Déclaration du ministre des Affaires étrangères Giorgos Gerapetritis à la chaîne ERT et au journaliste Pierros Tzanetakos, à l’issue de sa visite en Jordanie (Amman, 16.01.2024)

Déclaration du ministre des Affaires étrangères Giorgos Gerapetritis à la chaîne ERT et au journaliste Pierros Tzanetakos, à l’issue de sa visite en Jordanie (Amman, 16.01.2024)Aujourd'hui, nous avons conclu notre visite en Jordanie, un pays particulièrement important, non seulement pour l'évolution générale de la région, mais aussi pour l'architecture de sécurité dans notre région, la Méditerranée orientale. Je tiens à souligner que nous avons eu des réunions au plus haut niveau avec le roi du pays, ainsi qu'avec le ministre des Affaires étrangères. Nous avons eu l'occasion de confirmer l'excellent niveau de coopération entre les deux pays. Mais nous nous sommes surtout concentrés sur les questions liées à la situation au Moyen-Orient et à l'évolution de la crise humanitaire. Notre discussion a porté sur la contribution de la Grèce à la résolution du problème, ainsi que sur la coordination de nos actions. La Grèce, qui est un membre important de l'Union européenne, appartient à la région élargie de la Méditerranée orientale ; elle a la capacité de parler aux parties concernées et est l'un des rares pays à avoir cette capacité, précisément parce qu'elle a acquis un capital diplomatique, en raison de sa politique étrangère fondée sur des principes. Nous sommes en mesure d'intervenir de manière créative et significative au Moyen-Orient. Nous avons convenu que les prochaines étapes devraient être coordonnées par la Grèce et la Jordanie, ainsi que par d'autres pays du monde arabe, qui sont actuellement à la pointe du débat.

Il est nécessaire, d'une part, d'élargir et de consolider les canaux d'aide humanitaire afin que les personnes dans le besoin, en particulier dans la bande de Gaza, puissent obtenir ce dont elles ont besoin et reconstruire l'infrastructure de base qui a été détruite. D'autre part, entamer la discussion sur une solution sur la base d'une pause plus longue, qui permettra aux parties, mais aussi aux acteurs internationaux, de pouvoir discuter d'une solution viable et durable qui apportera la paix et la prospérité nécessaires à la région.

JOURNALISTE : Cependant, Monsieur le Ministre, les signaux que nous recevons aujourd'hui de Gaza et du Sud-Liban, ainsi que de l'Irak, ne sont pas positifs. En tout cas, ils ne vont pas dans le sens d'une désescalade. Vous vous rendez également au Caire aujourd'hui et, lundi, le Conseil des affaires étrangères se réunit avec l'Égypte, l'Arabie saoudite et la Jordanie. Qu'attendez-vous de ces prochaines étapes?

G. GERAPETRITIS : En vérité, nous devons concentrer tous nos efforts sur la prévention de la propagation de cette crise à d'autres régions qui, par définition, sont particulièrement vulnérables, telles que le Liban et la mer Rouge, où nous traversons déjà une période de tension croissante en termes de sécurité maritime. Comme vous l'avez dit à juste titre, lundi prochain, lors du Conseil des affaires étrangères de l'Union européenne, les ministres des affaires étrangères des principaux pays arabes sont invités à participer, afin que nous puissions examiner ensemble la feuille de route, afin que nous puissions développer des canaux humanitaires en coordination avec l'Union européenne, mais aussi afin que nous puissions avoir un débat qui aura une valeur ajoutée sur ces questions. Nous devons trouver le moyen d'apporter la paix dans la région. Nous ne devons pas perdre un jour de plus. La Grèce, à l'avant-garde de cette situation, discute avec l’ Autorité palestinienne et Israël afin de sortir au plus vite de ce bras de fer et de rétablir la paix et la prospérité dans la région.

Nous sommes d'ailleurs sur le point de nous rendre au Caire. Nous aurons des contacts au plus haut niveau avec le président et le ministre des Affaires étrangères. Nous comprenons que l'Égypte est un pays particulièrement crucial pour la question du Moyen-Orient, non seulement en raison de sa proximité immédiate et, bien sûr, de sa relation spéciale en tant qu'allié stratégique de la Grèce et de l'Union européenne, mais surtout parce que l'Égypte peut disposer d'un canal de communication direct et jouer un rôle critique. Notre coordination avec tous les acteurs clés de la région au sens large, dans le monde arabe mais aussi dans l'Union européenne, me semble particulièrement cruciale pour obtenir un résultat substantiel dans les plus brefs délais.

January 16, 2024