«Bonjour.
J’ai eu aujourd’hui l’occasion de rencontrer mon homologue britannique, Dominic Raab, ainsi que la sous-secrétaire d’Etat parlementaire au Voisinage européen et aux Amériques, Mme Wendy Morton.
Après la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, la nécessité d’établir des contacts bilatéraux est un besoin impérieux. La dernière visite d’un ministre grec au Royaume-Uni remonte, je note, à 2013.
De nombreuses choses nous unissent à la Grande-Bretagne. Tout d’abord, nous partageons des valeurs communes. La Grèce est le berceau de la Démocratie. Le Royaume-Uni est le berceau de la démocratie parlementaire.
La Grèce et la Grande-Bretagne ont été des alliés traditionnels dans tous les conflits au cours de ces derniers 200 ans.
Etant donné que cette année nous célébrons le bicentenaire du nouvel Etat grec, j’ai rappelé à mes interlocuteurs certains défenseurs britanniques de l’indépendance et la prospérité grecques : George Canning, William Gladstone, David Lloyd George, Winston Churchill.
Je leur ai dit qu’aucun Grec ne saurait oublier Lord Byron, aucun grec ne saurait oublier la contribution de l’amiral britannique Codrington dans la guerre de l’indépendance grecque.
La Grande-Bretagne s’est retirée de l’Union européenne certes, mais elle demeure une puissance importante et reconnue.
Les deux pays exercent une politique étrangère sur la base du droit international. Les deux pays respectent leurs obligations contractuelles émanant du droit international. Que celles-ci concernent des traités signés il y a quelques années, ou encore un siècle.
Nous espérons que nos voisins feront de même.
Dans un même temps, la Grèce et la Grande-Bretagne sont liées par la communauté grecque en Grande-Bretagne et la communauté britannique en Grèce ainsi que par les millions de citoyens britanniques visitant notre pays chaque année.
Sans compter les monuments d’une valeur inestimable de notre patrimoine culturel, qui se trouvent au musée britannique et dont les conditions de restitution à la Grèce devraient de toute évidence être amorcées.
Le principal thème de mes contacts aujourd’hui était la création d’un cadre de coopération bilatérale entre les deux pays à l’ère post-Brexit.
Ce qui devra, bien entendu, être compatible avec nos obligations en tant qu’Etat membre de l’Union européenne, mais aussi exploiter l’immense chapitre de nos perspectives bilatérales.
L’objectif est ambitieux. Celui de créer un partenariat stratégique entre la Grèce et le Royaume-Uni.
J’ai eu l’occasion d’informer en détail mes interlocuteurs de la situation en Méditerranée orientale.
Nous attendons du Royaume-Uni de contribuer, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies et aussi grâce à ses immenses capacités, à la création, en Méditerranée orientale, d’un cadre d’application des règles du droit international, ainsi que de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS). D’ailleurs, le Royaume-Uni a signé la convention UNCLOS.
Certes, en tenant compte du fait que tant la Grèce, que la Grande-Bretagne sont des puissances garantes, nous avons discuté en détail du dossier chypriote et de la prochaine réunion informelle qui, semble-il, aura lieu le mois prochain.
Dans ce contexte, j’ai réitéré la position ferme de notre pays que partage la Grande-Bretagne également. À savoir que la solution doit être basée sur une fédération bicommunautaire bizonale sur la base de Résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies et bien entendu celle-ci devra être compatible avec le droit européen.
Le bicentenaire du nouvel Etat grec est une occasion remarquable de donner un coup d’envoi ambitieux à nos relations bilatérales avec le Royaume-Uni ».
February 2, 2021