N. DENDIAS : Cher ami, je me réjouis réellement d’être à Belgrade tout en profitant de votre l’hospitalité généreuse.
L’occasion nous a été offerte d’échanger sur un large éventail de questions ainsi que de discuter des moyens qui nous permettront de renforcer davantage nos liens excellents. Des liens qui sont axés sur l’amitié étroite qui unit nos peuples, sur notre patrimoine religieux commun ainsi que sur notre rapprochement culturel.
Au niveau politique, la 3e réunion du Conseil de coopération de haut niveau entre la Grèce et la Serbie qui se tiendra à Athènes le 11 décembre, sera une importante occasion de marquer une nouvelle étape dans nos relations bilatérales.
Une coopération non seulement sur le plan politique mais aussi dans plusieurs domaines tels que l’économie, l’interconnectivité au niveau des axes routiers et des chemins de fer, l’énergie, les services numériques, ainsi que dans le domaine du commerce.
Les Grecs et les Serbes se sont toujours soutenus mutuellement. Dans les bons et les mauvais moments.
Aujourd’hui la Grèce est le plus fervent partisan de la perspective européenne de la Serbie. Pour nous, il est clair que la Serbie appartient à la famille européenne, tout comme les autres pays des Balkans occidentaux. Et nous sommes prêts à aider nos voisins afin que leur parcours européen soit couronné de succès.
L’adhésion à l’UE constitue un élément fondamental pour l’instauration de la paix, de la stabilité et de la prospérité dans notre région. Le projet européen ne saura finaliser sans les pays des Balkans occidentaux à la condition bien évidemment que ces pays honorent leur obligation de respecter les critères et les modalités y relatifs.
A cette occasion, je saisis l’opportunité pour féliciter la Serbie, le peuple serbe et le gouvernement serbe pour les réformes économiques impressionnantes qui ont été récemment mises en place et lesquelles ont d’ores et déjà apporté d’importants résultats.
Avec mon homologue nous avons également débattu d’une série de questions d’intérêt régional.
Nous avons discuté des développements récents dans les Balkans mais aussi dans la région de la Méditerranée orientale, où on assiste à une escalade constante des violations de la légalité internationale par la Turquie.
La Grèce a été reconnue en tant que pilier de stabilité dans la région et par conséquent, elle apprécie beaucoup les efforts consentis par la Serbie visant à promouvoir la stabilité dans son voisinage.
C’est pourquoi notre position à l’égard du statut de Kosovo restera immuable jusqu’à ce qu’un accord final soit atteint, comme l’a par ailleurs confirmé le Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, lors de ses récents entretiens avec le Président M. Vucic et la Première ministre Mme Brnabic.
En outre, nous avons abordé la question chypriote, en signalant l’importance de la réouverture du processus de négociation en vue de parvenir à une solution axée sur les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Nous apprécions beaucoup la position de principe de la Serbie à l’égard de la question chypriote tout comme le fait qu’elle continue toujours de participer à la force de maintien de la paix de l’ONU sur l’île, l’UNFICYΡ.
Le partenariat tripartite avec Chypre [la Grèce et la Serbie] – question soulevée par mon cher collègue – est quelque chose que nous acceptons avec plaisir et faciliterons sa réalisation dans un avenir proche.
En concluant, j’aimerais vous remercier de nouveau cher collègue du dialogue constructif et de votre hospitalité et compte bien vous rendre la pareille bientôt à Athènes.
JOURNALISTE : Monsieur le ministre, dernièrement la confiance des pays des Balkans en l’Union européenne a été considérablement ébranlée, en raison du rejet de la demande de Skopje et de Tirana relative à l’ouverture des négociations d’adhésion. Comment la Grèce pourrait-elle jouer un rôle plus déterminant à cet égard, vu que la région des Balkans est nos environs naturels, nous la connaissons et je pense que nous la connaissons mieux que les autres pays de l’Europe centrale ? Merci.
Ν. DENDIAS : Je vous remercie de cette question. Je l’apprécie beaucoup. Comme vous le savez, l’élargissement de l’Union européenne aux Balkans occidentaux constitue un axe principal, la pierre angulaire de la politique étrangère grecque. C’est notre stratégie de longue date et ce non pas parce que celle-ci est axée sur nos intérêts nationaux -ce qui est en fait le cas- mais parce que nous pensons qu’elle est conforme aux valeurs de l’Union européenne.
Nous sommes par conséquent, je ne peux pas dire étonnés, car nous avons préalablement tenu des discussions, mais je dirais que nous ne sommes pas contents que ces pays, la Macédoine du Nord et l’Albanie, n’aient pas obtenu une date [d’ouverture des négociations] lors du dernier Conseil européen. Ce que nous avons voulu faire et ce que le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis essaye de faire est de changer cette décision. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir afin que ces pays, la Macédoine du Nord et l’Albanie, obtiennent une date. Et nous faciliterons leur parcours vers l’Union européenne. Bien évidemment tout cela dépend du respect des critères européens de la part de ces pays. Soyons honnêtes. On n’accorde des faveurs à personne. Nous promouvons l’avenir commun européen qui est axé sur l’acquis communautaire. C’est cela que nous faisons, les amis sont faits pour ça, c’est cela que soutient la Grèce. La Grèce est un vrai ami tant de la Macédoine du Nord que de l’Albanie. Tel est l’objectif que nous nous sommes fixé.
November 14, 2019