Déclaration du ministre des Affaires étrangères, N. Dendias à l’issue de sa rencontre avec son homologue libanais, Nassif Hitti (Beyrouth, 19.02.2020)

Déclaration du ministre des Affaires étrangères, N. Dendias à l’issue de sa rencontre avec son homologue libanais, Nassif Hitti (Beyrouth, 19.02.2020)Je vous remercie cher collègue.

C’est un grand plaisir pour moi de me trouver aujourd’hui à Beyrouth et de m’entretenir avec vous. Je vous souhaite tout le succès dans vos nouvelles fonctions.

J’ai eu également l’honneur d’être reçu par le Président du pays, le Président du parlement, tandis que par la suite je serai également reçu par le Premier ministre.

Les relations entre le Liban et la Grèce sont axées sur des bases d’amitié et de respect mutuel solides. Cela a été confirmé aujourd’hui lors des discussions que j’ai eues et je m’en réjouis particulièrement.

Nous sommes convenus d’explorer de nouveaux moyens qui nous permettront d’approfondir davantage nos relations politiques, économiques et culturelles, tant au niveau bilatéral que dans le cadre de notre partenariat tripartite avec Chypre qui a apporté à ce jour des résultats positifs.

J’ai assuré mes interlocuteurs de la volonté de la Grèce de jouer un rôle constructif dans le renforcement ultérieur des relations entre l’UE et le Liban et fait part de notre soutien au programme de réformes mis en place par le nouveau gouvernement du Liban.

En outre, on a échangé sur des questions régionales ayant trait à notre voisinage commun, la Méditerranée orientale, la Mare Nostrum, comme l’a affirmé mon collègue. Nous avons exprimé notre soutien à l’atteinte d’une solution politique, sous l’égide des Nations Unies, tant en Libye qu’en Syrie.

S’agissant de la Syrie, j’ai écouté avec un grand intérêt les points de vue de mes interlocuteurs, ici au Liban. J’ai salué de la part de la Grèce les énormes efforts que consent le Liban pour accueillir les réfugiés et répondre à leurs besoins. Il s’agit d’une question qui suscite de vives préoccupations à nos deux pays, puisque la Grèce est le premier pays d’accueil en Europe.

Nous avons également discuté de la situation en Libye qui est une source d’inquiétude pour tous les pays. Nous pensons que la cessation des hostilités et des ingérences étrangères revêt une importance primordiale.

L’occasion m’a été également offerte de débattre avec mon collègue de la décision qui a été prise lundi dernier lors du Conseil des Affaires étrangères de l’UE concernant le lancement d’une nouvelle opération visant à assurer le respect de l’embargo sur les armes en Libye.

En tant que pilier de stabilité en Méditerranée, la Grèce est prête à apporter sa contribution dans ce sens par tous les moyens dont elle dispose et soutiendra les efforts de l’envoyé spécial de l’ONU, Ghassan Salamé, en vue de l’atteinte d’une solution politique au conflit en Libye.

Pour ce qui est des protocoles d’accord conclus entre Ankara et M. Sarraj, j’ai réitéré notre position, à savoir que ceux –ci sont nuls et non avenus, n’entrent pas dans le champ d’application du droit international, n’entrainent aucun effet juridique, alimentent la guerre civile et constituent une tentative des puissances étrangères de consolider leur présence en Libye. En outre lesdits protocoles d’accord entrainent l’internationalisation du conflit en violant les droits souverains de la Grèce et par conséquent constituent une menace pour la paix et la stabilité en Méditerranée orientale.

Et je dois vous dire qu’après mes récentes rencontres avec un bon nombre de partenaires de la Grèce qui sont des membres de la Ligue arabe, j’ai le sentiment que les efforts de la Turquie d’étendre son influence sur les régions de l’ancien Empire ottoman suscitent l’inquiétude et de vives réactions.
Enfin, je voudrais vous remercier cher collègue de  l’accueil que vous m’avez réservé. Nous sommes convenus de maintenir nos contacts et de poursuivre l’échange de vues dans l’intérêt de nos peuples  ainsi que dans l’intérêt de la paix et de la stabilité dans la région.

February 19, 2020