J’ai la grande joie de me trouver aujourd’hui à Prague et de m’entretenir, dans ce palais magnifique, avec mon ami et collègue, le ministre des Affaires étrangères de la République tchèque, Tomas Petricek, avec lequel nous avons eu l’occasion de débattre des questions bilatérales mais aussi des questions d’intérêt européen et régional.
Tout d’abord, nous avons examiné le niveau de nos relations bilatérales qui est excellent, dois-je dire, mais qui doit encore être amélioré, nous avons discuté de la possibilité d’élargir notre coopération dans les domaines de l’économie, des investissements et du commerce.
Comme Tomas l’a tout à l’heure affirmé, nos échanges ont atteint 750 milliards de dollars mais cela ne signifie pas que leur volume ne peut pas augmenter davantage. Il y a beaucoup de choses à faire dans le domaine commercial et dans celui des investissements mutuels et du transfert de savoir-faire de part et d’autre.
Nous avons discuté, comme Tomas l’a également affirmé, de la Biélorussie. Pour la Grèce, la question de la Biélorussie est une question de démocratie, d’application de l’Etat de droit et des droits de l’Homme. La Grèce se trouve loin de cette région. Elle soulève des questions de principe. Elle est déterminée à suivre l’exemple des dirigeants des pays de l’Union européenne qui sont plus près de la Biélorussie et connaissent mieux la situation. La République tchèque figure parmi ces pays. C’est pourquoi nous avons discuté en détail avec Tomas des actions qui pourraient être entreprises en vue de faciliter la situation en Biélorussie. De faire preuve de notre attachement aux droits de l’homme et à l’Etat de droit, sans pour autant provoquer des effets secondaires indésirables.
La Grèce suivra l’exemple des pays se trouvant beaucoup plus près de la Biélorussie pour ce qui du règlement de cette situation inacceptable.
Bien évidemment, l’occasion nous a été offerte de débattre de manière approfondie de la question migratoire. Nous nous sommes tout d’abord penchés sur les causes de ce phénomène, les moyens de lutter contre ce dernier et de protéger nos sociétés ainsi que les droits de l’homme et d’asile ainsi que sur la mise en place d’un programme de retour des personnes n’ayant pas droit à rester à l’Union européenne dans leurs pays d’origine.
Comme je l’ai tout à l’heure affirmé, nous avons discuté du retour de ceux qui n’ont pas droit à l’asile dans les pays d’origine, de la mise en place d’un programme de ce genre, de la coopération avec les pays d’origine afin que ces derniers acceptent de les accueillir et de la manière dont on pourrait utiliser les fonds que nous avons à notre disposition en tant qu’aide au développement envers les pays d’origine en vue d’attaquer ce problème à la source.
Nous avons également abordé la question de la protection des frontières de l’UE, de notre Union. Comme vous le savez, la Grèce est le pays qui défend les frontières de l’Union européenne et j’ai remercié Tomas de l’aide à travers laquelle la République tchèque a fait preuve de sa présence tant lors de la crise provoquée par les incidents de Moria que lors de la crise à Evros en février et mars derniers.
Nous nous rappelons tous de la tentative de la Turquie d’instrumentaliser la question migratoire pour mettre la pression sur l’UE et la Grèce. Nous avons à l’époque prouvé notre capacité à défendre avec sérieux et responsabilité les frontières de l’Europe.
En outre, l’occasion nous a été offerte de discuter de tous les aspects de la situation en Méditerranée orientale et des activités illégales de la Turquie sur le plateau continental grec ainsi que des violations des droits de souveraineté et des droits souverains de la République de Chypre.
Je pense que notre objectif commun est de résoudre les problèmes à travers le dialogue et ce toujours dans le cadre de l’application du droit international et du droit de la mer, alors que la tentative d’imposer sa volonté par la force n’a aucune place et aucun sens dans ce cadre.
La Grèce est toujours prête à discuter avec la Turquie du différend existant sur les limites du plateau continental et les Zones économiques exclusives, dès lors que la Turquie renoncera aux provocations et aux actions illégales.
Nous avons toutefois demandé à nos amis et partenaires de l’Union européenne de procéder à l’élaboration d’une liste de sanctions, des sanctions que nous ne voulons pas qu’elles soient imposées maintenant contre la Turquie mais qu’elles soient élaborées afin de montrer les conséquences que pourrait – ce que nous ne souhaitons pas – entraîner la reprise des activités illégales de la Turquie.
En outre, il y a eu de très importantes questions que nous avons évoquées, mais en raison des contraintes de temps, nous discuterons de ces questions lors de la prochaine visite de Tomas à Athènes, et je me réfère à la question du parcours d’adhésion des Balkans occidentaux à l’Union européenne, et en général à la question des Balkans occidentaux.
Cher Tomas, je te remercie beaucoup de l’hospitalité et je serai heureux de te rencontrer lundi à Bruxelles lors du Conseil, mais, avant tout j’attends avec intérêt ta prochaine visite à Athènes. Je te remercie une fois de plus.
September 18, 2020