Déclaration du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias, à l’issue de sa rencontre avec le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Josep Borrell (Bruxelles, 03.12.2019)

L’occasion m’a été offerte aujourd’hui de briefer le Haut représentant de l’UE pour les Affaires extérieures, M. Josep Borrell, sur les questions ayant trait aux deux derniers accords signés entre la Turquie et M. Serraj, ce dernier agissant en sa soi-disant qualité de représentant du gouvernement libyen.

Je lui ai donné un aperçu détaillé de la situation en lui expliquant que lesdits accords, par leur seule existence, constituent une violation des intérêts non seulement de la Grèce mais d’autres pays aussi. Je lui ai demandé aussi de procéder à toutes les actions nécessaires comme l’impose non seulement la solidarité européenne envers les membres de l’UE, mais notamment la nécessité de défendre le droit international et le droit de la mer. C’est la première visite effectuée par un ministre chez M. Borrell qui n’a pris ses fonctions que depuis hier. Je suis certain qu’il procédera aux actions nécessaires et ce, dans le les plus brefs délais.

JOURNALISTE : Monsieur le ministre, la Commission a déclaré hier que les différends doivent être réglés de manière pacifique entre les pays qui ont ces différends.  Est-ce que M. Borrell a également exprimé cette position ?

N. DENDIAS : Le règlement pacifique des différends constitue une position commune, universelle et émane de la Charte des Nations Unies. La question ici n’est pas de savoir comment les différends doivent être réglés mais comment ces derniers sont créés. Et la Turquie, à travers son comportement infractionnel, crée constamment des différends avec tous ses voisins. Il n’existe pas un seul pays voisin de la Turquie qui n’ait pas de différends avec elle. Je pense que cela est un peu excessif et en dit long.

JOURNALISTE : Est-ce que les conditions pour entamer de nouveau une discussion sur un éventuel recours à la Cour de Justice de La Haye sont réunies ou pas ?

Ν. DENDIAS : Je ne souhaiterais pas étendre davantage la discussion. Il est prématuré à ce stade de discuter de cela.

JOURNALISTE : Est-ce que M. Borrell vous a donné une réponse ?

Ν. DENDIAS : Je ne peux pas parler à la place de M. Borrell. Un communiqué y relatif sera émis. Cela relève de leur responsabilité. En ce qui me concerne, j’ai étayé la position grecque, c’est cette position que j’exprime et je brieferai en la matière le Premier ministre à Londres. La rencontre avec M. Borrell s’est déroulée dans un climat chaleureux comme c’est toujours le cas. On le connait depuis de nombreuses années. Il était le ministre des Affaires étrangères de l’Espagne jusqu’à hier et, par conséquent, ce n’est pas la première fois que je m’entretiens avec lui. Et je dois vous dire qu’il a été ravi de me recevoir en tant que premier haut fonctionnaire qui lui rend visite en sa nouvelle qualité.

Cela dit, la position générale que j’ai exprimée est la suivante : la Grèce est toujours prête à discuter avec la Turquie et ce, dans le cadre du droit international et sans que la Turquie ne songe même à penser qu’à travers sa pratique elle peut nous exercer des pressions et nous entraîner dans une négociation à des conditions autres que celles prévues par le droit international.

Je vous remercie.

December 3, 2019