Déclaration du ministre des Affaires étrangères, Giorgos Gerapetritis, aux journalistes grecs à l’issue de ses contacts à Bruxelles (20.07.2023)

Aujourd'hui, nous avons achevé un premier tour de contacts très important, qui s'est déroulé ici à Bruxelles. Le premier jour, nous avons assisté au sommet UE-Amérique latine et Caraïbes, qui nous a donné l'occasion de développer nos relations bilatérales avec des pays importants tels que le Brésil, l'Argentine et le Pérou, qui jouent également un rôle crucial dans l'arène économique mondiale. Toutes les questions concernant nos pays et la région au sens large ont été abordées.

Mardi, nous avons eu l'occasion d’avoir des rencontres avec  le Parlement européen et la Commission européenne au plus haut niveau. À la Commission européenne, nous avons rencontré le commissaire à l'élargissement, M. Várhelyi, et au Parlement européen, le président de la commission des affaires étrangères, M. McAllister. Nous avons eu des discussions qui ont porté essentiellement sur l'élargissement, et en particulier sur les Balkans occidentaux. Nous avons confirmé la position de la Grèce, qui est extrêmement encourageante sur l'élargissement, 20 ans après la Conférence de Thessalonique, qui a fixé le cadre du parcours des Balkans occidentaux vers la famille européenne. Le rôle de la Grèce, en tant qu'accélérateur et acteur vraiment crucial, en tant que facteur de stabilité dans les Balkans occidentaux, a également été souligné.

Nous avons également eu l'occasion de discuter avec mon homologue, le ministre croate des Affaires étrangères, de questions liées précisément à l'élargissement des Balkans occidentaux.

En outre, j'ai soulevé avec tous mes collègues, tant avec le commissaire européen qu’avec le président McAllister, la question très importante pour nous du maire de Chimarra, Fredi Beleri, qui est détenu sans procès. Il s'agit d'une question qui relève de l'État de droit, des valeurs fondamentales de la culture juridique occidentale, et pour laquelle la Grèce fera tout ce qui est nécessaire pour que justice soit rendue.

En outre, ce matin, j'ai eu la chance d'avoir une discussion approfondie avec le Secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, au cours de laquelle nous avons fait le point sur la conférence de Vilnius et sur les questions qui y ont été soulevées. Nous avons eu l'occasion d'examiner les moyens de renforcer davantage les relations de l'Alliance atlantique avec l'UE, mais aussi de mettre en évidence la position de la Grèce au sein de ces organisations internationales. J'ai réitéré la position fondamentale de la Grèce, à savoir que les armes mises à la disposition des  pays du Traité de l'Atlantique ne peuvent être utilisées contre un autre pays allié. C'est une chose qui va de soi et qui relève évidemment de la relation d'alliance même qui est en train de se développer.

Aujourd'hui, nous avons eu l'occasion, lors de ma première participation au Conseil des affaires étrangères, de discuter d'un vaste ordre du jour qui comprenait, tout d'abord, l'agression russe en cours contre l’Ukraine. Nous avons également entendu le ministre ukrainien des affaires étrangères.  

Nous avons discuté des relations entre l'UE et la Turquie. J'ai informé mes collègues du Conseil des discussions que nous avons eues à Vilnius entre les deux délégations, la délégation grecque et la délégation turque, des mesures que nous essayons de prendre afin de désamorcer les tensions de ces dernières années et d'ouvrir un canal de communication positif. Comme nous l'avons dit, nous poursuivrons cet effort d'amitié et de bon voisinage. Il va sans dire que les relations entre l'Europe et la Turquie passent par la réconciliation dans notre région au sens large et par l'attitude de la Turquie à l'égard de chapitres fondamentaux, tels que la question chypriote.

Je voudrais d'ailleurs souligner qu'aujourd'hui est un jour sombre pour l'hellénisme. C'est l'anniversaire de l'invasion turque de 1974 [de Chypre]. Je le répète une fois de plus, nous ne tolérerons aucune concession dans la direction prise aujourd'hui par la Turquie, à savoir la création de nouveaux États. Nous insistons sur la solution adoptée par toutes les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, à savoir une fédération bizonale et bicommunautaire. Nous l'avons réitéré aujourd'hui. Aujourd'hui également, le président Erdogan est arrivé à l'aéroport illégal de Tymbou. Nous comprenons que de telles actions ne contribuent pas au rapprochement et à la désescalade des tensions. Nous n'accepterons aucun fait accompli sur le terrain.

En tout état de cause, ce que nous devons accepter, c'est que le chemin vers l'Union européenne passe par les conditions fixées par l'acquis européen et, bien entendu, par les relations avec la Grèce et Chypre.

Enfin, je voudrais souligner que j'ai participé au Conseil d'association de l'UE avec la Bosnie-Herzégovine, un État crucial dans les Balkans occidentaux pour la stabilité de la région plus élargie. J'y ai participé précisément pour souligner la grande importance que la Grèce attache à ses voisins et à la stabilité générale de notre région.

July 20, 2023