Déclaration du ministre des Affaires étrangères, N. Dendias à l’issue de sa rencontre avec son homologue slovène, Α. Logar (Ljubljana, 18.09.2020)


Déclaration du ministre des Affaires étrangères, N. Dendias à l’issue de sa rencontre avec son homologue slovène, Α. Logar (Ljubljana, 18.09.2020)
J’ai eu aujourd’hui la joie de rencontrer mon collègue slovène, le Dr Anze Logar, avec lequel je me suis entretenu sur nos relations bilatérales et la situation dans la région de la Méditerranée orientale. Nous avons constaté que nos relations sont exceptionnelles. Nous avons également constaté que nous les avions négligées un peu. Dix années se sont écoulées avant qu’un ministre grec n’effectue une visite ici, en Slovénie, à Ljubljana. Cela ne se répètera pas. Nous avons décidé de nous voir plus fréquemment.

Je l’ai également informé de la situation concernant la question migratoire et je l’ai remercié chaleureusement, je le redis publiquement, de l’aide humanitaire que la Slovénie a de suite envoyée à la Grèce.

Nous avons échangé des vues sur le nouveau système européen d’asile et j’ai réitéré les positions grecques sur la répartition équitable des responsabilités et non la répartition disproportionnée au détriment des Etats périphériques de l’Union européenne.

Nous avons eu l’occasion d’aborder la situation en Méditerranée orientale, des actions et des politiques de la Turquie visant à saper la stabilité régionale. Tant en mer, en Méditerranée orientale, qu’en Libye, en Syrie et en Irak.

Comme vous le savez, la Turquie a retiré son navire de forage et ses navires de guerre du plateau continental grec. C’est un signe positif, mais nous devrons nous assurer que la Turquie croit vraiment en cette approche. D’un autre côté, la Grèce, nous l’avons dit à plusieurs reprises, est toujours prête à dialoguer, mais pas sous la menace ou la pression du chantage. Un dialogue dans le cadre du droit international, du droit international de la mer, sur la question faisant l’objet de notre différend, à savoir la Zone économique exclusive et le plateau continental.

L’attitude infractionnelle de la Turquie, sera abordée la semaine prochaine au niveau européen également, où la manifestation de la solidarité européenne est nécessaire. L’UE a établi une liste de sanctions qui sera soumise au Conseil et l’application de ces sanctions dépendra de l’attitude de la Turquie. J’espère que nous n’aurons pas besoin d’en arriver là.

Nous avons également eu l’occasion de discuter de la prochaine présidence slovène au deuxième semestre de l’année 2021, que la Grèce attend avec intérêt ainsi que de la perspective d’adhésion des Balkans occidentaux, de la perspective européenne des Balkans occidentaux, une perspective qui avait débuté en 2003 sous la présidence hellénique avec ledit agenda de Thessalonique.

Cette perspective, que la Slovénie peut encourager et faciliter lors de sa présidence, renforcera l’accord signé avec les Etats-Unis entre Belgrade et Pristina, sur la normalisation de leurs relations. Nous soutenons le dialogue y afférent qui se déroule avec la facilitation de l’Union européenne et j’ai assuré mon interlocuteur que nous continuerons de travailler étroitement sur ces questions pendant la présidence slovène, mais aussi avant et après celle-ci.

Nous avons, comme vous pouvez vous l’imaginer, discuté du Covid et de l’effort déployé par l’Europe pour apporter une réponse au grand défi de la pandémie qui se présente à nos sociétés. Nous sommes convenus du fait que des règles communes doivent exister et que la situation présente n’est pas gérable, elle créée de gros problèmes de communication entre les Etats et les peuples. Et comme de coutume, des réponses européennes uniques doivent être apportées aux grands problèmes.

J’ai eu, enfin, la joie de me positionner, lors de notre rencontre – mais permettez-moi de le faire ici aussi – à l’égard des médias, face à une demande la Slovénie de devenir membre de l’initiative pour la Méditerranée, aujourd’hui le Med7.

La Grèce soutiendra dorénavant la position slovène, la demande slovène. Et j’ai dit à mon ami le ministre que je suis à sa disposition pour faciliter cette demande.

La Grèce souhaite que la Slovénie, un pays avec une position stratégique, entre l’Europe centrale et les Balkans, avec un accès sur la Méditerranée, devienne membre de cette initiative et j’espère que la prochaine fois que je serais à Ljubljana nous parlerons du MED8.

Je te remercie beaucoup de l’accueil, mon cher Anze. Je serais très heureux d’être reçu au Parlement aussi et je dois dire que j’espère avoir très prochainement l’occasion de te rendre la pareille à Athènes. Mais nous nous retrouverons très vite, puisque lundi nous serons ensemble à Bruxelles.

Je vous remercie.

September 18, 2020