Déclaration du ministre des Affaires étrangères, N. Dendias aux journalistes grecs à l’issue de ses contacts en Allemagne (Berlin, 04.11.2020)

J’ai eu une série de contacts importants, tout d’abord avec le Président de la République fédérale, M. Steinmeier, avec le Président du Bundestag, M. Schäuble, la Commission des Affaires étrangères du Bundestag, le Président de la Commission des Affaires européennes, M. Krichbaum ainsi que le député fédéral, M. Sarrazin, responsable de la politique étrangère du Parti des Verts.

J’ai eu l’occasion de leur expliquer les défis que doit relever notre pays et ceux que l’Union européenne doit relever dans la région élargie. J’ai eu l’occasion de leur expliquer de manière détaillée les conséquences de l’attitude infractionnelle de la Turquie, que ce soit en Libye, en Syrie, en Irak, dans le Caucase ou dans les mers tout autour de la République de Chypre, de la Méditerranée orientale, au sud de Castellorizo et autres îles grecques.

J’ai également eu la possibilité de décliner les positions grecques et d’expliquer comment nous avons réussi à conclure trois accords importants avec l’Egypte, l’Italie et dernièrement avec l’Albanie, toujours dans le cadre du droit international et comment la Turquie, qui est elle-même le pays auteur de l’infraction, refuse de venir à la table des négociations et de régler nos différends dans le cadre du droit international, pour ce qui est des zones maritimes. Ce qui unit, tel un maillon, tous les cas d’instabilité dans notre région, est bel et bien la Turquie.

J’ai eu la possibilité de leur expliquer également le risque que comporte le transport de djihadistes de la Syrie en Libye et de la Libye dans le Caucase et de leur expliquer les positions grecques plus élargies.

Enfin, j’ai constaté ce qu’a dit à plusieurs reprises le Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis : à savoir qu’il n’est pas possible que les Etats membres de l’Union européenne équipent – qui plus est d’armes offensives, comme les sous-marins allemands T214 – un pays comme la Turquie qui menace des Etats membres de l’UE, comme Chypre et la Grèce et qui, de manière générale, menace la stabilité dans la région.

Permettez-moi de vous dire que je considère ma présence aujourd’hui à Berlin comme le commencement d’une vaste campagne d’information, d’un effort afin que nous puissions aboutir à une vision européenne claire commune des défis en Méditerranée du sud-est. Un effort afin que nous puissions tous voir les choses de la même façon.

JOURNALISTE : [Hors micro]

Ν. DENDIAS : La conférence au sommet de décembre est une étape importante car les dirigeants de l’Union européenne devront, après la décision du Conseil précédent, réexaminer le comportement de la Turquie entre-temps. Et tant que la Turquie agit comme elle agit, je crois que la réponse de l’Union européenne doit être claire et comprise par le gouvernement turc.

November 4, 2020