G. KATROUGALOS : C’était un Conseil consacré à un large éventail de questions, de l’Ukraine à la Libye en passant par le Venezuela. Nous avons exprimé les positions immuables du gouvernement grec concernant toutes ces questions.
S’agissant du Venezuela, nous suivons, comme toujours, la position européenne, à savoir qu’il devra y avoir une solution politique à travers les élections présidentielles au sein d’une société qui a beaucoup souffert. De toute façon, les solutions qui suggèrent une intervention étrangère ou militaire ne sont pas des solutions européennes. Mais s’agissant des intérêts nationaux, le point de discussion le plus crucial était celui concernant les actions illégales récentes de la Turquie dans la ZEE chypriote. La République de Chypre a pris position de manière détaillée. Nous et d’autres pays, comme la France par exemple, avons soutenu cette intervention.
Dans mon intervention, j’ai affirmé que nous étions ici face à une question de légalité, qui avait d’ores et déjà été soulevée dans la décision du Conseil européen de mars 2018 qui demandait clairement à la Turquie de ne pas procéder à des actions illégales et à ses propres interprétations du droit de la mer, interprétations que personne ne suit. Outre cette question de légalité, nous avons une question de fiabilité. Que se passe-t-il à partir du moment où cette illégalité a été constatée ? Comment l’Union européenne y répondra ? Il y a également une question manifeste de solidarité. J’ai déclaré l’évidence, à savoir que la République hellénique est, avec tous les moyens dont elle dispose, aux côtés de la République de Chypre et l’Union européenne devra en faire de même. Je pense que ce message est accepté de tous, de manière unanime, sans distinction aucune, car il reflète les décisions antérieures des instances européennes. Nous continuons de nous concerter avec la République de Chypre pour une meilleure coordination de nos actions.
JOURNALISTE : Monsieur le ministre, y a-t-il eu une réaction à votre intervention sur la question du caractère provocateur de la Turquie ? Une déclaration de la part des partenaires ?
G. KATROUGALOS : Comme je vous l’ai dit, cela a été abordé aux « autres points » de l’ordre du jour, donc la discussion n’était pas détaillée. Tous ceux qui se sont positionnés, se sont positionnés de manière positive. La Haute-Représentante elle-même a réitéré sa déclaration positive bien connue s’inscrivant dans l’esprit de mars 2018 et a déclaré que la seule chose dont l’Union européenne n’a pas besoin à l’heure actuelle est un nouveau foyer de crise.
JOURNALISTE : Est-ce que la question des Balkans occidentaux après la Conférence de Tirana a été mentionnée ?
G. KATROUGALOS : Elle a été mentionnée mais Je ne voudrais pas confondre les deux questions car comme je vous l’ai dit l’éventail des questions abordées aujourd’hui était très vaste. Nous voulions mettre l’accent sur ce que nous considérons à l’heure actuelle comme étant crucial du point de vue national. Je vous remercie.
May 13, 2019