À l'Assemblée générale des Nations Unies, la question la plus actuelle, la plus difficile, la plus complexe, mais aussi la plus douloureuse, est la crise au Moyen-Orient.
Une crise qui, malheureusement, malgré les efforts déployés en ce moment, au lieu de se limiter, s'étend et s'élargit. Elle s'est déjà emparée de la mer Rouge et maintenant du Liban, avec les événements sanglants de ces deux derniers jours. J'ai eu l'occasion de participer à une réunion sur cette question entre les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne et les ministres des Affaires étrangères des pays arabes, une initiative que la Grèce avait présentée dans le cadre du Conseil des Affaires étrangères de l'Union européenne, afin qu'il y ait une coordination et que nous puissions voir les possibilités d'un cessez-le-feu immédiat, d'une aide humanitaire et, bien sûr, d'une libération immédiate des otages.
En outre, j'ai eu des réunions bilatérales, des réunions bilatérales cruciales avec mon homologue égyptien, avec lequel, en plus de confirmer la relation stratégique entre la Grèce et l'Égypte, nous avons mis en avant les moyens qui pourraient nous permettre d’intervenir de manière créative pour aider la situation afin de limiter la vague d'hostilités.
J'ai également rencontré le ministre libanais des Affaires étrangères. Le Liban est au centre de toutes les hostilités en ce moment. Malheureusement, le nombre de morts au Liban et le fait qu'il soit devenu le centre des hostilités en ce moment sont tout à fait frustrants. Par ailleurs, j'ai rencontré mon homologue yéménite, précisément parce que ce pays revêt une importance particulière pour la liberté de navigation en mer Rouge. Malheureusement, un navire grec a été attaqué par les rebelles houthis. Il y avait un risque immédiat de dommages environnementaux importants. À l'initiative de la opération Aspides, dirigée par la Grèce, le navire a été déplacé vers des eaux sûres et le pétrole devrait être pompé immédiatement afin d'éviter toute catastrophe écologique.
La Grèce sera membre du Conseil de sécurité des Nations Unies pour les deux prochaines années. Un membre élu à la quasi-unanimité de tous les États membres de l'ONU. Dans ce contexte, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que l'idée de la résolution pacifique des conflits, de la cessation des hostilités, de l'application du respect des droits de l'homme et de la limitation des conséquences sanglantes de toutes les guerres puisse être à nouveau relancée, comme le prévoit la Charte des Nations Unies.
JOURNALISTE : Monsieur le Ministre, en ce qui concerne la rencontre qui vient d’avoir lieu avec M. Erdogan. Qu'avez-vous à nous dire de plus, à part qu'elle s'est déroulée dans une bonne ambiance ?
G. GERAPETRITIS : Les ministres des Affaires étrangères et les conseillers diplomatiques des deux dirigeants ont participé à la réunion. Des questions d'intérêt mutuel ont été abordées. Tout d'abord, la bonne coopération qui existe sur les questions importantes concernant les deux pays a été confirmée. La nécessité d'une coopération accrue en matière de migrations, qui est toujours une question épineuse majeure dans la région et particulièrement aujourd'hui, étant donné que la situation est extrêmement fragile dans la région, tant au Moyen-Orient qu'en Afrique, a été mise en exergue. Ils ont discuté des questions relatives à la poursuite de la coopération entre les deux pays, de la question chypriote, où des développements ont lieu actuellement et nous espérons que les discussions reprendront dans le cadre des décisions du Conseil de sécurité et, bien sûr, le calendrier des prochaines étapes a été discuté.
Nous comprenons que les trois piliers, le dialogue politique, les mesures de confiance, ainsi que l'agenda positif, se réuniront d'ici la fin de l'année, et qu'il y aura également le Conseil de coopération de haut niveau, qui aura lieu en janvier. En outre, le ministre turc des Affaires étrangères se rendra en Grèce au cours de la prochaine période, afin que nous puissions préparer le Conseil de coopération de haut niveau et coordonner toutes les actions nécessaires.
Les deux dirigeants ont confié aux ministres des Affaires étrangères la tâche d'explorer le terrain afin de déterminer si les conditions sont réunies pour entamer des discussions sur la délimitation du plateau continental et de la zone économique exclusive. Le bon climat a été confirmé. Il est nécessaire aujourd'hui, plus que jamais, alors que nous nous trouvons dans une région qui est sous une menace géopolitique constante et au milieu de deux guerres, d'avoir des relations de compréhension et de bon voisinage.
September 25, 2024