Déclaration du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias, à l’issue de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères de Chypre, Nikos Christodoulidis (Nicosie, 30.09.2020)

Déclaration du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias, à l’issue de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères de Chypre, Nikos Christodoulidis (Nicosie, 30.09.2020)C’est toujours un plaisir pour moi de me trouver à Chypre, pays ami, et de m’entretenir avec mon cher ami et collègue, Nikos Christodoulidis.

Aujourd’hui je suis d’autant plus heureux que demain Chypre fête les 60 ans de son indépendance.

J’ai donc eu l’occasion d’adresser mes vœux les plus sincères et les vœux du Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, pour la liberté et la prospérité de l’Hellénisme chypriote et du peuple chypriote dans son ensemble.

Je dois vous assurer de ce que vous connaissez très bien, à savoir que le dossier chypriote était et sera une priorité de premier rang de la politique étrangère grecque.
Nous continuons de soutenir la République de Chypre.

De nous employer à mettre fin à l’occupation turque et de parvenir à un règlement global, convenu et durable du problème chypriote.

Sur la base des résolutions du Conseil de sécurité et de l’acquis communautaire.

Notre rencontre d’aujourd’hui, avec Nikos, s’intègre dans le cadre de la coordination permanente Grèce – Chypre à tous les niveaux, en vue d’ailleurs du Conseil européen de demain qui revêt une très grande importance.

Un Conseil qui sera appelé à examiner globalement l’éventail des relations gréco-turques.

Et qui sera appelé à le faire compte tenu de l’obligation de solidarité parmi les Etats membres de l’UE, lorsque notamment leur souveraineté et leurs droits souverains sont violés par des pays tiers.

Car il s’agit bien de violation de la souveraineté européenne et des droits souverains européens.

Malheureusement, l’attitude infractionnelle de la Turquie dans la région élargie se poursuit avec d’ailleurs une escalade de la tension dans un espace croissant.

Du Caucase à la Libye, l’Egée, Chypre, la Méditerranée orientale, la Syrie et l’Irak.

La Grèce a noté que le retrait du navire « Oruc Reis » était un premier pas de désescalade.

Nous espérons que ce pas en avant ouvrira la voie vers les contacts exploratoires entre la Grèce et la Turquie dans le but de délimiter la Zone économique exclusive et le plateau continental.

La Grèce a, à maintes reprises, souligné qu’elle demeure ouverte au dialogue, dans le cadre néanmoins du droit international et du droit de la mer.

Il reste par conséquent à voir si ce premier pas sera poursuivi de la part de la Turquie.

Car comme vous le savez très bien ici à Chypre, la Turquie est le contrevenant par excellence du droit international dans notre région.

Personne, d’ailleurs, ne peut oublier que les actions illégales des navires turcs dans les zones maritimes chypriote se poursuivent.

La Grèce continue de soutenir fermement Chypre dans sa demande d’intégrer de nouvelles personnes et entités – celles impliquées dans les activités illégales continues de la Turquie dans la ZEE chypriote – à la liste des sanctions européennes.

Tel est d’ailleurs le cadre européen convenu.

Parallèlement, il est nécessaire de maintenir ouverte la perspective d’imposer des mesures économiques à l’encontre de la Turquie dans le cas où elle poursuit son attitude infractionnelle,

La Grèce a demandé une liste de sanctions, afin que la Turquie sache quelles seront les conséquences si elle poursuit ses actions illégales.

Nous souhaitons, bien entendu, qu’il ne soit pas nécessaire d’appliquer ces mesures.

Nous avons par ailleurs discuté avec Niko de l’escalade de la tension dans le Haut-Karabakh.

La Grèce se dit prête à contribuer à la cessation immédiate des hostilités et j’ai eu l’occasion de le communiquer à notre collègue arménien, avec lequel Nikos et moi coopérons dans le cadre du modèle de coopération tripartite.

Parallèlement, j’ai réitéré que nous rejetons toute intervention de tiers visant à alimenter la tension. La Turquie se doit de renoncer à toute action et déclaration allant dans ce sens.

La résolution pacifique des différends dans le cadre du droit international est la seule voie possible pour la sécurité et la stabilité régionales.

Enfin, j’ai eu l’occasion d’informer en détail Nikos de la visite en Grèce de notre homologue des Emirats arabes unis, le Prince Abdullah, que vous attendez demain à Chypre ainsi que de celle du Secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo.

La deuxième visite du Secrétaire d’Etat américain en Grèce en l’espace d’un an, qui plus est quelques jours après sa visite à Chypre, est un événement important et il s’agit de sa sixième rencontre avec moi. Je pense que seules mes rencontres avec Niko sont plus nombreuses.

Ces visites viennent confirmer le rôle de la Grèce et de Chypre, en tant que piliers de stabilité dans notre région sensible. La Grèce et Chypre coopèrent méthodiquement avec Israël et les Etats-Unis en vue de la promotion de la sécurité et de la prospérité de la région, dans le cadre du modèle 3+1.

Notre coordination – de la Grèce et de Chypre – est une arme très puissante et est de très bon augure en vue du Conseil européen qui se tiendra demain.

Pour notre part, nous déploierons tout effort visant à atteindre nos objectifs communs.

Cher Nikos, toutes mes félicitations pour l’anniversaire de demain et encore merci pour ton accueil et hospitalité.

October 1, 2020