Déclaration de M. D. Avramopoulos- Conférence de presse conjointe à l'issue de la réunion tripartite Grèce-Roumanie-Bulgarie

D. AVRAMOPOULOS  :  Merci Nikolay pour m’avoir donné cette occasion mais aussi pour l’initiative que tu as prise et l’accueil chaleureux que tu nous as réservé. J’aimerais encore te remercier pour l’occasion que tu nous as donnée à nous tous, avec Titus, d’engager un débat sur des questions d’intérêt commun.
Il est très important et utile à la fois que les pays voisins entretiennent des liens d’amitié et aient des contacts permanents, sur toute question ayant trait à notre région mais aussi à notre perspective européenne commune. Je me réjouis de participer à cette réunion tripartite  lors de laquelle, comme Nikolay l’a tout à l’heure affrimé, nous avons discuté, échangé des points de vue sur toute une série de questions d’intérêt commun pour nos pays, pour notre région et pour notre nouvelle patrie qu’est l’Europe.
La Grèce, la Bulgarie et la Roumanie, partenaires et alliés au sein de l’Europe et de l’OTAN unissent leurs forces  en tant que facteurs de sécurité, de stabilité, d’amitié et de coopération dans notre région élargie et mettent en avant les questions majeures que nous sommes invités à faire face dans le cadre de notre coopération euro-atlantique.

L’élargissement de l’Union européenne figure en tête de notre agenda d’aujourd’hui. Nous avons confirmé notre engagement commun de soutenir les pays des Balkans occidentaux dans leur effort d’adhérer à la famille européenne. Nous avons de nouveau confirmé notre position commune pour ce qui est de l’importance que revêt le respect de la part de ces pays des critères de l’Union européenne, tels que, entre autres, l’établissement et le maintien des relations de bon voisinage.

Nous savons tous que le mot « Balkans » est une notion historique avec une connotation positive. Mais aux yeux de certains ce mot a une nuance négative ce que nous sommes déterminés à changer et notre vision à long terme est de rendre les Balkans une oasis et un modèle de coopération et d’amitié pour le reste du monde. Nous sommes déterminés à concrétiser cet objectif.
Nous avons également échangé des points de vue concernant la façon dont nous pourrions intensifier nos efforts en vue de promouvoir la coopération régionale, entre autres, dans le cadre du Processus de Coopération en Europe du Sud-est.
Une autre question majeure qui a été abordée a été la sécurité aux frontières extérieures de l’Union européenne. Un défi que les trois pays essayent de relever, la Grèce étant au centre des pressions en raison de ses frontières maritimes étendues, des pressions qui deviennent de plus en plus accrues en raison des tensions et des crises déclenchées dans la région, comme la crise actuelle en Syrie, une question qui devrait faire l’objet des discussions que nous allons engager lors de la deuxième partie de notre réunion d’aujourd’hui.
Et, enfin, nous avons discuté de la pressante question du cadre budgétaire pluriannuel de l’Union européenne, comme l’a tout à l’heure souligné Nikolay, car le résultat des négociations engagées sur le nouveau budget aura un impact direct sur l’avenir des trois pays mais aussi sur l’Union européenne dans son ensemble. Le résultat de ces négociations déterminera comment et quand nous pourrons espérer voir notre pays sortir de la crise.
En général, je voudrais souligner l’importance qu’accorde la Grèce à la coopération entre les trois pays. La Roumanie, la Bulgarie et la Grèce, constituent un pilier de stabilité en Europe du Sud-est. Nous voulons renforcer davantage cette relation, ce rôle commun d’importance vitale et nous y parviendrons à travers la coopération dont l’établissement a été mis en route entre les différents ministères des trois pays, y compris bien entendu les ministères des Affaires étrangères,
Je voudrais de nouveau remercier Nikolay pour cette initiative et exprimer ma grande joie de me trouver ici à Sofia avec Titus et lui.

Question hors micro concernant la question du nom de l’ARYM

D. AVRAMOPOULOS  :  Vous êtes tous au courant de la question du nom demeurée en suspens les 20 dernières années.
Le nom constitue une condition pour les relations de bon voisinage en vue que la voie soit ouverte pour nos voisins vers l’Union européenne.
Vous savez très bien  que nous avons d’ores et déjà émis des messages d’amitié et de coopération. Même récemment, nous avons proposé à nos voisins la signature d’un protocole d’accord (Memorandum of Understanding). Permettez-moi de signaler que tout en restant figés sur leurs positions, nos voisins nous ont envoyé une lettre suite à notre initiative. Nous avons reçu cette lettre. Toutefois, nous n’avons toujours pas eu de réponse. Lorsque nous aurons une réponse, nous vous dirons quelle position nous allons adopter.
D’autre part, je voudrais encore une fois exprimer les sentiments cordiaux que nous éprouvons pour tous nos voisins. Nous voulons voir cette région de l’Europe devenir partie de la grande famille européenne mais il existe certains termes et modalités  qui doivent être remplis. Par conséquent, vu l’initiative des Nations Unies et les conditions fixées tant par les Nations Unies que par l’Union européenne concernant le règlement de la question, nous attendons, dans un esprit de bonne volonté, la réponse de la part de nos voisins. Nous avons envoyé un message, mais, comme je vous l’ai tout à l’heure dit, nous n’avons toujours reçu  aucune réponse.

Question hors micro sur le rôle de la coopération tripartite Grèce-Bulgarie-Roumanie dans le cadre de l’UE

D. AVRAMOPOULOS  :  Comme vous le savez, il y a dix ans, lorsque la Grèce exerçait la présidence de l’UE, elle a ouvert la voie vers la pleine adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie à l’Union européenne. C’était l’époque de l’élargissement. C’est le destin de notre pays d’exercer la présidence chaque fois que le processus de l’élargissement est en cours.
Nous avons une grande expérience en la matière et aujourd’hui nous œuvrons d’arrache-pied afin que tous les pays de notre région puissent adhérer à la famille européenne. 

Bien évidemment, l’Union européenne a fixé certains termes et modalités
que tous les pays doivent respecter, mais l’élargissement figurera en tête de l’agenda de la présidence hellénique en janvier 2014.
Nous avons discuté de cette question et je peux vous dire que la formation que vous voyez aujourd’hui devant vous, à savoir les trois ministres des Affaires étrangères des trois pays, représente ce que nous voulons justement pour notre région. Nous coopérons dans un esprit d’unité, d’amitié, de bonne foi, de solidarité et de perspective européenne commune. Et, si Nikolay me le permet, car cela revient à sa responsabilité, comme je l’ai tout à l’heure affirmé : nous sommes déterminés à avancer afin de créer une oasis d’amitié et de stabilité dans cette région et assurer un avenir européen pour tous.

Notre coopération se déroule justement dans cet esprit et montre comment les pays lesquels dans le passé ont eu des moments difficiles, peuvent en effet coopérer pour un meilleur avenir. Telle est par ailleurs notre volonté commune pour tous les pays de notre région.

Question hors micro sur les négociations entre Belgrade et Pristina

D. AVRAMOPOULOS  : Je vous remercie. Comme vous l’avons affirmé aujourd’hui, nous œuvrons tous en vue de transformer notre région en une oasis d’amitié et de stabilité. Nous voulons sincèrement que tous nos voisins deviennent bientôt membres de la  famille européenne et la Serbie, est un pays voisin avec lequel nous entretenons nous aussi, comme tous, des relations d’amitié.

Mais comme je l’ai tout à l’heure dit, un dialogue est en cours entre Pristina et Belgrade. Nous  espérons que l’issue de ce dialogue sera positive.

L’Union européenne a fixé ses critères et ses règles qui doivent être respectés par tous. Par conséquent, nous soutenons, nous encourageons et nous incitons toutes les deux parties à coopérer, à approfondir leur dialogue et à parvenir à une solution définitive. Nous voulons que tous deviennent membres de notre famille. Dans cet esprit positif donc nous espérons avoir bientôt les résultats de ce dialogue qui est très important car, en fonction de son issue, nous verrons – et bien entendu l’Europe et l’OTAN – si les conditions sont remplies pour avancer dans ce sens.

November 12, 2012