JOURNALISTE : (question concernant les différends entre l’UE et la Ligue arabe)
G. KATROUGALOS : Nous avons des désaccords. J’ai évoqué la nécessité de parvenir à une déclaration consensuelle en me référant précisément à la nécessité pour nous, Européens, de réaffirmer notre attachement aux valeurs et pas seulement aux politiques. Car certains désaccords qui ont été exprimés au sein de l’Union européenne ne constituent pas seulement une violation de nos politiques. Nous les considérons comme étant une violation des valeurs.
Et, à ce propos, je voudrais dire quelque chose concernant notre position à l’égard du Venezuela. Car il s’agit là d’encore une question à l’égard de laquelle l’UE doit, à notre avis, jouer le rôle d’acteur mondial. Cela signifie que l’UE doit adopter une position autonome et unie, sur la base de ses propres principes, en matière de démocratie, d’Etat de droit et de droits de l’homme.
Qu’est-ce que cela veut dire au sujet du Venezuela ? Qu’il est nécessaire d’assurer une issue démocratique et pacifique. Une issue démocratique signifie que le peuple du Venezuela seulement peut décider de son avenir. Toute ingérence étrangère doit être exclue. Cela signifie que le seul rôle de la communauté internationale est d’intervenir en vue de désamorcer les tensions et d’assurer la tenue d’élections crédibles et équitables, ce qui rendra par conséquent la guerre civile impossible et réunifiera la société et le système politique qui sont profondément divisés.
Dans ce cadre, nous reconnaissons et respectons le rôle de l’Assemblée nationale et de son président pour ce qui est de l’organisation des élections. Toutefois ce qui est important pour nous est l’initiative diplomatique de l’Union européenne portant sur la mise en place d’un Groupe de contact international comprenant des pays européens mais aussi des pays tels que le Mexique, la Bolivie, l’Uruguay lesquels vont jouer le rôle de médiateurs à travers un dialogue politique en vue d’assurer la tenue d’élections crédibles et équitables. Nous attendons avec intérêt la convocation de cette réunion à Montevideo le jeudi et nous sommes convaincus que l’Europe peut jouer un rôle constructif dans ce sens, en faveur de ce que nous voulons, à savoir une issue pacifique et démocratique.
Enfin, je voudrais féliciter Federica Mogherini pour ses efforts visant à unifier les Européens. Comme vous le savez, la semaine dernière les 28 Etats membres de l’UE ont fait une déclaration conjointe. Nous – en tant que Grèce – devrons continuer de faire appel à l’adoption d’une position unie de la part de l’Union européenne, conformément à nos principes.
JOURNALISTE : Vous vous êtes entretenu avec le ministre égyptien. Comment cela s’est déroulé ? Partagez-vous les mêmes points de vue ? Avez-vous discuté avec le ministre égyptien d’une question spécifique avant le sommet ?
G. KATROUGALOS : L’Egypte est pour nous un partenaire stratégique concernant un bon nombre de questions, y compris des questions ayant trait à la sécurité énergétique et à la diversification des ressources. Nous avons eu une discussion très constructive. Nous avons également eu d’autres rencontres - parmi lesquelles la réunion tripartite avec Chypre et le Liban - qui se sont découlées dans le même esprit. La Grèce essaye de devenir un exportateur de stabilité dans la région.
JOURNALISTE : Parlez-nous de la solution à deux Etats…
[question inaudible]
G. KATROUGALOS : Nous soutenons pleinement la solution à deux Etats parce que justement nous sommes toujours – en tant que Grèce - partisans de la loi internationale et des résolutions des Nations Unies. Et nous pensons qu’il n’y a pas d’autre solution pour la Palestine et Israël. Je vous remercie.
February 4, 2019