Déclaration du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias, à l'issue de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères de la République de Chypre, Nikos Christodoulidis (Athènes, 04.10.2021)

Déclaration du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias, à l'issue de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères de la République de Chypre, Nikos Christodoulidis (Athènes, 04.10.2021)Mon cher ami Nikos,

Au nom du gouvernement Mitsotakis, je voudrais tout d'abord exprimer nos plus chaleureuses félicitations au gouvernement chypriote, au président Anastasiadis et au peuple frère de la République de Chypre à l'occasion du 61e anniversaire de l'indépendance de Chypre.

Je pense qu'il est redondant de dire l’évidence, à savoir que la Grèce soutiendra toujours la République de Chypre, en demeurant toujours  engagée dans les efforts déployés pour trouver une solution juste et viable à la question chypriote.

Une solution fondée sur une fédération bizonale et bicommunautaire, sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies et sur la base de l'acquis européen.

Je voudrais remercier le ministre pour les informations qu’il m’a transmises sur les derniers développements relatifs à la question chypriote, notamment à la lumière de ce qui a été discuté lors du récent déjeuner offert par le Secrétaire général des Nations unies au président de la République de Chypre et au dirigeant de la communauté chypriote turque.

Aujourd'hui, nous avons également discuté du renforcement de notre coopération multilatérale avec d'autres Etats de notre région élargie. Je l'ai informé en détail de l'accord entre la France et la Grèce, en soulignant ce que j'ai répété à de nombreuses reprises, à la suite de ce que le Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, a clairement affirmé au palais de l’Elysée, à savoir que cet accord est strictement de nature défensive.


Il renforce la défense européenne, qui est notre objectif commun, et apporte une contribution positive à la promotion de la sécurité et de la stabilité en Méditerranée.

J'ai également informé le ministre de ce que nous attendons du 63e  tour des contacts exploratoires, qui aura lieu après-demain, et je tiens à dire qu'il est inacceptable que la Turquie tente de saper l'atmosphère de ces contacts par des provocations constantes et des déclarations incendiaires avant même qu'ils n'aient lieu.

Le dernier exemple en date est la lettre du représentant permanent de la Turquie auprès des Nations unies, concernant la militarisation des îles de la mer Égée.

Je voudrais dire que cette protestation turque est un exemple d'oxymore. La Turquie se plaint de la militarisation des îles, alors qu'elle a elle-même déployé la plus grande flotte de débarquement de la Méditerranée en face de ces îles.

Dans le même temps, elle demande à la Grèce de ne pas protéger les îles contre toute menace extérieure. Nous rejetons dans leur intégralité toutes les accusations infondées lancées à notre encontre par notre voisin, la Turquie. Nous rejetons toute action illégale.     Et je tiens à dire que la Grèce ne menace personne et ne se laisse pas intimider par des actions illégales. Elle protégera sa souveraineté, elle protégera ses droits souverains tels qu'ils découlent du droit international et du droit de la mer.

Et je demande à la Turquie de s'abstenir de tout acte illégal. Des actes qui déstabilisent la région, qui mettent en danger la navigation internationale et qui, à notre avis, n'offrent absolument rien à la Turquie, n'offrent absolument rien à la société turque.

Nous condamnons également les actions illégales contre la République de Chypre, à commencer par l'invasion et, bien sûr, l'occupation continue d'une grande partie du territoire de la République de Chypre.

Et plus récemment, les annonces illégales sur le statut de Varosha, l'annonce du déroulement d'exercices militaires dans les eaux territoriales chypriotes et les actions d'hier dans la ZEE chypriote.

Enfin, je voudrais être clair à l’égard des récentes annonces de la Turquie concernant le forage illégal sur le plateau continental chypriote. Il existe des décisions du Conseil européen sur cette question.

En cas de récidive de la part de la Turquie, les mesures nécessaires devront être prises. J'ai toujours dit que le comportement de la Turquie ne peut être accepté. Tel est le point de vue de la Grèce, du gouvernement grec, de l'ensemble de la société grecque.

Nikos, c'est toujours un grand plaisir de vous avoir à Athènes. Je suis heureux qu'aujourd'hui nous ayons eu l'occasion de nous entretenir une fois de plus dans une ambiance très cordiale.

October 4, 2021