C’est toujours un plaisir particulier d’accueillir mon cher ami et collègue, Nikos Christodoulidis, ministre des Affaires étrangères de la République de Chypre. Nous avons particulièrement axé notre attention, comme il est normal, sur le comportement infractionnel persistant de la Turquie qui se manifeste de l’Irak jusqu’en Libye, en déstabilisant toute notre région élargie.
Il est toutefois également important le fait que nous avons constaté la formation d’un front diplomatique cohérent qui est axé sur le droit international.
La réponse tant de la République de Chypre que de la Grèce, est fermement attachée au droit international et, bien évidemment, aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
Tant le Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, que moi-même, avons, à maintes reprises, pris position concernant ce que constitue une ligne rouge pour la Grèce.
En outre, la Grèce et Chypre émettent une puissance douce s’étendant sur l’une des plus larges régions auxquelles nous ne nous soyons jamais adressés. Des Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite jusqu’au Sahel.
En tant que membres de l’Union européenne dont la souveraineté et les droits souverains sont violés par le comportement infractionnel de la Turquie, la Grèce et Chypre ont à plusieurs reprises soulevé cette question au sein de la famille européenne.
La famille européenne a à maintes reprises dénoncé le comportement turc, a imposé des sanctions et a demandé à la Turquie de se conformer aux exigences du droit international.
La Turquie reste sourde à cela et persévère dans son comportement provocateur. Elle a annoncé la réalisation de plus de recherches qui, si elles sont menées, ouvriront la boîte de Pandore dans notre région.
Je veux être tout à fait clair à cet égard : si la Turquie, même hypothétiquement, veut transformer la Grèce en une île dans le lac ou la mer de la Turquie, elle doit l’oublier.
Je répète, elle doit l’oublier.
Lors du prochain Conseil des Affaires étrangères, la question du comportement infractionnel de la Turquie fera l’objet d’un examen minutieux.
Car l’agressivité turque affecte les principes sur lesquels l’Union européenne est axée et les viole.
Ankara ne se verra obligée de changer d’attitude que si elle comprend que son comportement illégal et agressif entraîne des conséquences.
En ce qui me concerne, je veux vous dire que je suis un éternel optimiste.
J’espère que la Turquie comprendra que le comportement infractionnel et la politique de la canonnière, déguisée ou réelle, ne lui offriront aucune opportunité, ni pour elle, ni pour la société turque et l’économie du pays.
C’est le droit international et l’avenir européen qui lui offriront des opportunités. Près de l’Union européenne ou au sein de celle-ci, si elle le veut toujours, près ou au sein de la famille européenne. Près ou faisant partie d’un projet qui et le plus démocratique et le plus ambitieux dans l’histoire de l’humanité.
Avec M. Christodoulidis nous avons également abordé les perspectives de la question chypriote qui demeure toujours une question nationale majeure pour la Grèce.
Notre objectif est la reprise des négociations sur la base des résolutions y relatives du Conseil de sécurité des Nations unies et de l’acquis européen, avec la suppression des garanties et du droit d’ingérence, et avec, bien évidemment, le retrait de l’armée d’occupation.
En outre, nous avons examiné l’évolution et la dynamique du réseau de partenariats que nous développons dans la région de la Méditerranée orientale et dans la région élargie. Des partenariats qui contribuent, ce qui est communément admis, à la stabilité régionale, en promouvant un agenda positif de développement et de prospérité dans notre région élargie.
Autrement dit, là où la Turquie agit de manière déstabilisatrice, la Grèce et Chypre agissent de manière constructive.
Ce n’est pas par ailleurs une coïncidence que des pays tels que les Etats-Unis et la France se montrent vivement intéressés à participer à ces efforts dans de domaines de plus en plus nombreux.
Et je tiens à réitérer que ces partenariats ne vont à l’encontre de personne. Ils n’excluent personne. Au contraire, ils sont ouverts à tous ceux qui partagent ou qui sont prêts ou disposés à partager les mêmes principes et valeurs que nous, à savoir les relations de bon voisinage et le respect du droit international et du droit de la mer.
Niko, je voudrais encore une fois te souhaiter la bienvenue dans la capitale de l’hellénisme.
July 3, 2020