Déclaration du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias, à des journalistes grecs à l’issue de la réunion ministérielle de la Coalition internationale contre l’organisation de l'État islamique (Rome, 28.06.2021)

Déclaration du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias, à des journalistes grecs à l’issue de la réunion ministérielle de la Coalition internationale contre l’organisation de l'État islamique (Rome, 28.06.2021)N. DENDIAS : J'ai eu l'occasion aujourd'hui de participer à la réunion des États participant à la coalition contre Daesh, et aussi d'avoir une importante série de réunions bilatérales. Tout d'abord avec le ministre des Affaires étrangères du Niger et la ministre des Affaires étrangères du Kenya, qui sont membres du Conseil de sécurité des Nations unies, mais aussi avec le ministre des affaires étrangères de Singapour, la ministre des Affaires étrangères du Liban et le ministre des Affaires étrangères de la Moldavie, ainsi qu'une autre série de réunions en marge de la conférence principale.
Mais au-delà de cela, ce qui est important pour la diplomatie grecque, c'est qu'aujourd'hui nous avons été invités à la réunion sur la Syrie, une réunion en format restreint des États sur la Syrie, qui a été organisée par les États-Unis, l'Italie et l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, M. Pedersen. Je pense que cela marque notre retour aux réunions sur les deux pays qui nous intéressent dans la région élargie, et qui sont une source de problèmes, la Syrie et la Libye.

JOURNALISTE : Monsieur le Ministre, néanmoins, il semble que certains pays qui y ont été impliqués, et je me réfère spécifiquement à la Turquie, continuent à agir de manière visant à saper ces efforts. M. Çavuşoğlu a déclaré qu'il a soulevé la question des Kurdes syriens, qui sont des partenaires clés dans la lutte contre Daesh, et l’affirmation selon laquelle les forces turques devraient rester en Libye car cela est prévu par le mémorandum, est bien connue.

N. DENDIAS : Le pays s'est clairement positionné et lors de la dernière réunion sur la Libye, la Turquie a été isolée. La Turquie est le seul pays à avoir soutenu que toutes les forces militaires étrangères ne devaient pas quitter la Libye. Elle a soutenu que seuls les mercenaires devaient partir. À mon avis, c'est une position tout à fait erronée, tout comme c'est une mauvaise tactique diplomatique de s'isoler. Mais ce que vous avez dit concerne la Turquie. La Grèce a une position claire, elle a une position qui est entièrement compatible avec ce que dit le Conseil de sécurité des Nations unies. C'est une position qui conduit à la création d'États démocratiques qui fonctionnent dans le cadre des Nations unies.

JOURNALISTE : L'Italie avec M. Di Maio a co-présidé la réunion d’aujourd'hui. Nos positions sont-elles identiques ? M. Di Maio a beaucoup insisté sur la lutte contre le terrorisme de Daesh, en affirmant que l’on doit mettre l’accent sur l'Afrique, et par conséquent sur la Libye.

N. DENDIAS : Il est évident que l'Union européenne dans son ensemble prend maintenant conscience de la nécessité de s'attaquer au terrorisme au-delà de ses frontières. Il est évident que nous devons mettre l'accent non seulement sur la Libye, mais aussi sur l'Afrique subsaharienne. C'est précisément la raison pour laquelle, en plus de sa participation au Conseil de sécurité, j’ai aussi abordé avec le ministre des Affaires étrangères du Niger la situation au Sahel. L'Europe doit comprendre que pour protéger ses frontières, elle doit aller au-delà de ses frontières. Nous devons avoir une perception géopolitique plus large.

Merci beaucoup.

June 28, 2021