JOURNALISTE : Monsieur le Ministre, comment évaluez-vous les réactions exacerbées de la Turquie, tant sur les deux accords que la Grèce a signés, que sur la réunion trilatérale d'hier, mais aussi contre la Commission sur le rapport. Elle lui demande de cesser ses provocations unilatérales.
N. DENDIAS : Franchement, certaines choses ne peuvent pas être comprises dans le cadre au moins des principes du droit, du bon voisinage, de l'entente entre les nations et les pays.
La Grèce a toujours agi dans le respect des règles de conduite du droit international. Il en va de même pour l'Égypte et la République de Chypre. Et au-delà de cela, bien sûr, l'accord entre la Grèce et la France et l'accord entre la République hellénique et les États-Unis sont des accords qui sont absolument bénéfiques à la fois pour l'OTAN et pour la stabilité et la sécurité dans notre région. Les réactions turques ne peuvent s'expliquer, comme je l'ai déjà dit, que si la Turquie se perçoit comme un État agresseur. Dans tout autre sens, elles sont totalement incompréhensibles.
Et je voudrais dire une dernière chose, qui a également été soulignée par le Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, hier lors de la réunion trilatérale. Les accords et ententes de la Grèce ne sont pas dirigés contre un autre État. Et certainement pas contre la Turquie. La Turquie est la bienvenue dans ces ententes à la condition évidente qu'elle comprenne que la règle est le droit international, le droit international de la mer, qu'elle renonce au casus belli contre la Grèce et qu'elle souscrive aux règles du droit de la mer, c'est-à-dire à l’UNCLOS. Je pense que ce sont des choses évidentes.
Laissez-moi vous dire autre chose. J'ai eu le grand plaisir d'être à Oman aujourd'hui. Je suis le deuxième ministre grec à venir à Oman historiquement. Je pense qu'il s'agit d'une excellente occasion pour la Grèce de regarder au-delà de son horizon étroit. Avec les pays du Golfe, et au-delà, avec l'Inde, l'Australie, l'Indonésie, les Philippines, il y a un immense champ de coopération sur la base des principes que j'ai décrits tout à l'heure, à savoir le droit international et le droit international de la mer.
JOURNALISTE : Monsieur le Ministre, demain vous vous rendrez à Tripoli, en Libye, pour une conférence organisée par votre homologue libyenne. Quel est le message que la Grèce, en tant que pays voisin de la Libye, transmet ?
N. DENDIAS : La Grèce est revenue en Libye avec un objectif : Aider, dans la limite de ses capacités, à remettre la Libye sur la voie de la stabilité et de la sécurité. Pour se remettre sur la voie qui assurera un meilleur avenir à sa société, à son peuple.
Cela étant, la Grèce estime que les conditions pour y parvenir sont évidentes. Et la première est le retrait des mercenaires et le retrait des troupes étrangères, ainsi que la libre expression de la volonté du peuple libyen à travers des élections. Le 24 décembre, selon la décision du Conseil de sécurité des Nations unies. C'est avec cet agenda, et sans le moindre intérêt personnel, car nous n'en avons pas, que la Grèce vient en Libye.
October 20, 2021