Chère ministre, chère Olta,
C'est un grand plaisir d'être de retour à Tirana aujourd'hui, la patrie de Skenderbeu, le héros de notre enfance.
Tirana est la première étape de ma tournée dans les Balkans occidentaux avant, comme vous l'avez mentionné, le sommet du Processus de coopération en Europe du Sud-Est qui se tiendra à Thessalonique dans deux semaines.
L'occasion nous a été offerte d'examiner nos relations bilatérales, les développements internationaux et, bien sûr, la perspective européenne de l'Albanie.
Et je me réjouis d'une rencontre très intéressante avec le Premier ministre Rama, à qui je transmettrai les salutations chaleureuses du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis.
Nos contacts sont très fréquents. Hier, la ministre de la Culture, Lina Mendoni, est arrivée ici à Tirana pour participer à la semaine culturelle grecque.
Je ne suis pas venu à Tirana depuis un an et demi. J'ai eu le plaisir d'être ici et d'annoncer, avec le Premier ministre Rama, notre accord pour saisir la Cour de La Haye de la question de la délimitation de la ZEE et du plateau continental. Et merci d'y avoir fait référence.
L'achèvement de ce processus revêt une grande importance pour nous. Les deux pays souhaitent résoudre leurs différends sur la base du droit international, et en particulier du droit de la mer, l'UNCLOS.
En même temps, je pense qu'en dehors de son importance pour nous deux, cela envoie un message très important à tous les pays. Que c'est la bonne, la seule, l'unique façon de résoudre les conflits.
Et bien sûr, il est important aussi le fait que nous sommes convenus de la manière dont nous allons accélérer l'achèvement de la partie technique afin que nous puissions déposer le compromis à la Cour internationale de justice de La Haye, que j'ai eu l'occasion, comme je vous l'ai dit, de visiter la semaine dernière.
Et en effet, vous avez raison, nos relations bilatérales se sont développées à un point tel que le maintien de la « loi sur l’état de guerre » est un anachronisme et devrait être éliminée. Et sur ce point, je pense que nous sommes convenus que nous devrions travailler pour faire en sorte que les procédures internes pour son abolition soient achevées dès que possible.
Bien sûr, je veux être honnête avec vous. Cela signifie qu'il faut discuter des vrais problèmes, c'est-à-dire des problèmes dont la partie grecque reconnaît l'existence et non des problèmes dont la partie grecque pense qu'ils n'existent pas.
Et bien sûr, toute tentative de créer et de discuter de questions inexistantes aura, je le crains, des conséquences à de multiples niveaux, par exemple, sur la nécessité pour la Grèce de soulever des questions qui concernent également votre propre processus d'adhésion.
En tout état de cause, nous pensons que la Minorité ethnique hellénique ici en Albanie, ainsi que la communauté albanaise vivant et travaillant en Grèce, constituent un pont entre nos deux pays. Et c'est pourquoi nous devrions discuter et nous avons discuté des questions qui concernent les deux groupes, à la fois la minorité ethnique hellénique et la communauté albanaise qui vit et travaille en Grèce.
Je comprends aussi très bien la question des pensions. Et c'est très important, et il y a une discussion pour que nous puissions mettre en route un règlement de cette question qui concerne les personnes qui ont travaillé et contribué à l'économie.
Je voudrais également dire que j'ai eu le plaisir de rencontrer ce matin des membres de la minorité ethnique hellénique de Himarra, qui m'ont fait part de leurs propres problèmes, des problèmes qui méritent aussi d'être discutées entre nous.
J'ai également eu l'honneur d'être reçu par Sa Béatitude l'archevêque Anastasios de Tirana, de Durrës et de toute l'Albanie, avec qui j'ai eu une longue discussion.
Pour ce qui est maintenant de nos relations, je pense qu'il est important que nous parlions du commerce bilatéral, des investissements, de la manière dont nous pouvons promouvoir notre économie, ainsi que de la manière dont nous pouvons approfondir davantage nos relations. Nous avons discuté des questions liées à l'énergie.
Nous avons également abordé la question de la guerre en Ukraine, que l'Albanie est également appelée à gérer dans le cadre de la présidence du Conseil de sécurité le mois prochain. Et je voudrais féliciter l'Albanie, car en tant qu'allié de l'OTAN et pays candidat à l'adhésion à l'UE, elle adopte toutes les décisions de l'UE. Et en fait, je pense que l'Albanie peut être un exemple pour les autres pays qui ne suivent pas la tactique albanaise, c'est-à-dire un alignement total sur les positions communes de notre famille européenne.
Je tiens également à dire que nous remercions l'Albanie de soutenir notre candidature pour la période 2025-26.
Enfin, je voudrais faire une référence spéciale à la perspective européenne de l'Albanie. La Grèce soutient pleinement l'ouverture immédiate des négociations d'adhésion avec l'Albanie et la Macédoine du Nord. Et elle est tout à fait disposée à continuer à fournir une assistance technique et à faire tout son possible pour débloquer les négociations, ce qui, comme nous le savons, ne concerne pas l'Albanie.
Nous pensons que la perspective européenne des Balkans occidentaux est une voie à sens unique pour notre région. Surtout dans la conjoncture actuelle, où l'attention portée à l'Ukraine permet aux forces révisionnistes de tenter de déstabiliser notre région au sens large. Je pense que nous devons travailler ensemble pour éviter que cela ne se produise. Pour que nous puissions construire un avenir européen de paix, de stabilité, de prospérité et de coopération dans notre région.
Je tiens à vous remercier de votre hospitalité aujourd'hui et à vous dire que j'espère vous accueillir en votre qualité de ministre pour la première fois à Athènes.
Merci beaucoup.
May 23, 2022