[Salutations en croate]
Cher Gordan, avec votre permission, je vais maintenant continuer en anglais, c'est tout ce que je peux dire [en croate]. C'est un grand plaisir pour moi de me rendre en Croatie pour la troisième fois en peu de temps. Et mon Premier ministre, le Premier ministre Mitsotakis, se rendra lui aussi en Croatie dans quelques semaines.
Le rythme de ces rencontres témoigne des liens bilatéraux exceptionnels que la Grèce et la Croatie ont tissés. Et je dois dire que je tiens à tous vous remercier pour le fait que vous appréciez le rôle des entreprises grecques dans les infrastructures pour créer un meilleur avenir pour la Croatie.
Plus tôt dans la journée, grâce à votre aimable invitation, j'ai eu l'occasion de participer à la conférence sur l'avenir de l'Europe. Je suis heureux d'avoir eu l'occasion d’échanger avec des étudiants, avec la prochaine génération de l'Europe, l'avenir et l'espoir de l'Europe.
Au cours de nos discussions, nous avons eu l'occasion d'aborder des défis communs, et j'ai souligné à plusieurs reprises que les problèmes auxquels nous sommes confrontés ne sont pas, pour la plupart, des problèmes nationaux, mais des problèmes européens qui devraient être traités par les pays de l'UE tous ensemble, par exemple la migration.
Je veux profiter de cette occasion pour réitérer le soutien total de la Grèce à la candidature de la Croatie à l'adhésion à Schengen, à la zone euro, ainsi qu'à l'OCDE. Et je dois exprimer notre profonde appréciation du fait que vous ayez rejoint le programme MED9 de l'UE.
Nous avons discuté de notre coopération économique. Elle se passe très bien, mais nous pouvons faire plus.
Nous avons également réaffirmé notre ferme engagement, en tant que partenaires à l'UE et alliés, envers nos valeurs et principes communs, ainsi qu'envers notre vision commune de la sécurité, de la stabilité et de la prospérité en Europe du Sud-Est.
Nous, la Grèce et la Croatie, défendons le droit international et les relations de bon voisinage.
Et j'ai eu, à cet égard, l'occasion de souligner que pour la Grèce, l'intégration des Balkans occidentaux dans la famille européenne constitue une voie à sens unique. Étant donné que nous avons été le premier pays de la région à rejoindre ce qui était alors la CEE, il y a quarante ans, nous estimons avoir le devoir moral d'aider ceux qui restent encore en dehors de l'Europe. Nous soutenons pleinement la convocation de la première conférence intergouvernementale avec l'Albanie et la Macédoine du Nord, le plus tôt possible.
Hier, j'ai reçu la visite à Athènes de la ministre kosovare des Affaires étrangères, Donika Gervalla-Schwarz. Je l'ai encouragée à poursuivre les efforts entrepris dans le cadre du dialogue Belgrade-Pristina. Nous pensons que des progrès dans ce dialogue rapprocheront la région de l'Europe. Et j'ai fait passer un message clair, à savoir que nous soutenons les efforts du Représentant spécial de l'UE, Miroslav Lajčák. C'est également le message que mon Premier ministre, le Premier ministre Mitsotakis, portera à Belgrade où nous nous rendrons la semaine prochaine.
Malheureusement, aujourd'hui, nous avons également axé nos discussions sur les développements très inquiétants en Bosnie-Herzégovine. J'ai eu l'occasion de souligner à Gordan mon impression que les pays des Balkans occidentaux devraient développer des relations de bon voisinage avec les pays de la région élargie. Mais ils devraient également éviter de tomber dans le piège d'un retour aux pratiques du 19e siècle, déguisées aujourd'hui en ambitions néo-ottomanes ou nationalistes, menées en manipulant les affinités religieuses, historiques et culturelles.
Je tiens à souligner que la Grèce n'a aucun intérêt direct en Bosnie-Herzégovine, si ce n'est celui d'assurer la stabilité, la prospérité et un avenir européen à ce pays. Il ne devrait pas y avoir de place pour le nationalisme, il ne devrait pas y avoir de place pour le néo-ottomanisme. Et nous comprenons parfaitement les sensibilités des Croates en Bosnie. Nous craignons sincèrement que la déstabilisation de la Bosnie-Herzégovine puisse facilement déborder et affecter toute la région. Et nous ne pouvons pas permettre que cela se produise.
C'est la raison pour laquelle je suis très heureux d'être ici aujourd'hui et de discuter avec Gordan de la manière dont nous pouvons aborder ce phénomène. Parce qu'ensemble avec la Croatie, avec Gordan et d'autres États partageant les mêmes idées, nous pouvons travailler, également au sein du Conseil des ministres, pour assurer la voie européenne tant souhaitée pour les Balkans occidentaux, Bosnie-Herzégovine comprise.
Je n'apporte pas de nouvelles, de nouvelles pour vous, en disant qu'un accord sur la loi électorale devrait être conclu en Bosnie-Herzégovine le plus tôt possible.
Cher Gordan, permettez-moi de vous remercier à nouveau pour votre hospitalité très chaleureuse, pour les discussions très fructueuses. Et je vous verrai lundi à Bruxelles et à nouveau dans quelques jours à Zagreb.
Merci beaucoup pour votre accueil et votre hospitalité.
Je vous remercie.
January 21, 2022