N. DENDIAS : Ici, à Buenos Aires, nous sommes au milieu d'une tournée dans les six pays d'Amérique latine et centrale. Quatre d'entre eux n'ont jamais été visités par un ministre grec des Affaires étrangères. Une tournée importante - huit Mémorandums, quatre Accords - qui fait partie d'une stratégie à grande échelle qui sert à la fois notre objectif d'élection au Conseil de sécurité, au Conseil des droits de l'homme et à la présidence de l'Assemblée générale des Nations unies, et notre objectif d'une compréhension plus large des positions grecques sur le droit international et le droit international de la mer.
Cela dit, j'ai affirmé à plusieurs reprises que la Grèce doit également développer ses relations politiques et économiques au-delà des horizons étroits, et telle est justement la mission que nous accomplissons.
JOURNALISTE : Monsieur le Ministre, cette vague de solidarité qui s'est créée après la tragédie du tremblement de terre en Turquie et en Syrie, pensez-vous qu'elle puisse créer les conditions d'une amélioration du climat dans les relations gréco-turques ?
N. DENDIAS : Tout d'abord, le gouvernement grec a exprimé sa plus profonde tristesse - et ce à tous les niveaux - face aux conséquences du tremblement de terre dévastateur pour les familles des victimes en Turquie. Nous avons offert toute l'aide que nous pouvions et nous continuerons à le faire.
Par ailleurs, cette vague de compréhension mutuelle signifie quelque chose de très fondamental : que les deux sociétés, la société grecque et la société turque, sont très proches, psychologiquement très proches. Nous sommes voisins, nous avons un passé et nous aurons un avenir. Je pense donc que ce qui ressort, c'est que les sentiments des gens sont souvent différents de ceux exprimés par leurs dirigeants.
JOURNALISTE : Monsieur le Ministre, après le déploiement des deux unités de l’Equipe spéciale d’intervention en cas de catastrophes (EMAK), cette assistance se poursuivra-t-elle et de quelle manière en Turquie ? Et est-ce qu’une aide sera envoyée à la Syrie ?
N. DENDIAS : Tout d'abord, en ce qui concerne la Turquie, nous continuerons à l'aider de toutes les manières possibles. Cela dit, bien sûr, le séisme ne s'est pas limité à la Turquie, une très grande partie de la Syrie a été aussi touchée. Indépendamment de la politique de sanctions à l'encontre du régime syrien, nous essayons depuis le début d'apporter notre aide par tous les moyens possibles. Nous avons été en contact avec le Patriarcat d'Antioche, nous avons été en contact avec les Nations Unies. La souffrance humaine n'a pas de frontières, elle ne fait pas l'objet de sanctions. Le gouvernement grec fera tout ce qui est en son pouvoir pour aider là où il le peut, y compris, bien sûr, en Syrie.
February 8, 2023