Déclaration du ministre des Affaires étrangères, N. Dendias à l’issue de sa rencontre avec la vice-présidente du Conseil des ministres et ministre des Affaires étrangères, le Dr Turković (Sarajevo 29.01.2021)

Déclaration du ministre des Affaires étrangères, N. Dendias à l’issue de sa rencontre avec la vice-présidente du Conseil des ministres et ministre des Affaires étrangères, le Dr Turković (Sarajevo 29.01.2021)« Chère ministre,

Dobro jutro. Hvala na gostoprimstvu [Bonjour. Je vous remercie de votre accueil]

Je me réjouis particulièrement de me trouver aujourd’hui ici, dans la ville historique de Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine.

Je voudrais aussi vous remercier de votre geste fort aimable de porter ce foulard aux couleurs de mon pays. Je l’apprécie beaucoup. Je vous remercie.

La Grèce a contribué toutes ces années aux efforts consentis pour la reconstruction de la Bosnie-Herzégovine, comme la ministre a eu par ailleurs la gentillesse de le reconnaitre, suite au conflit désastreux des années ‘90. Plus particulièrement, la Grèce a, entre autres, contribué à la reconstruction du bâtiment d’amitié entre la Grèce et la Bosnie-Herzégovine, que nous aurons bientôt l’honneur et le plaisir de visiter.

Heureusement, nos pourparlers aujourd’hui ne se sont pas seulement concentrés sur les efforts de reconstruction du passé. L’occasion nous a été offerte de discuter de moyens permettant de renforcer davantage notre coopération bilatérale importante dans tous les domaines, en commençant par le dialogue politique.

Il s’agit de ma première visite à Sarajevo en ma présente qualité. Et la première visite d’un ministre grec des Affaires étrangères il y a cinq ans. Et je dois dire que nous sommes en retard, j’en suis sûr madame la ministre. J’aurai également une série de rencontres importantes. Je m’entretiendrai avec le président du Conseil des ministres. Et par la suite avec la présidence collégiale de la Bosnie-Herzégovine.

Lors de tous mes entretiens, un accent particulier est mis et sera mis sur la coopération économique ainsi que sur la promotion de nos relations dans le domaine de la culture.

A ce propos, c’est un plaisir particulier pour moi de souligner que le grec moderne est enseigné à Sarajevo et à Banja Luka. J’espère que dès que les conditions le permettront, les cours reprendront avec la présence physique des élèves bien évidemment.

Comme la ministre l’a tout à l’heure également indiqué, la pandémie est un facteur contre lequel nous devons lutter, un facteur qui a durement touché le monde entier. C’est la définition même du défi mondial. Et cela constitue également une épreuve en matière de solidarité.

Comme nous l’avons à plusieurs reprises souligné, nous devons soutenir en tant qu’Union européenne les pays des Balkans occidentaux pour qu’ils puissent faire face aux conséquences de la pandémie.

Dans ce contexte, nous avons décidé de fournir un soutien clair et tangible aux établissements hospitaliers de la Bosnie-Herzégovine.

Il a été décidé, comme j’ai eu le plaisir de l’annoncer à mon homologue, de fournir une aide économique à trois hôpitaux. Tout d’abord, nous soutiendrons l’hôpital « Abdullah Nakas » à Sarajevo, à travers une donation à hauteur de 50 000 euros. Nous allons également soutenir la Clinique universitaire à Banja Luka ("University Clinical Centre of the Republika Srpska") à travers une aide d’un montant similaire. Et, enfin, nous fournirons une aide à hauteur de 30 000 euros à la Clinique universitaire de Mostar ("University Clinical Centre of Mostar").

Aujourd’hui, j’ai également l’occasion de réitérer l’attachement ferme de mon pays à l’intégration des pays des Balkans occidentaux à l’Union européenne. La Grèce a adhéré à la Communauté économique européenne à l’époque il y a quatre décennies, en devenant le premier pays de la péninsule balkanique à y adhérer.

Dans quelques années, les pays balkaniques pourraient représenter au moins un quart des membres de l’Union ce qui était inimaginable il y a trente ans.

Notre engagement est un engagement à long terme. Cela se reflétait dans l’Agenda de Thessalonique qui a été adopté en 2003. Nous demeurons pleinement attachés à ce processus. Puisque nous pensons que telle est la seule voie vers la paix, la stabilité et la prospérité dans la région mais aussi au sein de l’Union européenne en général.

Nous ne devons pas permettre aux fantômes du passé de hanter et de menacer notre avenir commun.

Les pays de la région doivent adhérer à un certain moment à l’Union européenne, sur la base de la conditionnalité et des principes de la performance individuelle. Nous espérons par conséquent que la Bosnie-Herzégovine procédera aux actions nécessaires qui aideront le pays à se rapprocher de l’Union européenne.

Je me trouve ici aujourd’hui pour soumettre des propositions concernant l’assistance technique en matière de mise en œuvre de politiques de l’UE.

A cet égard, permettez-moi de féliciter toutes les parties de la conclusion de l’accord politique permettant la tenue d’élections municipales à Mostar. Permettez-moi également de signaler l’importance que nous accordons à la nécessité que la Bosnie-Herzégovine s’aligne sur les positions et les décisions de l’UE. Et, pour ce qui est notamment de positions et de décisions ayant trait à la Méditerranée orientale.

Dernier point mais également important, j’ai aujourd’hui et j’aurais l’occasion de discuter avec tous mes interlocuteurs des développements régionaux.

Nous apprécions notre coopération dans le cadre du Conseil de coopération régional (Regional Cooperation Council) dont le siège se trouve ici à Sarajevo. Nous aspirons au renforcement de cette coopération tout au long de la Présidence grecque du Processus de coopération de l’Europe du Sud-est (South-East European Cooperation Process) qui commence en juillet.

En guise de conclusion, j’aimerais mettre en avant l’importance que revêt la promotion des relations de bon voisinage sur les fondements solides du droit international. Telle est depuis des décennies la position de la Grèce et je dois dire notre satisfaction que la plupart – malheureusement pas tous – des pays de la région élargie partagent les mêmes principes fondamentaux.  Apparemment, la Grèce et la Bosnie-Herzégovine sont sur la même longueur d’onde à cet égard.

Et dans ce contexte, je me réjouirai d’accueillir la ministre à Athènes dans un avenir très proche. Ce serait pour moi un grand plaisir de l’accueillir, ce qui me donnera l’occasion de ne plus l’appeler « Madame la ministre » et de la tutoyer en l’appelant Bisera.

Je vous remercie de votre aimable accueil ».

January 29, 2021