J'ai eu une longue réunion avec le ministre des Affaires étrangères d'Égypte, mon ami Sameh Shoukry.
Tout d'abord, j'ai transmis au Président Sisi les salutations chaleureuses et cordiales du Premier ministre grec, M. Mitsotakis. Cela dit, nous avons discuté de la crise en Ukraine, des problèmes majeurs de la crise alimentaire résultant de la crise énergétique.
Nous avons discuté de la manière dont cela affecte également l'économie égyptienne. Comme vous le savez, la stabilité et le progrès de l'Égypte revêtent un intérêt énorme pour la Grèce qui considère l’Egypte comme l'un de ses alliés stratégiques les plus importants.
Nous avons discuté en détail de la Libye, de la situation qui s'est créée avec l'existence de deux premiers ministres, M. Dbaiba et M. Bashaga, et de la manière dont nous pouvons coordonner nos actions pour que des élections puissent finalement être tenues en Libye.
Nous avons discuté de la situation en Méditerranée orientale, de la nécessité de faire respecter la légalité et le droit international, le droit international de la mer. M. Shoukry a également eu la gentillesse de m'informer des discussions qu'il a eues lors de la réunion dans le désert du Néguev, où - comme vous le savez - le Secrétaire d'État américain, M. Blinken, était également présent.
Je l'ai remercié pour l'assistance que l'Égypte a fournie à la Grèce dans le cadre de l'Organisation de la coopération islamique, et nous sommes convenus que la Grèce devrait nommer un envoyé spécial qui sera en mesure de traiter les questions que la Turquie soulève dans le cadre de cette organisation, en coopération avec des pays amis, comme l'Égypte, qui voient clairement les motivations de la Turquie derrière les projets de décisions qu'elle soumet.
Je l'ai également félicité pour la présidence égyptienne de la Conférence sur le changement climatique. La Grèce participera de toutes les manières possibles. Comme vous le savez, bien que nous soyons un gouvernement conservateur, nous sommes aussi un gouvernement vert. Les questions environnementales sont d'une importance capitale pour le gouvernement Mitsotakis.
JOURNALISTE : Monsieur le Ministre, vous avez évoqué cette conférence qui s'est tenue dans le désert du Néguev avec la participation de six ministres des Affaires étrangères, dont M. Blinken. Nous constatons que la crise en Ukraine affecte également les développements dans la région plus élargie. Cela conduit-il à un réajustement des objectifs de la politique étrangère grecque dans cette région ?
N. DENDIAS : Ecoutez, les objectifs grecs sont toujours immuables et ce sont des objectifs absolus : stabilité, sécurité, respect de l'indépendance et de l'intégrité territoriale des Etats. Toutefois, je ne vous cacherai pas qu'une crise internationale majeure, telle que celle provoquée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie, conduit à la nécessité de revoir parfois les tactiques et d'examiner les différentes questions sur une nouvelle base. C'est ce qui se passe actuellement. Mais en tout état de cause, je tiens à réaffirmer que la politique étrangère grecque est une politique étrangère fondée sur des principes. Nous continuerons à défendre et à soutenir ces principes.
March 28, 2022