Ayman, merci beaucoup et merci pour ton accueil.
C’est un grand plaisir de me trouver aujourd’hui ici, avec toi et Nikos. Et le fait que nous tenions cette conférence non pas en ligne mais étant ici présents en dit long sur l’importance que nous accordons à la Jordanie et à cette conférence tripartite.
J’aimerais commencer par féliciter la Jordanie qui, sous la direction de Sa Majesté, constitue un phare de paix et de stabilité dans cette région tourmentée. Nous savons que vous êtes confrontés à d’immenses défis et non seulement à la pandémie. Par exemple, vous avez un nombre record de réfugiés sur votre sol et vous les accueillez, vous les traitez humainement sans utiliser leur présence pour faire du chantage à l’Union européenne et à d’autres pays.
Nous avons examiné un grand nombre de questions régionales lors de nos longues discussions. Malheureusement, nous n’avons pas la chance de vivre dans une région sans problèmes. Bien au contraire.
Nous avons discuté de la Libye, de la Syrie, du processus de paix au Moyen-Orient. Nous avons abordé la question migratoire, la question de la Méditerranée orientale et le dossier chypriote. Et je dois dire que nous avons trouvé de nombreux terrains de compréhension et d’approche communes. C’est pourquoi, entre autres choses, nous soutenons l’institutionnalisation de cette conférence tripartite à travers l’établissement d’un secrétariat permanent à Nicosie et son élargissement.
Par exemple, nous nous sommes convenus tous trois de visiter ensemble l’Iraq et d’emmener notre collègue égyptien avec nous. Afin de projeter un exemple de compréhension entre pays.
Je saisis cette occasion pour répéter l’évidence, qui, à mon sens, doit être réitérée : notre réunion tripartite et nos ententes ne sont dirigées contre personne. Elles sont ouvertes à tous les pays qui acceptent les mêmes valeurs et partagent la même vision : la paix, la stabilité et le droit international. Elle est donc ouverte.
Malheureusement, il y a un pays dans la région – tout le monde le sait – qui conteste cette vision fondamentale, ces conditions fondamentales. Et ce pays est la Turquie.
La Turquie fait tout le contraire et agit en dehors des limites de la légalité internationale, en devenant malheureusement le fauteur de troubles de la région. Menaçant de recourir à la force – elle a menacé la Grèce d’entrer en guerre, si celle-ci agit conformément à ce qui constitue son droit souverain, qui est d’étendre ses eaux territoriales à 12 miles nautiques. En instrumentalisant la question migratoire, en faisant de la propagande et en diffusant des fausses nouvelles (fake news). En exacerbant les défis sécuritaires, en transportant des djihadistes de la Libye vers le Caucase – ce que j’appelle une « agence de voyage de djihadistes » - et en mettant en péril la paix et la stabilité dans la région.
Cela est tout à fait inacceptable et nous avons à maintes reprises invité Ankara à s’engager dans un dialogue constructif avec tous les pays respectueux des normes et partageant les valeurs que nous partageons. Je dois dire que le fait que nous coopérions est très important. Il est important que nous approfondissions notre conception commune. Cela est tout à fait nécessaire afin que nous construisions un meilleur avenir pour notre région élargie. Nous n’avons pas besoin d’insécurité et d’instabilité.
Je dois dire que nous avons fait une grande partie du travail de base afin de préparer la conférence des dirigeants à Athènes au début de l’année 2021. Ce sera un grand honneur pour le Premier ministre Mitsotakis de vous recevoir à Athènes. Et je pense que cette réunion nous permettra d’aller encore plus de l’avant.
Cher Ayman, c’est toujours un plaisir de te voir. Nous tirons l’enseignement de votre immense expérience dans la région et pour les nombreux problèmes auxquels nous sommes confrontés. Je te remercie pour ton aimable hospitalité.
December 8, 2020