Propos recueillis par le journaliste Nikos Meletis
G. GERAPETRITIS : La mission grecque a conclu sa visite aux États-Unis par mon discours au Conseil de sécurité des Nations unies. Le sujet était d'un intérêt immédiat. Il concernait la crise environnementale et la crise alimentaire qui augmente progressivement. Deux questions qui sont étroitement liées et qui menacent structurellement la planète entière.
La Grèce, présente dans les discussions sur toutes les grandes questions d'intérêt international, est intervenue. Je rappelle que nous aurons l'occasion d'accueillir à la mi-avril, dans le cadre de la Conférence « Our Ocean » à Athènes, d'importantes personnalités actives dans le domaine de la protection de l'environnement, d'importantes personnalités politiques, précisément pour déclarer qu'il faut maintenant agir immédiatement pour endiguer la dégradation de l'environnement et notamment de l'environnement marin, la montée des eaux, la montée des températures, qui conduit à une crise majeure de l'ensemble des écosystèmes de l'environnement.
Par ailleurs, lors de mon séjour aux Etats-Unis, j'ai eu l'occasion de rencontrer un certain nombre de représentants de pays pour promouvoir la candidature de la Grèce au poste de membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU en 2025-2026. La candidature grecque a été accueillie avec beaucoup d'enthousiasme. Nous nous attendons à recevoir un soutien important de la part de tous les pays des Nations unies. La Grèce jouit d’une haute estime grâce à sa politique étrangère fondée sur des principes.
J'ai eu l'occasion, durant mon séjour, de rencontrer le secrétaire d'Etat des Etats-Unis, M. Antony Blinken, pour confirmer le fait que nos relations bilatérales se trouvent à leur plus haut niveau, mais aussi pour discuter des grandes menaces qui pèsent sur la sécurité régionale et internationale.
L'occasion m’a été également offerte de rencontrer le Secrétaire général des Nations Unies, avec lequel j'ai eu une discussion particulière, non seulement sur les grandes questions qui touchent le monde, mais aussi sur la question majeure, la question chypriote. Tant le Secrétaire général des Nations unies que le secrétaire d'État des États-Unis ont entendu la position de la Grèce selon laquelle il s'agit d'une occasion importante de reprendre les discussions entre la République de Chypre et la communauté chypriote turque.
C'est une occasion qu'il ne faut pas manquer et j'ai demandé au Secrétaire général et au secrétaire d’État américain de proposer leurs bons offices pour que l'on puisse enfin avancer sur cette question - qui dure depuis cinquante ans - dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
Par ailleurs, j'ai eu l'occasion de discuter au sein des groupes de réflexion de la candidature grecque au Conseil de sécurité, de la position de la Grèce sur la scène internationale et de sa politique étrangère. La Grèce a une présence permanente, elle a un fort capital diplomatique international. Nous serons présents dans toutes les discussions internationales dans le but de toujours promouvoir la stabilité mondiale, les positions de notre pays et la paix dans le monde.
JOURNALISTE : Monsieur le Ministre, le feu vert sera officiellement donné lundi à la mission navale européenne en mer Rouge. Quel est le message de la Grèce qui prend le commandement de cette force ?
G. GERAPETRITIS : La Grèce est un pays maritime. Elle a un devoir de protection, non seulement à l'égard de sa position de première puissance dans le domaine du commerce maritime, mais aussi à l'égard de ses équipages, qui servent souvent dans des conditions difficiles. Cet aspect symbolique se retrouve également dans le choix de notre pays d'être présent dans les forces de maintien de la paix, qu'il s'agisse de la force de maintien de la paix, constituée par un groupe de pays sous l'égide des États-Unis, ou de la force européenne. Pour nous, il s'agit d'une question extrêmement cruciale pour protéger le trafic maritime, tant pour la vie des gens que pour le commerce maritime, et pour éviter une crise alimentaire sur la planète.
Par ailleurs, notre position par rapport au Moyen-Orient est très claire. Dans le cadre des principes qui nous gouvernent, nous devons enfin mettre fin aux hostilités, apporter une solution productive dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité, mettre fin à cette catastrophe humanitaire en constante progression et libérer les otages.
Dans ce contexte, j'aurai le plaisir d'accueillir jeudi à Athènes le ministre palestinien des Affaires étrangères pour discuter des progrès à accomplir. La situation au Moyen-Orient frise la catastrophe humanitaire et il est de notre devoir à tous d'apporter une contribution positive pour qu'il y soit mis fin le plus rapidement possible.
February 13, 2024