Comme vous le savez, la Turquie, intensifiant son attitude provocatrice, agressive et illégale, a annoncé qu’elle prolongerait jusqu’au 29/11 ses recherches sismiques.
Autrement dit, la Turquie, depuis le mois d’août, ne cesse d’intensifier ses actions illégales en Méditerranée orientale, violant de manière flagrante le droit international, y compris le droit de la mer.
Elle s’efforce de forcer des faits accomplis au détriment de pays membres de l’UE.
Elle méprise les positions et décisions claires de l’UE, ainsi que les appels de la communauté internationale.
Malheureusement, la Turquie a perdu encore une occasion importante d’arrêter – tant que cela aurait eu un sens – son comportement illégal répété.
Il est désormais manifeste, et c’est un lieu commun en Europe, que la Turquie a choisi d’agir de manière à saper le droit international et les objectifs européens.
Elle a choisi d’agir comme un facteur déstabilisateur et révisionniste, un facteur dangereux pour la sécurité du voisinage direct et plus largement, ainsi que pour les priorités et les valeurs exprimées et promues par l’UE.
Bien que les signes, dès le départ, ne laissaient pas beaucoup de place à l’optimisme, la Grèce a toutefois systématiquement déclaré, pendant toute cette période, qu’elle était prête à engager un dialogue, si les provocations cessent.
Nous sommes fermement convaincus que cela soit le seul moyen légal de résolution du différend que nous avons avec le pays voisin.
Dans le même esprit, l’UE aussi, en retardant les décisions sur la prise de mesures et de sanctions, se disait prête à examiner un agenda positif d’actions et de politiques vis-à-vis de la Turquie, à la même condition :
Que les actions illégales turques cessent définitivement.
Par ses nouvelles actions illégales, Ankara endommage la perspective du dialogue avec notre pays.
Malheureusement, elle ne laisse aucune place pour un agenda positif lors du prochain Conseil Européen.
En ayant refusé, par ses actes, toute action qui signalerait, ne serait-ce qu’un minimum, un changement d’attitude vis-à-vis de la Grèce et de Chypre et une volonté de répondre aux appels de l’UE, la Turquie ferme elle-même la fenêtre d’opportunité qui avait été ouverte par notre attitude positive et les décisions du Conseil Européen.
Toutes les occasions ont été données à la Turquie jusqu’à aujourd’hui.
La Turquie ne les a pas saisies.
Toute manifestation sournoise d’une soi-disant « bonne volonté » au dernier moment, tout geste « positif » fait par pure prétexte aura pour seul objectif d’atténuer son image d’une attitude inacceptable et illégale répétée.
Cette fois-ci, indépendamment des déclarations faites à la dernière minute, il n’est pas facile pour la Turquie de berner l’UE.
L’Union européenne n’est pas dupe.
La Grèce demeure certes fidèle à l’idée du dialogue franc et honnête.
Mais cela nécessite d’avoir un interlocuteur qui aura prouvé que son respect du droit international est un choix sur le long terme et non pas un « pavillon de complaisance ».
November 24, 2020