« Cher Đorđe, c’est un plaisir pour moi de t’accueillir aujourd’hui à Athènes. Notre rencontre nous offre encore une occasion de renforcer les relations entre nos deux peuples, des relations qui datent depuis la révolution grecque.
Votre compatriote, Vaso Brajević, connu sous le nom de Vasos Mavrovouniotis, a combattu et fut blessé au cours de la révolution grecque et par la suite il a servi l’Etat grec nouvellement établi. Et je me suis beaucoup réjouis que tu aies rendu visite aujourd’hui au cimetière d’Athènes pour honorer sa mémoire.
Nous, en Grèce, nous célébrons cette année le Bicentenaire du début de la guerre d’indépendance grecque. Et à cette occasion, nous honorons la mémoire des héros de cette grande lutte nationale.
Aujourd’hui, bien évidemment, nous n’avons pas seulement parlé de nos liens historiques. Nous avons exploré les possibilités de renforcement de notre coopération bilatérale. Tout d’abord dans le domaine économique où il existe un fort potentiel d’amélioration.
Nous avons également discuté de la coopération militaire. La Grèce est fière d’avoir assumé la protection de l’espace aérien du Monténégro depuis l’adhésion de ce dernier à l’OTAN en juin 2018, dans le cadre de la mission de l’OTAN y relative.
Et j’aimerais à cette occasion annoncer – comme je te l’ai dit aussi tout à l’heure- la décision du gouvernement de Mitsotakis d’instituer la remise d’un prix annuel appelé « Vasos Mavrovouniotis ». Ledit prix sera décerné aux étudiants monténégrins effectuant leurs études dans les écoles militaires grecques.
Nous avons également parlé de notre coopération énergétique. J’ai mis l’accent sur l’importance capitale qu’accorde le gouvernement de Mitsotakis au développement de plaques tournantes énergétiques à travers tant la construction de gazoducs que l’installation de terminaux de gaz naturel liquéfié en Grèce. Des terminaux qui renforceront la sécurité énergétique des pays de la région élargie. J’ai cité en exemple le gazoduc TAP mais aussi l’interconnecteur vertical de la mer Ionienne-Adriatique.
Par ailleurs, la sécurité énergétique est l’une des raisons de la revalorisation de nos relations avec les pays du Golfe, tels que l’Arabie saoudite, où je me suis rendu avant-hier, avec le ministre grec de la Défense, Nikos Panagiotopoulos et où nous avons signé une série d’accords.
S’agissant de la perspective européenne du Monténégro, l’occasion m’a été offerte de saluer les réformes que promeut votre gouvernement en vue de consolider l’Etat de droit et lutter contre la corruption.
Je vous ai signalé que nous sommes à vos côtés dans vos efforts pour devenir membre de notre famille, de l’Union européenne.
Et j’ai fait part de la volonté de mon pays de fournir de l’assistance technique aux négociations d’adhésion sur la base des propositions concrètes que je vous ai remises.
J’ai donc eu, cher ami, cher ministre, l’occasion de réitérer l’attachement de la Grèce à l’agenda de Thessalonique et notre soutien ferme à la perspective européenne des Balkans occidentaux, et ce toujours conformément à la conditionnalité connue.
Toutefois, je vous ai dit que l’Union européenne devrait transmettre un message clair dans ce sens ce que je signalerai de nouveau lors du prochain Conseil des Affaires étrangères lorsque se tiendra le débat sur les Balkans occidentaux.
Nous allons aborder lors du repas le défi lié à la question des réfugiés et migratoire auquel est confrontée l’Europe dans son ensemble. Nous allons également débattre des efforts que vous déployez au Monténégro et à cet égard permettez-moi de vous en remercier.
Et, de plus, en vue de la présidence grecque de l’Initiative pour la Coopération en Europe du Sud-est, nous avons discuté des initiatives et des formes de coopération au niveau régional.
En outre, nous aurons l’occasion par la suite, ainsi que lors de la réunion à cinq parties qui commence ce mardi sur la question chypriote à Genève, de dresser le bilan de mes récentes visites à Ankara, au Caire et à Ryad.
J’aimerais dans ce contexte affirmer publiquement aussi que la Grèce pense que les déclarations provenant de la Turquie concernant une solution à deux Etats ou une fédération ne contribuent pas dans le sens de l’atteinte d’un bon résultat lors des discussions qui débuteront à Genève ce mardi, dans le cadre de la réunion à cinq parties.
J’aimerais monsieur le ministre vous remercier de nouveau d’être venu ici. Permettez-moi de dire que nous en Grèce considérons les Balkans occidentaux comme étant une région où il y a de nombreux pays amis de la Grèce.
Nous sommes toujours préoccupés par les tentatives d’autres pays ayant d’agendas différents, non pas d’agendas européens mais des agendas qui ne sont pas favorables à notre région, d’imposer leur présence dans ces pays, en essayant de faire revivre la grandeur impériale du passé. Nous ne pensons pas que ce chemin conduira notre région à l’avenir. Ce qui conduira les Balkans occidentaux, les Balkans, nous tous au 21e siècle est la perspective européenne, les valeurs européennes, l’entente et le bon voisinage.
Je voudrais encore une fois vous remercier beaucoup de votre présence aujourd’hui ici à Athènes ».
April 23, 2021