avais dit au Président de la République, les messages de la société qui veut voir rapidement et, si possible, immédiatement les résultats de la sortie progressive du pays de la crise.

Nous répondrons à ces messages car nous représentons la stabilité progressive mais il est urgent de procéder à des actions visant à la réunification de la nation. Une nation divisée et axée sur des bases erronées et désuètes.

Et puisque nous voulons un gouvernement qui sera l'expression de l'opinion de la nation et non seulement celle des deux partis, nous voulons aussi une opposition qui participera à cette responsabilité nationale collective. Nous devons faire un choix: voulons-nous continuer dans des conditions de tension qui confinent à une guerre civile symbolique ou voulons-nous prendre des initiatives qui conduiront au consensus et à l'entente?

Il est encore possible de changer le climat pour ce qui est des questions essentielles. Et j'ai présenté au Président de la République cinq questions essentielles.

La première est la coopération entre les forces de l'axe constitutionnel visant à l'isolement et à la lutte contre l'Aube dorée.

La deuxième est la coopération entre toutes les forces politiques, au niveau de la collectivité territoriale de premier et de deuxième degré, en vue de préserver la cohésion sociale et de soutenir la croissance et l'emploi au niveau local. A travers la valorisation intensive des fonds du CRSN et du Fonds social européen ainsi que des fonds de la Politique agricole commune.

Les mesures visant à faire face au chômage où les municipalités jouent un rôle très important à travers les programmes de travail d'intérêt général et de régie, s’inscrivent également dans ce même cadre.

Le troisième point est la participation de l'opposition à la planification budgétaire et macroéconomique à long terme. Ma proposition relative à la mise en place d'un groupe national de négociation portant sur notre relation avec nos partenaires est, même maintenant, toujours valable. Par ailleurs, nous devons confirmer la viabilité de la dette publique.

Et notamment, il est de la responsabilité de toutes les forces politiques du pays d'assurer la continuité de l'Etat, à l'égard des tiers, des étrangers, qu'ils soient des investisseurs ou en général des personnes qui font des transactions avec nous.

Par conséquent, il doit y avoir une sécurité juridique. Personne ne doit contester les engagements de l'Etat grec.

Le quatrième point porte sur le cadre institutionnel. Nous devons discuter de nombreuses questions portant sur la loi électorale, les changements nécessaires qui doivent être opérés au règlement du Parlement et il doit y avoir une entente bien claire entre les forces politiques - ce qui, à mon avis, n’est pas le cas actuellement - sur la possibilité de parvenir à un consensus constitutionnel. Nous ne pourrons engager aucun débat institutionnel, si toutes les conditions nécessaires à une unité constitutionnelle ne sont pas remplies.

Et cette unité ne doit pas être abstraite mais elle doit porter sur des dossiers bien précis. Par conséquent, il faut faire un travail sérieux concernant ce processus, d'autant plus qu'il y a une majorité accrue.

Afin de lancer cette sorte de processus, nous devons premièrement changer le climat politique et mettre en place les conditions favorables à la tenue d'un dialogue et à la concertation. Sinon, l'issue pourrait être pire que le point de départ.

Le cinquième point porte sur la politique étrangère et la politique de sécurité et de défense. Nous devons valoriser au maximum le Conseil national sur la Politique étrangère. On doit assurer la coopération et la collégialité des députés européens grecs et des membres de la représentation grecque auprès de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe pour ce qui est de toutes les questions nationales.

Nous devons adopter cette même approche pour ce qui est des questions liées aux Grecs de l'étranger, aux réparations allemandes et au prêt imposé à la Grèce durant l'occupation allemande, à travers un Comité spécial intergroupe et j'aimerais ajouter à cela les questions liées à l’exploitation notamment de la richesse sous-marine, à travers la délimitation des zones maritimes.

Je m'arrête ici. Nous aborderons le reste des questions au fil de la discussion.

La question du nom
D. KATSIMENTE: Une nouvelle visite de M. Nimetz vers le début du mois de juillet à Athènes a été récemment annoncée. Est-ce que M. Nimetz a de nouvelles informations à nous transmettre? Et qu’est-ce qu’espère Athènes de ce nouveau tour de négociations dans les deux capitales?
E. VENIZELOS : Comme vous vous le rappelez, lors de ma visite à Skopje dans le cadre de ma tournée balkanique je me suis entretenu avec Gruevski et nous avons souligné tous les deux que nous devrions accorder une très grande importance à l'initiative de M. Nimetz, car conformément aux résolutions en vigueur du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies, tel est le processus approprié en vue de régler le différend relatif au nom.

Par conséquent, nous honorons nos engagements à l'égard de l'ONU et à l'égard de nos interlocuteurs. Désormais, M. Nimetz a eu deux rencontres avec les représentants des Etats des deux parties et M. Nimetz est à tout moment le bienvenu, dans le cadre de sa mission et des résolutions y relatives du Conseil de sécurité afin qu'il vienne dans la région et que nous nous entretenions. Il est toujours un interlocuteur très intéressant.

Μ. POPOVIK: Monsieur le ministre, une autre question concernant le nom. Est-ce qu'au cours de la période actuelle le gouvernement grec envisage de faire des actions en vue d'insuffler un nouvel élan aux pourparlers et est-ce que nous restons optimistes à l'égard de l'atteinte d'une solution ou de la réalisation des progrès d'ici à la réunion au sommet en septembre?

E. VENIZELOS
: Notre position est très claire et, à mon sens, elle est très constructive et elle aurait pu créer une nouvelle dynamique et pour arriver à cette fin il faut qu'il y ait une réaction de l'autre part. C'est tout pour ce qui est du gouvernement grec. En ce qui concerne la Présidence hellénique du Conseil de l'Union européenne, je tiens à souligner que les Conclusions de décembre 2013 demeurent valables.

Par conséquent nous nous attendons à ce que Skopje, le nouveau gouvernement qui sera formé après les élections, fasse des pas tangibles concernant l'application de l'Accord d'Ohrid ainsi que l'application à part entière de l'accord du 31 mars de 2013 sur les relations entre la majorité gouvernementale et l'opposition.

Thrace
G. VALAVIANOS
: Dans quelle mesure êtes-vous préoccupés par le phénomène du Parti de l'Egalité, de la Paix et de l'Amitié à Thrace et quelle approche envisagez-vous de prendre à cet égard?

E. VENIZELOS
: Tous les citoyens grecs, indépendamment de leur région de résidence, et cela concerne tous les citoyens grecs de la région de la Macédoine orientale et de Thrace, ont tous les mêmes droits politiques et régionaux, sont des citoyens grecs sur le même pied d'égalité, indépendamment de leur religion.

Nous respectons le droit international, nous respectons pleinement les dispositions du traité de Lausanne.

Chacun peut exercer ses droits politiques et faire les choix politiques et électoraux qu'il veut. Bien évidemment, une région doit s'exprimer, si possible, de manière cohérente pour le bien commun, pour la croissance locale, la compétitivité et l'emploi.

Cela concerne tous les citoyens de la région, indépendamment de leur religion, et un pays doit participer au Parlement européen avec des critères avant tout européens. Par conséquent, lorsque nous choisissons les députés européens, nous employons des critères qui sont européens, et bien évidemment nationaux, mais ce toujours dans le cadre d'un Etat membre de l'Union européenne.

La qualité de citoyen grec et européen, indépendamment de la religion - et cela concerne également nos compatriotes de confession musulmane - est importante et c'est un privilège qui doit être valorisé de la meilleure façon possible.

Pour ce qui est maintenant de l'analyse du résultat électoral, je ne veux pas entrer dans des détails car le ministère des Affaires étrangères n'est pas l'enceinte appropriée pour engager un tel débat, mais je dirais que je ne suis pas d'accord avec l'analyse qui est faite.

Si je faisais une analyse, celle-ci serait bien différente du résultat politique.

Pour nous, l'important est d'assurer un destin commun meilleur pour tous les Grecs et pour tous les habitants de la Région de la Macédoine orientale et de Thrace.

UNION EUROPEENNE – POLITIQUE MARITIME


Μ. KOURBELA : Monsieur le vice-Premier ministre, pensez-vous que le fait qu’il ait été décidé de faire de la politique maritime, qui est une priorité de la présidence hellénique, une politique horizontale soit un succès ? En d’autres termes que toute autre politique de l’Union européenne ait l’envergure de cette politique ? Et une autre question. Est-ce que l’existence du règlement sur la planification de l’espace maritime facilite la création des zones ? Merci.

Ε. VENIZELOS : En ce qui concerne la planification de l’espace maritime, nous avons beaucoup travaillé là-dessus en tant que Présidence. C’est un succès de la Présidence hellénique et de la Commissaire en charge de cette question, Maria Damanaki. Vous verrez que ce règlement figure dans la longue liste des réussites de la Présidence hellénique.

Je vous rappelle que dans le cadre de cette priorité horizontale, de nombreuses réunions ont été organisées, l’Initiative Adriatique – Ionienne, ledit Med Group qui a de nouveau été mis sur pied après de nombreuses années et qui est en fait le groupe des sept pays méditerranéens par excellence de l’UE. Il y a eu une réunion à Alicante et nous poursuivrons notre coopération.

Nous avons pris de nombreuses initiatives communes pour ce qui est de la gestion des flux migratoires et il est très important de souligner que la présidence italienne – elle aussi une présidence méditerranéenne – poursuivra ces initiatives.

Le cadre élargi est l’importance que nous accordons au voisinage sud, au volet méditerranéen de l’UE et il est très important de souligner également que nous avons eu l’occasion, les sept ministres des pays méditerranéens, de discuter avec le SG de l’Union pour la Méditerranée d’importantes initiatives politiques, l’une d’entre elle étant la réouverture des réunions ministérielles de l’Union pour la Méditerranée.

En ce qui concerne les zones maritimes, celles-ci relèvent des Etats membres, car il s’agit de droits souverains nationaux. De souveraineté nationale quand on parle d’eaux territoriales, de droits souverains nationaux quand on parle de ZEE, d’autres zones, comme la zone archéologique, la zone contigüe, etc.

Toutefois, la position de l’Union européenne et notamment de la Commission européenne qui souligne – et le prouve au moyen d’une étude – que l’exercice des droits prévus par le Traité de l’ONU sur le droit de la mer présente un avantage du point de vue de l’économie et du développement, pour les pays et pour l’Union cela est très important.

UNION EUROPEENNE – BILAN DES ELECTIONS EUROPEENNES

G. IGNATIOU
: J’aimerais savoir si l’Europe a été préoccupée par les résultats des élections, avec Le Pen en France et Farage en Grande-Bretagne, ou encore le discrédit dans lequel sont tombés certains pays, par exemple le taux de participation en Slovaquie qui était de 13%, en République tchèque de 19% et en Grèce, 43% environ.
Comptez-vous, dans le cadre de l’UE, faire quelque chose afin de mobiliser les forces pro-européennes – je rappelle ce que vous aviez présenté au Gazi, au PASOK, avec la task force et comment Hollande a gagné –, comptez-vous entreprendre des actions similaires en tant que ministre des Affaires étrangères ?

Ε. VENIZELOS : La montée de l’extrême droit est un grand problème pour l’ensemble de l’Europe. J’ai à plusieurs reprises dit que quiconque associe la montée de l’extrême droite à la crise économique se trompe.

Il y a des pays qui traversent une profonde crise et qui ne sont pas confrontés à de tels phénomènes et d’autres, dont les performances économiques sont très bonnes et qui en revanche sont confrontés à de tels phénomènes.

Bien naturellement, la situation économique est un paramètre crucial, mais le climat politique est un paramètre encore plus crucial, à savoir la perception des institutions, du discours politique, autrement dit le discrédit du personnel politique, des partis politiques et du système politique alimentent le fascisme, le néonazisme et la violence, bien plus que la crise économique en tant que telle.

Parce qu’il n’est autrement pas justifié qu’ici l’Aube Dorée ait fait un score de 9% aux élections européennes et que cela ne soit pas le cas à Chypre, au Portugal, en Irlande, mais en revanche que l’on retrouve le même phénomène en France, aux Pays-Bas ou en Autriche.

L’euroscepticisme est un concept bien plus large et en réalité il est lié soit aux nationalismes nationaux, qui sont, malheureusement, toujours présents, soit au fait que les peuples ne peuvent être convaincus par l’idée de l’intégration européenne et que celle-ci leur offre quelque chose d’important. C’est ce qui nous préoccupe.

C’est à mon avis, le principal sujet de la discussion que nous avons eue tout à l’heure sur la désignation du nouveau président de la Commission européenne.

DECLARATIONS DU PREMIER MINISTRE DE LA TURQUIE


Κ. FRYSSA
: Que pensez-vous des récentes déclarations de M. Erdogan, à savoir que dans notre pays nous avons des camps de terroristes.

Ε. VENIZELOS : J’estime que M. Erdogan, dans le cadre d’un discours électoral et politique a sans doute créé un malentendu. Il s’est probablement référé à des données qui concernent un autre pays, ou qui sont obsolètes, car nous avons, à plusieurs reprises, reçu les félicitations officielles de la partie turque et au niveau du ministre des Affaires étrangères pour la coopération tout aussi étroite qu’efficace que nous avons en matière de lutte contre le terrorisme et le crime organisé.

Nos services coopèrent dans le cadre du droit international et du point de vue politique, je dirais que nous voyons les choses de la même façon pour ce qui est de ces sujets.

UKRAINE

G. MELNIK : Monsieur le ministre, pouvez-vous commenter la position de la Grèce au sujet des élections présidentielles en Ukraine ? Est-ce que la Grèce reconnaîtra les résultats des élections ? Qu’attendez-vous du nouveau gouvernement ? Et que pensez-vous de l’usage de forces militaires contre le peuple ?

Et une autre question concernant les visas pour les Grecs vivant en Crimée. Avez-vous décidé de la façon dont vous allez délivrer ces visas ? Et une précision concernant votre déclaration du 13 mai, le gouvernement russe n’avait pas reconnu le gouvernement à Kiev, j’entends ledit président.

E. VENIZELOS
: En ce qui concerne le service offert par le consulat aux Grecs de Crimée, nous prendrons toutes les mesures nécessaires car ce service doit être le meilleur qui soit.

En ce qui concerne la reconnaissance ou l’acceptation de manière plus générale des résultats de l’élection présidentielle tenue récemment en Ukraine, la Grèce s’alignera sur la position commune de l’UE, tout en tenant compte auparavant au niveau européen également du rapport des observateurs de l’OSCE.

Toutefois, nous saluons les dernières déclarations du Président Poutine, à savoir que la Fédération de Russie est prête à coopérer avec le Président de l’Ukraine qui sera élu afin de trouver des solutions, si possible au moyen du dialogue direct, des solutions qui permettront de normaliser la situation, car cela est dans l’intérêt des pays concernés et du continent européen en général.

En ce qui concerne les épisodes de Donetsk et l’usage de la violence armée, nous partageons les déclarations faites à ce sujet par Mme Ashton puis par le Secrétaire général de l’ONU, M. Moon dans son intervention.

CHYPRE

Α. PELONI
: Monsieur le président, un bilan de la visite de Biden à Chypre. Pensez-vous que ce regain d’intérêt de la part des Américains au sujet de la question chypriote est positif ou bien est-ce que le gouvernement craint que cela ne créé des pressions compte tenu du fait que, comme l’a dit M. Kerry à M. Kasoulides, il devrait venir éventuellement à Nicosie et à Athènes en septembre.

Ε. VENIZELOS
: M. Kerry est toujours le bienvenue dans la région, tout comme les ministres des Affaires étrangères de tous les pays, notamment des pays jouant un rôle particulier sur la scène politique internationale.

Deuxièmement, comme vous le savez, je suis en contact permanent avec le gouvernement chypriote et notamment avec mon confrère M. Kasoulides avec lequel nous avons eu un entretien téléphonique avant et après la visite du vice-président, de M. Biden et j’attends vendredi, en marge du Conseil informel des Affaires générales, de le rencontrer pour passer en revue la situation et voir à quel stade se trouvent les pourparlers sur la question chypriote.

M. Kasoulides et de manière générale le gouvernement de la République de Chypre ont exprimé, à plusieurs reprises, de façon catégorique, leur satisfaction s’agissant de la visite de Biden, qu’ils qualifient d’historique et accordent une importance particulière au fait que le vice-président Biden a indiqué qu’il n’existe qu’un Etat membre souverain indépendant membre de l’ONU et de l’UE qui est reconnu au niveau international, et il s’agit de la République de Chypre, telle qu’elle existe et telle que représentée par le Président Anastasiades et le gouvernement de la République de Chypre. Cela est très important.

Nous suivons très attentivement toutes les évolutions et les analysons. L’initiative des actions à entreprendre incombe à la République de Chypre, à la partie chypriote grecque qui discute avec la communauté chypriote turque. Nous avons des critères et des impératifs très clairs que le gouvernement chypriote connaît très bien.

CH. MICHAÏLIDIS
: Monsieur le président, pour rebondir sur ce qui a été dit concernant la question chypriote, je voulais vous poser une question suite à la récente déclaration faite par votre homologue, M. Davutoğlu, à savoir qu’il ne reconnaît pas la République de Chypre pour que la Turquie soit tenue de verser les indemnités auxquelles elle a été condamnée par la cour européenne, est-ce que quelque chose a changé ou changera dans la position du gouvernement grec, dans la façon dont il échange et discute au niveau européen avec un pays qui ne reconnaît pas l’existence d’un Etat membre de la communauté européenne ?

Ε. VENIZELOS
: Malheureusement, comme vous le savez, ce phénomène de non reconnaissance de la République de Chypre par la Turquie est très ancien. Seulement la République de Chypre est un Etat membre de l’Union européenne, la Turquie est un pays candidat à l’adhésion et accorde de l’importance à sa perspective européenne.

Par ailleurs, elle accorde une grande importance à sa coopération avec l’Agence européenne de défense et à la Politique de sécurité et de défense commune. Mais tout cela présuppose une coopération avec l’UE des 28. Cela étant, le Conseil de l’Europe et la cour européenne des droits de l’homme sont des institutions prestigieuses et sévères. Lorsqu’un pays ne se conforme pas à une décision de la cour européenne, des mécanismes sont mis en marche, par le biais du Comité des ministres, il y a des sanctions, il y a un problème. Permettez-moi de dire ici que le principal sujet de la discussion sur la situation en Bosnie et Herzégovine tourne autour du non-respect d’une décision de la cour européenne des droits de l’homme, qui est moins importante, puisqu’elle est le résultat d’un recours individuel, que la décision rendue dans le cas de Chypre. Là nous avons un recours interétatique, ce qui est rare et très important.

C’est pourquoi cette jurisprudence revêt une importance historique car le jugement accorde des indemnités sur des recours interétatiques.

GRECS DE L’ETRANGER

CH. MALASPINAS
: Monsieur le président, une question. Lorsque vous vous êtes référés à l’entente nationale, vous avez parlé des Grecs de l’étranger. J’aimerais que vous développiez ce sujet et est-ce que le vote des Grecs de l’étranger mais aussi le rétablissement du Conseil des Grecs de l’étranger s’inscrivent dans ce cadre. Merci.

Ε. VENIZELOS : En ce qui concerne la question des Grecs de l’étranger, nous ne pouvons apparaître de façon divisée au niveau des partis, nous ne devons pas être lâches, tout en conservant le caractère national de notre politique vis-à-vis des Grecs de l’étranger. Car pour les Grecs de l’étranger, il n’y a qu’une seule patrie. Et cette patrie ne peut être une patrie divisée en termes de partis. Et bien entendu cela concerne toutes les questions que vous avez mentionnées et de manière générale l’ensemble de nos interventions auprès de la communauté des Grecs de l’étranger, quel que soit le pays. Et ces initiatives seront développées par M. Gerontopoulos, le Secrétaire d’Etat en charge de cette question.

May 28, 2014